le 2/11/2014
Une révision de la Constitution est à l’étude dans plusieurs pays africains pour prolonger les mandats des présidents.
L’échec de Blaise Compaoré à la mettre en œuvre pourrait avoir un impact.
La recette que Blaise Compaoré a échoué à mettre en œuvre – un toilettage de la Constitution afin de prolonger son séjour au pouvoir – est à l’étude dans plusieurs pays africains.
Appliquée au Tchad en 2004, elle est notamment envisagée au Bénin, au Burundi, en République démocratique du Congo (RDC) ou au Congo-Brazzaville, où des fins de mandat présidentiel se profilent.
L’échec du président déchu du Burkina pourrait faire reculer ses potentielles émules. Mais les conditions qui ont permis de contrecarrer ses projets ne sont pas nécessairement réunies ailleurs.
Scénario à la burkinabée
« Les histoires nationales sont très diverses, rappelle Roland Marchal, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (CERI). Le Burkina est une société spécifique, où les syndicats ont toujours joué un rôle important et où l’affaire Zongo a laissé des traces très profondes dans l’opinion (Norbert Zongo, journaliste, a été assassiné en 1998 alors qu’il enquêtait sur la mort du chauffeur de François Compaoré, le frère du président, NDLR). »
Le cas du Burkina conforte néanmoins les arguments de ceux qui cherchent à empêcher les révisions constitutionnelles.
Le député congolais (RDC) Jean-Claude Muyambo, membre de la majorité présidentielle, mais en campagne contre une réécriture de la Constitution, a mis en garde, vendredi 31 octobre, contre un scénario à la burkinabée.
« Vous avez suivi ce qui s’est passé au Burkina Faso, il y a eu des pillages (…), a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse depuis Johannesburg. Nous voulons la démocratie chez nous et pour ça, nous avons besoin d’institutions stables et disons « non » à la révision constitutionnelle. »
« Nous devons nous départir de la peur »
S’exprimant devant la diaspora congolaise, importante en Afrique du Sud, Jean-Claude Muyambo a prévenu : « Nous devons nous départir de la peur, nous allons vous inviter à être aux aguets et à adopter le même comportement qu’au Burkina Faso ».
Bienveillante ou ferme, l’attitude des partenaires des pays concernés – France, Royaume-Uni, États-Unis notamment – face aux velléités de révision constitutionnelle sera aussi déterminante.
« Au début des années 1990, la posture publique des Occidentaux était de soutenir le multipartisme et la démocratisation en Afrique, indique Roland Marchal. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus silencieux. »
_________________
MARIANNE MEUNIER
Une révision de la Constitution est à l’étude dans plusieurs pays africains pour prolonger les mandats des présidents.
L’échec de Blaise Compaoré à la mettre en œuvre pourrait avoir un impact.
La recette que Blaise Compaoré a échoué à mettre en œuvre – un toilettage de la Constitution afin de prolonger son séjour au pouvoir – est à l’étude dans plusieurs pays africains.
Appliquée au Tchad en 2004, elle est notamment envisagée au Bénin, au Burundi, en République démocratique du Congo (RDC) ou au Congo-Brazzaville, où des fins de mandat présidentiel se profilent.
L’échec du président déchu du Burkina pourrait faire reculer ses potentielles émules. Mais les conditions qui ont permis de contrecarrer ses projets ne sont pas nécessairement réunies ailleurs.
Scénario à la burkinabée
« Les histoires nationales sont très diverses, rappelle Roland Marchal, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales (CERI). Le Burkina est une société spécifique, où les syndicats ont toujours joué un rôle important et où l’affaire Zongo a laissé des traces très profondes dans l’opinion (Norbert Zongo, journaliste, a été assassiné en 1998 alors qu’il enquêtait sur la mort du chauffeur de François Compaoré, le frère du président, NDLR). »
Le cas du Burkina conforte néanmoins les arguments de ceux qui cherchent à empêcher les révisions constitutionnelles.
Le député congolais (RDC) Jean-Claude Muyambo, membre de la majorité présidentielle, mais en campagne contre une réécriture de la Constitution, a mis en garde, vendredi 31 octobre, contre un scénario à la burkinabée.
« Vous avez suivi ce qui s’est passé au Burkina Faso, il y a eu des pillages (…), a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse depuis Johannesburg. Nous voulons la démocratie chez nous et pour ça, nous avons besoin d’institutions stables et disons « non » à la révision constitutionnelle. »
« Nous devons nous départir de la peur »
S’exprimant devant la diaspora congolaise, importante en Afrique du Sud, Jean-Claude Muyambo a prévenu : « Nous devons nous départir de la peur, nous allons vous inviter à être aux aguets et à adopter le même comportement qu’au Burkina Faso ».
Bienveillante ou ferme, l’attitude des partenaires des pays concernés – France, Royaume-Uni, États-Unis notamment – face aux velléités de révision constitutionnelle sera aussi déterminante.
« Au début des années 1990, la posture publique des Occidentaux était de soutenir le multipartisme et la démocratisation en Afrique, indique Roland Marchal. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus silencieux. »
_________________
MARIANNE MEUNIER
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire