jeudi 27 novembre 2014

Stabilité ou démocratie, le dilemme de la gouvernance africaine

jeudi 27 novembre 2014

Avec les printemps arabes, et la chute de Kadhafi, le pourtour méditerranéen et plus largement l’Afrique connaît une période de forte instabilité. 

Après s’être extasiée sur la magie des réseaux sociaux et avoir contemplé les vagues de l’immigration incontrôlée sur les rives de Lampeduza, l’opinion publique européenne s’interroge sur l’avenir de la situation politique africaine… 

Marc-Antoine Perouse De Montclos, Jean-Yves Ollivier, ou Saïd Djinnit nous livrent leur vision du pouvoir sur le continent émergent !



Dans une note de l’Institut Français des Relations Internationales, intitulée Vers un nouveau régime politique en Afrique subsaharienne : des transitions démocratiques dans l'impasse, Marc-Antoine Perouse De Montclos revient sur la situation de la rive sud de la Méditerranée : « L’Afrique subsaharienne est revenue sur les espoirs de démocratisation qu’avait suscités la fin de la guerre froide et des régimes de parti unique. 

L’heure est à la désillusion. Même les pôles de stabilité qu’étaient le Sénégal (depuis l’indépendance en 1960) et l’Afrique du Sud (depuis 1994) sont aujourd’hui menacés d’une dérive autoritaire ».

Au dernier chapitre de son autobiographie, l’émissaire de Jacques Chirac en Afrique, Jean-Yves Ollivier témoigne que depuis longtemps les sociétés africaines sont revenues des espoirs évoqués précédemment par le chercheur de l’Ifri. 

Il explique par exemple que « le vrai pouvoir dans l’Afrique du Sud blanche était tout aussi informel sinon occulte, c'est-à-dire masqué par les institutions officielles, que dans d’autres Etats au Sud du Sahara. Bien sûr, le président de la République, l’armée, les divers services, le ministère des Affaires étrangères, la Justice ou le Parlement pesaient chacun de leur poids spécifique. Mais… ».

Au cours d’une interview sur la plateforme des Nations Unies Afrique Renouveau, Saïd Djinnit, Représentant des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest résume ainsi : « La paix en elle-même n’est pas le principal problème. C’est la gouvernance, la gouvernance politique et économique. La mise en place d’organismes de gouvernance économique passe par la stabilité et pas forcément la démocratie. Même dans les pays qui ne sont pas démocratiques, tant qu’il y a de la stabilité, les affaires marchent ».

Toutefois, avec la crise EBOLA, les peuples d'Afriques ne sont-ils pas en droit d'attendre une gestion qui fasse passer l'intérêt des habitants avant les affaires ?
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Stan Lasnoff

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