mercredi 26 novembre 2014

RDC : L'avertissement très audible de François HOLLANDE contre les présidents récalcitrants

25/11/2014

 
"Joseph KABILA" - Président sortant de la RDC et Francois HOLLANDE, palais présidentiel, Kinshasa

" L'Afrique, elle a besoin aussi que l'on promeuve partout les valeurs démocratiques. Et encore ces derniers jours, la population du Burkina Faso a fait une belle démonstration qui doit, à mon avis faire réfléchir ceux qui voudraient se maintenir au-delà du temps nécessaire à la tête de leur pays en violant l'ordre constitutionnel. 

Parce que ce qu'a fait la population du Burkina Faso, c'est tout simplement de faire respecter le droit et de, permettre que l'on empêche de réviser une constitution, une loi fondamentale pour une convenance personnelle" vient s'inscrire dans la spirale du leadership américain sur la problématique d'alternance politique en Afrique.

Trois semaines après la chute de Blaise Compaore, le président français François Hollande a adressé ce vendredi 21 novembre lors de la cérémonie au musée du Quai Branley pour la remise des prix de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits dans le monde, un avertissement très audible cette fois à tous les chefs d'Etat africains qui tiennent à botter en touche sur le respect de leurs constitutions. 

Nous ne pouvons nous empêcher de souligner que François Hollande vient de lever clairement l'équivoque sur ce qui se disait dans certaines chancelleries occidentales et dans des capitales européennes. 

Aujourd'hui, à une semaine du 15ème sommet de la Francophonie prévu du 29 au 30 novembre à Dakar, ce discours demeure un signal fort contre ces présidents africains qui tiennent à accommoder les constitutions à leur convenance. 

C'est très important de regarder cette histoire africaine en face aujourd'hui afin de reconnaître les importants changements qui se mettent en place. 

C'est pourquoi, cet avertissement de François Hollande : " L'Afrique, elle a besoin aussi que l'on promeuve partout les valeurs démocratiques. Et encore ces derniers jours, la population du Burkina Faso a fait une belle démonstration qui doit, à mon avis faire réfléchir ceux qui voudraient se maintenir au-delà du temps nécessaire à la tête de leur pays en violant l'ordre constitutionnel. Parce que ce qu'a fait la population du Burkina Faso, c'est tout simplement de faire respecter le droit et de, permettre que l'on empêche de réviser une constitution, une loi fondamentale pour une convenance personnelle" vient s'inscrire dans la spirale du leadership américain sur la problématique d'alternance politique en Afrique. 

La limitation des mandats présidentiels est un principe fondamental de la démocratie. Ceux des partenaires occidentaux qui ne savent pas ouvrir le bon oeil.

Les événements du Burkina Faso viennent de démontrer que le contexte géopolitique est en train de changer en Afrique et les mentalités commencent à changer, les sociétés civiles bougent et toutes les forces vives de nation mettent en brèche les vieux arguments tenus par ceux qui ont des délires boulimiques ne vivant que de manière indécente. 

Les temps ne sont plus les mêmes où certains pilleurs de nos ressources naturelles mettaient en exergue la stabilité des pays, les politiques engagées, la paix au détriment du respect des constitutions. Ces temps sont révolus. 

L'Afrique n'a plus besoin d'hommes forts, mais des institutions fortes où les règles démocratiques sont respectées. 

En Afrique et dans la diaspora, il y a des élites capables d'assurer le renouvellement générationnel. Il faut que nos partenaires occidentaux ne privilégient plus de la politique de l'autruche. 

Il y a à travers beaucoup de pays africains une dynamique intérieure de la société civile qui alimente un momentum croissant vers l'alternance politique, vers le renouvellement générationnel. Ce sentiment public positif de changement ne doit pas être sous-estimé.

Quant à la RDC

Joseph Kabila doit bien comprendre que sa présidence se rétrécit et qu'il n'est plus loin de la porte de sortie. Les congolais prennent de plus en plus conscience qu'ils doivent s'assumer. 

D'ailleurs la position de l'ancien premier ministre belge, Mr Elio Di Rupo par rapport au contexte politique belge peut servir d'ingrédients à la sauce de l'opposition congolaise et de la société civile en vue de prochaines mobilisations populaires : " en démocratie, la population reste la donnée la plus importante. Il y a le travail parlementaire mais aussi les manifestations, les actions sur le terrain et toutes les formes d'expression de la population qui comptent". 

Nous pensons que l'engagement des congolais doit être orienté dans le rapport de force pour contraindre Joseph Kabila à partir du pouvoir. On ne peut gouverner au nom du peuple et continuer à l'appauvrir indéfiniment sans que le peuple puisse un jour tourner la page de votre histoire pour la jeter dans la poubelle et vous demander des comptes en rendant à l'Etat vos milliards déposés dans des banques occidentales. 

Pour revenir au nouveau pouvoir au Burkina Faso, le discours du président par intérim Mr Michel Kafando doit vous interpeller Mr Joseph Kabila :" Avec ceux qui ont méprisé cette justice et qui pensent qu'ils peuvent impunément dilapider les deniers publics, nous réglerons bientôt les comptes ". 

Nous sommes dans un carrefour important de l'histoire politique de notre pays. N'attendons pas de la providence pour que notre démocratie se reconstruise. Mettons nous debout chers combattants pour la victoire.
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[Professeur Florent Kaniki] 
© KongoTimes

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