jeudi 13 novembre 2014

Massacres de Beni : Un opposant accuse le régime « KABILA »

12/11/2014

 
Jean-Claude VUEMBA

Le député national élu de Kasangulu (Bas-Congo, ouest de RD Congo), président du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR, opposition) et vice-président du groupe parlementaire UDPS et Alliés a imputé samedi 08 novembre 2014 les massacres d’une centaine de personnes à Beni (Nord-Kivu, Est) à « l’absence de protection des biens et des personnes ».

Au cours d’un point de presse au siège de son parti dans la commune de Ngiri-Ngiri, Jean Claude Vuemba Luzamba a évoqué la situation « en plus de 10 ou 12 millions de morts, de plus de 75 million de Congolais et Congolaises qui, matin, midi et soir, endurent les pires souffrances physiques, morales et psychologiques ».

« 75 millions de survivants de ce +génocide congolais. Un génocide caché, ignoré et oublié alors que cette extermination massive des populations congolaises est perpétrée au quotidien. Cela dure depuis 18 ans », a-t-il stigmatisé.

C’est dans ce contexte, a-t-il expliqué, qu’« il faut placer l’absence de protection des biens et des personnes qui a conduit au massacres d’une centaine de personnes dans la ville de Beni et ailleurs sur le territoire rural de Beni dans la province congolaise du Nord-Kivu ».

Pour toutes ces pertes en vies humaines congolaise, il a fait observer « une minute de silence ».

Mention spéciale à la Société civile du Nord-Kivu

Chrétien catholique, le député Vuemba a appelé le peuple congolais à « l’amour de Dieu et l’amour du prochain » qui, a-t-il dit, est sa « principale raison de vivre ».

Il a alors adressé sa « sympathie » et « une mention spéciale à la Société civile du Nord-Kivu, à son président Thornas d’Aquin Muiti, à l’ensemble de son Staff et aux autres membres ».

Il a fait le reproche aux agents des services spécialisés d’avoir amené le chef de l’Etat à suggéré le 31 octobre à Beni à « demander à la Monusco de se déployer là où il y a des problèmes et de renforcer sa présence à Beni ».

« N’est ce pas par la faute des agents des services spécialisés que celui que la Constitution en vigueur consacre comme étant le Commandant en chef de l’Armée nationale congolaise a préféré taire l’existence et l’efficacité des Forces armées nationales congolaises pour attribuer à la Monusco le monopole des actions portant sur la sécurité des biens et des personnes dans notre pays? », s’est-il interrogé.

Pour le député Vuemba, son « questionnement est à mettre en rapport avec cette déclaration faite par le président de la Société civile du Nord-Kivu, Thomas d’Aquin Muiti qui, le même jour, contredit le chef de l’Etat en témoignant que +la Monusco a failli dans sa mission de protection des civils à Beni ; elle ne doit pas attendre l’armée congolaise pour mener des actions contre les forces négatives ».

« L’appréciation faite par le président de la Société civile du Nord-Kivu est confirmée par le bilan largement négatif concluant les 14 années de l’action de la Monusco poursuivant celle de la Monuc. Durant 18 années tout comme durant ce mois d’octobre 2014, c’est au vu de tous que les armes à feu et des armes blanches - telles les machettes - ont été utilisées pour tuer massivement les populations civiles congolaises de la ville et, de l’ensemble du territoire de Beni », s’est-il désolé.

La Monusco coûte plus d’un milliard et cinq cent mille dollars par an

Le député Vuemba a relevé que « l’un des faits les plus marquants de ces Missions de l’Organisation des Nations-Unies dans notre pays réside dans son coût extrêmement élevé, soit plus d’un milliard et cinq cent mille dollars par an, soit plus de 20 milliards de dollars pour les 14 années que dure cette Mission en RDC ».

« La dette extérieure contractée par notre pays durant près de 50 années d’indépendance, soit plus ou moins 15 milliards de dollars US, devrait, dans l’absolu représenter plus ou moins 75% des 20 milliards de dollars US qui constituent les dépenses engagées pour les seules 14 années que dure cette mission strictement militaire qu’est la Monuc-Monusco, la branche armée de l’Organisation des Nations-Unies dans notre pays », a-t-il évalué.

Il s’est alors désolé de constater qu’« au terme de ces 14 années de présence sur le territoire national congolais, la MONUSCO n’a pas réussi à mettre fin aux 20 années que durent l’insécurité et le génocide en cours de perpétration sur toute l’étendue du territoire national congolais ».

Maquillage embellissant des statistiques

Le président du MPCR a épinglé « les faux et usages de faux qu’ont dénoncés haut et fort le patron des patrons congolais, M. Yuma, et aussi le président du Sénat, M. Kengo wa Dondo, qui ont condamné le maquillage embellissant faussement les statistiques établies par le gouvernement sur la vie économique et sociale de la RDC ».

