Massacre a comme synonymes en français : boucherie, destruction, dévastation, génocide, hécatombe, pogrom, tuerie. Tous ces phénomènes, auxquels ces mots renvoient, s’exécutent en République Démocratique du Congo où ils se domicilient.
Dans la majorité des cas, ce sont des « hommes de couleur », une appellation d’ailleurs, ce sont des « nègres » qui l’opèrent. Et le refrain souvent admis et repris en chœur reste celui de guerre, d’affrontement ou de conflit à caractère tribal et ethnique. On vous le ressasse du matin au soir.
Pour se rendre en évidence, le nombre des thèses de maîtrise et de doctorat qui y sont consacrées ailleurs et dans des universités occidentales sanctionne une argumentation de rabais.
Dans la plupart des cas, c’est un mensonge qui est célébrée en lumière juste démontrer que l’homme qui vit en Afrique, qui est le même que son spécimen qui se signale sous d’autres cieux n’est jamais rentré dans l’histoire, c’est-à-dire dans l’ère du culte de la raison, de la démocratie, des droits de l’homme, des Nobels et autres prix du genre Sakharov.
Mais ma question est loin de m’interroger sur le massacre que je considère comme le résultat, l’aboutissement palpable d’un cheminement, d’un processus qui, par le phénomène massacre, arrive là à son point culminant.
C’est le produit de ce qui parait visible à l’œil nu, perceptible par le sens, mais qui, en réalité, pris de manière isolée, ne résume pas l’ensemble qui lui est à l’origine du produit final sur lequel peut se prononcer tout le monde.
Et ce même au profit de ses commanditaires.
Le massacre en soi n’existe pas. Et ce que les uns continuent malgré tout à nommer « massacres », à Beni ou ailleurs en RD-Congo, intervient ou répond à un besoin de stratégie, qui est pensée et est mise en pratique dans le but d’atteindre un objectif précis.
Le massacre est la manifestation extérieure d’une stratégie de terreur menée par des forces dont l’objectif reste l’assujettissement de la RD-Congo.
Et si on n’arrive pas à parler le même langage, à l’appréhender de la même manière que ses auteurs, je veux dire « nos » adversaires, ceux du peuple du Congo-Kinshasa, jamais on y ferait face et on saurait définir des méthodologies de contrattaque.
C’est pourquoi je m’insurge contre le fait de l’appeler massacre tout court.
Il n’est rien d’autre que la terreur à l’état pur et ce pour provoquer la peur chez la personne en passe de devenir l’esclave, de susciter en lui l’abandon de la lutte. La terreur comme moyen pensé et accompli pour le contrôle d’un peuple et la désappropriation de ses patrimoines, sa terre y comprise.
Les forces productrices de la terreur, qui en sont à l’origine, se moquent éperdument de « notre » complaisance quand bien même qu’ils en tirent quelques nègres de service pour perpétuer leur système.
Ceux qui mettent en scène le déploiement de la peur chez l’autre attendent de lui, de ses victimes, une obéissance aveugle et inconditionnelle, ils créent une élite tartuffe, à la fois dépassée et incapable, qui ne se distingue que dans le recours aux institutions internationales dont l’action participe, ce sur le terrain, au renforcement du statuquo et de la dépendance de fils et de filles du terroir.
Alors, je me demande souvent que faire de nos diplômés et autres universitaires qui appellent à entériner la défaite, l’abandon de nos peuples au nom d’un savoir reproducteur du système qui le détruit ? Personnellement, je n’ai jamais pigé le sens de l’argument qui consiste à dire que la situation a toujours été ainsi.
Et alors ? Que des peuples abandonnés à eux –mêmes ne sauraient trouvés de salut que dans la soumission et dans l’adaptation.
Ceux des Congolais qui nous renvoient à leur science devraient se rappeler que toute science est un droit, que ce droit sans la possibilité de l’appliquer, c’est-à-dire l’autorité et la force morale demeure une utopie, un mensonge.
Quant à moi, je trouve que le bal des complaisants a assez duré.
De grâce alors, que mon nom et ma personne n’y soient jamais associés de loin ou de près. Car, comme pour ce peuple d’ailleurs, qui par le passé s’est fait remarquer par la nature de sa « révolution », je crois que quand l’ordre établi est un désordre, le désordre est déjà le commencement de l’ordre.
Et je sais que mon seul péché est celui de prôner, voire de semer le désordre.
Et le poète Lutumba aurait dit, en lingala, « muana soki verité eleki mingi na monoko, bakoya ko benga yo epanza makita ». Pour moi, continuer à parler de démocratie, d’élections quand on ne sait ni protéger, ni défendre ces femmes, ces enfants, ces hommes et ces vieux, qui meurent, parce qu’abandonnés à eux-mêmes, rentre dans la même catégorie que les crimes contre l’humanité.
Peuple de la RD-Congo, mobilisons-nous et transcendons la peur. Sinon tokolisa biso nyonso.
Likambo ya mabele, likambo ya makila...
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Mufoncol Tshiyoyo
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC. R.A.P-en sigle
Mouvement Politico-militaire,
mufoncol_tshiyoyo@yahoo.com, Facebook Mufoncol Tshiyoyo,
004745007236
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