lundi 8 décembre 2014

«Rafistolage», «kabiliste»: le nouvel exécutif déjà contesté en RDC

le 08-12-2014

 
Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo a été reconduit à son poste, à la tête d'un nouveau gouvernement déjà contesté dans sa composition.AFP/Junior D. Kannah

Le président "Joseph Kabila" a finalement nommé, dans la nuit de dimanche à lundi, un nouveau gouvernement, dit de cohésion nationale, comme promis à l’issue des concertations nationales d'octobre 2013. Mais sa composition est d’ores et déjà dénoncée par l’opposition.

Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo est maintenu. Trois vice-premiers ministres sont désignés. Mais si dix personnes qui se réclament de l’opposition entrent au gouvernement, la majorité présidentielle, sans conteste, conserve la main sur la plupart des 48 ministères (dont la primature). 

Résultat : pour les trois principaux partis d’opposition, ce gouvernement de cohésion nationale n’en a que le nom, et déjà les critiques se font nombreuses. 

À peine nommé et déjà contesté, c’est en en effet en ces termes qu’on peut résumer la réaction des principaux partis de l’opposition en RDC, ce lundi matin.

D’autant plus après cette décision du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba. 

Le deuxième parti de l’opposition au Parlement et le seul de l’opposition radicale à avoir des ministres dans ce nouveau gouvernement, a décidé d’exclure de son parti les trois membres qui ont accepté de participer à l'exécutif. 

Parmi eux figure le secrétaire général du parti, Thomas Luhaka, nommé vice-Premier ministre chargé des Postes téléphones et télécommunications.

« Rafistolage »

Pour le secrétariat général du parti, le MLC n’a jamais donné son feu vert pour participer à un quelconque gouvernement. 

Le seul objectif du MLC reste « que le pays aille aux élections en 2016 », date du scrutin présidentiel, a expliqué Fidel Babala, le directeur de cabinet de Jean-Pierre Bemba, joint par RFI. 

Pour le MLC, ce gouvernement c’est « du rafistolage ». Aucun membre sérieux de l’opposition n’y participe, « seuls quelques individus ont été débauchés ici ou là ».

Même diagnostic du côté de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe, troisième parti d’opposition, dont aucun membre ne participe à ce gouvernement. 

Vital Kamerhe qui dénonce « l’absence de souffle nouveau », l’absence de membres de l’opposition crédibles aussi, et regrette qu’on n'ait toujours pas convoqué de plénière au Parlement pour désigner un porte-parole de l’opposition, comme promis à l’issue des concertations nationales.

« Gouvernement de la mouvance kabiliste »

Enfin l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, le premier parti d'opposition au Parlement, qualifie le remaniement de « gouvernement de la mouvance kabiliste ». 

Un gouvernement qui s’est resserré autour de la famille politique de Kabila, selon le porte-parole de l’UDPS Joseph Kapika, et qui ne contient aucune voix critique sérieuse.

L’UDPS s’insurge enfin qu’on nomme un nouveau gouvernement, plutôt que de décréter une journée de deuil national en ce lundi 8 décembre, alors même qu’un nouveau massacre endeuille la région de Beni, depuis samedi soir, avec au moins 37 morts.

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