« Or, en âme et conscience, tout le monde suit l’extrême pourrissement sans cesse continu de la situation économique, sociale et sanitaire qui prévaut dans notre pays. Nombreuses organisations humanitaires internationales qualifient cet extrême pourrissement comme étant le désastre humanitaire le plus meurtrier survenu dans l’histoire de l’humanité depuis la fin de la deuxième guerre mondiale », a stigmatisé le Député Jean Claude Vuemba.

Ce faisant, a-t-il noté, « ces organisations humanitaires n’ont rien fait d’autre que donner raison à l’un des meilleurs artistes musiciens congolais, Koffi Olomide, qui, il y a quelques années, proclamait +To zali na système lifelo, moto ezali ko pela, mais to zali ko zika te+ (nous sommes dans le système enfer, il y a le feu mais nous ne brûlons pas) ».

En définitive, a-t-il conclu, « à ce jours, rien, absolument rien ne permet d’entrevoir la fin de cette tragédie pour fusse-t-il les cinq prochaines années », du fait qu’« au niveau de la protection des biens et des personnes, des citoyens et des citoyennes congolais de Beni et de l’ensemble de la province du Nord-Kivu,le général Mbuza Mabe, le colonel Mamadou, le général Bahuma et leurs staffs ont réussi à faire de loin mieux que la Monusco ».

« Et les exploits militaires et sécuritaires réalisés par ces génies militaires congolais ont été le fait des ressources financières, militaires et logistiques mille fois moins importantes que celles dont dispose la Monusco », a obsevé Jeau Claude Vuemba.
« Joseph Kabila a promis de respecter la Constitution »

Abordant la question relative à « la modification de la Constitution, plus spécialement son article 220 », le député Vuemba a dit que « la problématique de la modification de la Constitution n’aura pas été une exclusivité de la

RDC, car il s’agit d’une très ancienne tradition pour les +Autocraties+ disséminées à travers le continent africain ».

Il croit « comprendre le président des Etats-Unis d’Amérique, l’Afro-américain Barack Obama, est la personne dont la détermination aura eu raison de ces +Présidents-fondateurs+ africains et surtout de leurs réseaux des +mentors+ disséminés dans ces pays occidentaux d’Europe et de l’Amérique du Nord ».

« En effet, sans la ferme détermination de Barack Obama, les réseaux de la +France-Afrique+ auraient réussi à user de savantes manipulations pour que Blaise Compaoré se retrouve encore +réélu+ au poste de président de la République du Burkina Faso », a-t-il rappelé.

A ce propos, il a cité le cas de l’Egypte, « l’un des plus exemplaires de ce leadership américain dans la conduite de la politique étrangère des parties prenantes dans le Traité de l’Atlantique Nord », où « l’arrivée des Islamistes des Frères musulman au pouvoir en Egypte n’allait pas dans le sens de conforter la politique étrangère des Etats-Unis dans le monde arabe et au Moyen-Orient ».

« Parlant franchement, nous conviendrons que nombreux sont ces partis politiques de l’ancienne +Majorité+ qui, secrètement, ont d’ores et déjà engagé la démarche qui, très bientôt, fera d’eux des grands +ténors+ de l’Opposition congolaise au Pouvoir en place », a prophétisé le vice-président du groupe parlementaire UDPS et Alliés.

Jean Claude Vuemba a rappelé que, « dans ses discours en 2007 et 2012, le président Joseph Kabila a promis de respecter la Constitution et de ne pas briguer un troisième mandat présidentiel ».

« De ce qui précède et avant de poursuivre notre débat et apporter plus de lumière sur la question, je plaide pour la mise en œuvre sans délai du processus consacré pour prévenir et éviter la réédition dans notre pays des événements survenus il y a peu au Burkina Faso », a-t-il ajouté.

Appel à l’unité des sportifs

Sur le plan sportif, le Député Vuemba a joint sa « voix à celle des millions de patriotes congolais, morts et vivants, qui ont soutenu les deux Super Champions, le finaliste Vita Club et le demi-finaliste du Tout-Puissant Mazembe ».

« Cependant, nous ne pourrions passer sous silence les propos désobligeants tenus par le gouverneur de la ville de Kinshasa en recevant les joueurs de Vita Club, le staff technique et la coordination des Bana-Vea », s’est-il désolé.

A cet effet, il fustigé des « propos qui ne sont pas de nature à corroborer l’esprit de générosité, de solidarité et d’entraide dont a fait preuve le président du Tout Puissant Mazembe, Moïse Katumbi Chapwe qui n’a jamais cessé de faire œuvre de mécène dans le monde du football congolais ».

Il a rappelé que « c’est l’avion du Tout Puissant Mazembe qui a ramené en RDC la délégation de Vita Club après son match retour livré contre l’équipe de Kaizer Chiefs en Afrique du Sud ».

« Mazembe a également apprêté son avion pour amener, si le staff dirigeant de l’équipe de Kinshasa en avait exprimé le besoin, les supporteurs de Vita Club en Algérie pour le match de finale retour de la Ligue des champions de football de la CAF », a-t-il indiqué. 
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© KongoTimes

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