24 nov 2014
Un rapport dénonce les destructions au bulldozer de centaines d’habitations par le groupe belge en République démocratique du Congo (RDC).
Lubumbashi, ville d’implantation historique du Groupe Forrest © Ch. Rigaud – Afrikarabia
Ce sont des images satellites qui ont révélé l’affaire. Amnesty International affirme que l’Entreprise Général Malta Forrest (EGMF), filiale du Groupe Forrest International, « a permis en 2009 que des bulldozers lui appartenant soient utilisés pour démolir illégalement des logements et expulser de force des centaines de personnes vivant à Kawama, dans la province du Katanga, près de la mine de Luiswishi ». L’ONG déclare avoir d’autres éléments de preuve démontrant ces expulsions illégales dans un rapport publié lundi 24 novembre.
Les expulsés n’ont pas été indemnisés
Ce que dénonce également Amnesty, ce sont les pressions de l’entreprise et du gouvernement congolais pour faire entrave à la justice. « Les preuves sont irréfutables » déclare Audrey Gaughran, directrice du programme des Thématiques mondiales à Amnesty International, « en dépit de ce qu’affirme le Group Forrest International depuis des années ». Pour Amnesty, « il est honteux pour un géant du secteur minier de mentir et de priver la population de justice ». 5 ans après ces destructions les habitants de Kawana n’ont toujours pas été indemnisés. Depuis, EGMF a vendu ses parts de la concession à l’Etat congolais.
Les conducteurs de bulldozers ont obéi aux ordres
Selon le rapport d’Amnesty, que nous avons pu consulter, « les images satellite indiquent que 387 structures ont été démolies dans les quartiers touchés entre le 31 mai 2009 et le 15 mai 2010 ». Des séquences vidéos montrent « des maisons en train d’être démolies et des agents de police armés chasser des villageois, y compris des enfants ». Le Groupe Forrest a toujours démenti avoir participé volontairement aux démolitions. Toutefois, d’après Amnesty, les conducteurs de bulldozers de entreprise Forrest ont été entendus par le procureur et affirment avoir obéi aux ordres de leurs supérieurs s’être « conformer aux instructions de la police ».
Le Groupe Forrest réfute les allégations
Un autre volet du rapport d’Amnesty pointe les responsabilités du gouvernement congolais, qui aurait « étouffé l’affaire ». Des représentants du gouvernent central et provincial auraient interdit au parquet d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs des démolitions. Selon Audrey Gaughan, « l’État a failli à ses obligations envers son peuple, en ne traduisant personne en justice à la suite de ces expulsions forcées et en ne veillant pas à ce que des indemnisations soient versées ». Amnesty explique enfin avoir présenté les éléments de preuves au Groupe Forrest avant la publication du rapport. La société, qui a nié ses responsabilités, affirme que ces démolitions sont à attribuées « à une opération policière unilatérale ». Les conclusions du rapports demandent aux autorités congolaises et au Groupe Forrest International « de faire en sorte que la population de Kawama obtienne des réparations convenables, dont une indemnisation complète pour toutes les pertes entraînées par les démolitions et les expulsions forcées ». Amnesty rappelle que « la Belgique à réviser son cadre juridique et politique pour être en mesure de réglementer de façon adéquate les multinationales belges, à la fois sur son territoire et à l’étranger ».
_________________
Christophe RIGAUD
Afrikarabia
Un rapport dénonce les destructions au bulldozer de centaines d’habitations par le groupe belge en République démocratique du Congo (RDC).
Lubumbashi, ville d’implantation historique du Groupe Forrest © Ch. Rigaud – Afrikarabia
Ce sont des images satellites qui ont révélé l’affaire. Amnesty International affirme que l’Entreprise Général Malta Forrest (EGMF), filiale du Groupe Forrest International, « a permis en 2009 que des bulldozers lui appartenant soient utilisés pour démolir illégalement des logements et expulser de force des centaines de personnes vivant à Kawama, dans la province du Katanga, près de la mine de Luiswishi ». L’ONG déclare avoir d’autres éléments de preuve démontrant ces expulsions illégales dans un rapport publié lundi 24 novembre.
Les expulsés n’ont pas été indemnisés
Ce que dénonce également Amnesty, ce sont les pressions de l’entreprise et du gouvernement congolais pour faire entrave à la justice. « Les preuves sont irréfutables » déclare Audrey Gaughran, directrice du programme des Thématiques mondiales à Amnesty International, « en dépit de ce qu’affirme le Group Forrest International depuis des années ». Pour Amnesty, « il est honteux pour un géant du secteur minier de mentir et de priver la population de justice ». 5 ans après ces destructions les habitants de Kawana n’ont toujours pas été indemnisés. Depuis, EGMF a vendu ses parts de la concession à l’Etat congolais.
Les conducteurs de bulldozers ont obéi aux ordres
Selon le rapport d’Amnesty, que nous avons pu consulter, « les images satellite indiquent que 387 structures ont été démolies dans les quartiers touchés entre le 31 mai 2009 et le 15 mai 2010 ». Des séquences vidéos montrent « des maisons en train d’être démolies et des agents de police armés chasser des villageois, y compris des enfants ». Le Groupe Forrest a toujours démenti avoir participé volontairement aux démolitions. Toutefois, d’après Amnesty, les conducteurs de bulldozers de entreprise Forrest ont été entendus par le procureur et affirment avoir obéi aux ordres de leurs supérieurs s’être « conformer aux instructions de la police ».
Le Groupe Forrest réfute les allégations
Un autre volet du rapport d’Amnesty pointe les responsabilités du gouvernement congolais, qui aurait « étouffé l’affaire ». Des représentants du gouvernent central et provincial auraient interdit au parquet d’engager des poursuites judiciaires contre les auteurs des démolitions. Selon Audrey Gaughan, « l’État a failli à ses obligations envers son peuple, en ne traduisant personne en justice à la suite de ces expulsions forcées et en ne veillant pas à ce que des indemnisations soient versées ». Amnesty explique enfin avoir présenté les éléments de preuves au Groupe Forrest avant la publication du rapport. La société, qui a nié ses responsabilités, affirme que ces démolitions sont à attribuées « à une opération policière unilatérale ». Les conclusions du rapports demandent aux autorités congolaises et au Groupe Forrest International « de faire en sorte que la population de Kawama obtienne des réparations convenables, dont une indemnisation complète pour toutes les pertes entraînées par les démolitions et les expulsions forcées ». Amnesty rappelle que « la Belgique à réviser son cadre juridique et politique pour être en mesure de réglementer de façon adéquate les multinationales belges, à la fois sur son territoire et à l’étranger ».
_________________
Christophe RIGAUD
Afrikarabia
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire