jeudi 8 janvier 2015
De 2001 à nos jours, la crise politique n’a jamais cessé d’hypothéquer l’avenir du peuple congolais et, de surcroît, le devenir de la République Démocratique du Congo.
Les conséquences de cette situation chronique se sont matérialisées dans l’affaiblissement, voire dans l’illégitimité, des institutions de la République et dans l’absence flagrante de l’Etat, voire dans sa non-présence dans tout le territoire national.
Peut-on conclure, pour autant, que la situation en cours dans ce riche et immense pays relève de la fatalité ?
Il semble que les réponses à cette question résident plutôt dans la capacité des acteurs politiques et la société civile à trouver des solutions en vue de la cohésion nationale.
Celle-ci ne pourra s’obtenir que grâce au bien-fondé des actions par rapport aux problématiques de l’incessibilité de la nationalité congolaise d’origine, au droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger, à l’égalité des Congolaises et des Congolais dans la représentativité politique et dans la gestion de la chose publique, à l’organisation des élections transparentes et justes, au respect des droits fondamentaux de la personne humaine, à l’évolution sociale et au progrès économique, à l’avènement de la démocratie…
Le dynamisme économique et l’évolution sociale
La République Démocratique du Congo doit à tout prix trouver des voies et moyens susceptibles de permettre l’épanouissement économique de ses populations, facteur indispensable à la cohésion sociale et à la paix nationale.
Cela nécessitera de l’audace, de l’innovation, de l’inventivité, du pragmatisme et de la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique.
L’exploitation intelligente des ressources naturelles, lesquelles constituent un pilier capital au développement économique et à la lutte contre la pauvreté, doit être pratiquée avec pertinence et dans la connaissance la plus totale.
Le Gouvernement de la République doit constamment avoir à l’esprit le niveau du développement humain – plus précisément l’espérance de vie, l’accès à l’éducation et à l’instruction, la valorisation de l’apprentissage et de la formation, la politique sanitaire.
Les acteurs politiques doivent se soucier davantage du produit intérieur brut, du pouvoir d’achat ainsi que de la protection sociale.
Dans cette optique, le Gouvernement doit mener une politique volontariste en matière d’infrastructures sur les plans de l’aménagement du territoire, de la communication et des nouvelles technologies de l’information.
Cela reviendra à prendre des mesures appropriées afin de doper la croissance, de mettre en valeur les apports des Congolais de la diaspora. Cela permettra aussi de décliner une politique monétaire en rapport avec le coût de la vie.
Ces fondamentaux socio-économiques finiront par contribuer – par le biais d’une Agence nationale de statistiques, d’études économiques et démographiques – au bien-être des Congolaises et des Congolais.
Ils serviront donc dans l’élaboration des modèles, ou des prototypes, pour mieux appréhender les dynamiques sociales et économiques. Bien entendu, la mise en place de cette Agence facilitera l’esquisse du panier ménager. Elle permettra de cerner davantage le portrait-robot des ménages congolais.
L’action gouvernementale doit également privilégier l’augmentation de la production dans le but d’augmenter la croissance économique, de baisser le chômage grâce à la création de l’emploi, de dynamiser les profits des entreprises, d’améliorer les salaires des employés et les retraites.
Les droits et devoirs des Congolais de la diaspora
Les Congolais de l’étranger doivent apporter leur compétence sur les plans social, économique, sécuritaire et politique en vue du réveil de la République Démocratique du Congo.
Si un ministère leur est désormais consacré, la mise en place d’un Conseil représentatif des Congolais de l’extérieur (CRCE) ne pourra que lui apporter, ainsi qu’au Conseil économique et social nouvellement installé, l’expertise nécessaire à l’élaboration des projets économiques novateurs, ainsi que l’assistance indispensable à la coopération internationale et bilatérale dans les pays de résidence.
Il serait injuste de ne pas considérer les Congolais de la diaspora comme des citoyens à part entière jouissant des droits de vote et d’éligibilité – conformément aux dispositifs légaux – au scrutin présidentiel et aux élections des députés et sénateurs des Congolais de l’étranger.
L’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine
La Constitution du 18 février 2006 accorde à la nationalité congolaise d’origine, dans ses articles 10-3 et 72, un caractère incessible. Celle-ci prime, naturellement, sur toute citoyenneté étrangère.
Néanmoins, la volonté du législateur confirmant l’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine ne devra donner en aucun cas prétexte à l’existence d’une sous-catégorie de Congolais.
La nuance réside seulement dans le fait que l’on peut retirer la nationalité congolaise acquise par naturalisation en cas de trahison à la Nation, mais non la nationalité congolaise d’origine au prétexte que l’intéressé la porte concurrente avec une autre citoyenneté.
Le pacte républicain voudrait que l’on harmonise, par souci d’égalité de tous les Congolais, la Loi fondamentale et les textes légaux relatifs à la nationalité. Cela permettra d’expurger tout dispositif discriminatoire rendant pratiquement conflictuelle la Constitution du 18 février 2006. C’est la seule façon de la rendre à la fois juste et parfaite.
Un Etat de droit
Il n’est un secret pour personne. En République Démocratique du Congo, la crise politique perdurera tant que le mode d’accession, ou de maintien, au pouvoir reposera sur le tripatouillage de la Constitution et de tous les autres textes légaux.
Pour mettre définitivement un terme à cette caricaturale situation, il faudra s’appliquer en vue de l’émergence d’un Etat de droit, seul garant de la légitimité des institutions de la République, de l’égalité de tous les Congolais au regard de la Loi, du respect de la séparation des pouvoirs, de la liberté de la presse et de la sauvegarde des droits fondamentaux de la personne humaine.
Raisons pour lesquelles il faudra réintroduire l’élection du scrutin présidentiel à deux tours et lever toutes les barrières – d’ordres politicien et financier – qui cautionnent l’inégalité des Congolais par rapport à la représentativité politique. Il va falloir bannir à jamais les injustices et les discriminations de toutes sortes.
Ainsi la révision constitutionnelle et les modifications des lois étatiques ne peuvent être envisagées que dans la seule optique de l’intérêt général.
Il est évident que l’avènement de l’IVe République, qui sera forcément le résultat de la réconciliation nationale, est incontournable pour le « salut public ».
La réconciliation nationale
Si seule une réelle volonté politique peut permettre l’émergence d’un Etat de droit en République Démocratique, la mise en place des conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, est capitale.
L’objectif, c’est la défense de la nation fragilisée et toujours en proie à l’insécurité, ainsi qu’à une crise politique permanente.
Les Congolais doivent comprendre que, peu importent leurs divergences, ils doivent organiser des vraies assises nationales afin d’aborder en profondeur et sans tabou les sujets qui ne cessent de contribuer à la déstabilisation du territoire national et à la fragilisation des institutions étatiques.
La seule façon de renforcer l’unité, la réconciliation et la cohésion nationales consistera à se pencher sérieusement sur les causes originelles des conflits civils et armés dans la partie orientale du pays.
Le Gouvernement doit avoir le courage de s’appesantir, dans l’optique d’une renégociation, sur les accords régionaux et internationaux dont quelques clauses risquent de menacer la souveraineté nationale.
La sécurisation et la pacification du pays, passera sans conteste par une entente cordiale entre les différentes composantes politiques.
Le nouveau Gouvernement Matata Ponyo n’ayant eu aucun effet significatif sur la cohésion nationale, il va falloir s’atteler sérieusement aux conditions d’une véritable réconciliation autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, pour la défense et la pacification de la nation malmenée et meurtrie.
Il revient donc aux hommes et femmes de bonne volonté, aux véritables hommes et femmes d’Etat, d’exhorter les Congolaises et les Congolais à œuvrer en vue d’un nouvel envol de ce géant très longtemps endormi qu’est la République Démocratique du Congo.
S’impose donc un sursaut patriotique.
_____________________
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
De 2001 à nos jours, la crise politique n’a jamais cessé d’hypothéquer l’avenir du peuple congolais et, de surcroît, le devenir de la République Démocratique du Congo.
Les conséquences de cette situation chronique se sont matérialisées dans l’affaiblissement, voire dans l’illégitimité, des institutions de la République et dans l’absence flagrante de l’Etat, voire dans sa non-présence dans tout le territoire national.
Peut-on conclure, pour autant, que la situation en cours dans ce riche et immense pays relève de la fatalité ?
Il semble que les réponses à cette question résident plutôt dans la capacité des acteurs politiques et la société civile à trouver des solutions en vue de la cohésion nationale.
Celle-ci ne pourra s’obtenir que grâce au bien-fondé des actions par rapport aux problématiques de l’incessibilité de la nationalité congolaise d’origine, au droit de vote et d’éligibilité des Congolais de l’étranger, à l’égalité des Congolaises et des Congolais dans la représentativité politique et dans la gestion de la chose publique, à l’organisation des élections transparentes et justes, au respect des droits fondamentaux de la personne humaine, à l’évolution sociale et au progrès économique, à l’avènement de la démocratie…
Le dynamisme économique et l’évolution sociale
La République Démocratique du Congo doit à tout prix trouver des voies et moyens susceptibles de permettre l’épanouissement économique de ses populations, facteur indispensable à la cohésion sociale et à la paix nationale.
Cela nécessitera de l’audace, de l’innovation, de l’inventivité, du pragmatisme et de la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique.
L’exploitation intelligente des ressources naturelles, lesquelles constituent un pilier capital au développement économique et à la lutte contre la pauvreté, doit être pratiquée avec pertinence et dans la connaissance la plus totale.
Le Gouvernement de la République doit constamment avoir à l’esprit le niveau du développement humain – plus précisément l’espérance de vie, l’accès à l’éducation et à l’instruction, la valorisation de l’apprentissage et de la formation, la politique sanitaire.
Les acteurs politiques doivent se soucier davantage du produit intérieur brut, du pouvoir d’achat ainsi que de la protection sociale.
Dans cette optique, le Gouvernement doit mener une politique volontariste en matière d’infrastructures sur les plans de l’aménagement du territoire, de la communication et des nouvelles technologies de l’information.
Cela reviendra à prendre des mesures appropriées afin de doper la croissance, de mettre en valeur les apports des Congolais de la diaspora. Cela permettra aussi de décliner une politique monétaire en rapport avec le coût de la vie.
Ces fondamentaux socio-économiques finiront par contribuer – par le biais d’une Agence nationale de statistiques, d’études économiques et démographiques – au bien-être des Congolaises et des Congolais.
Ils serviront donc dans l’élaboration des modèles, ou des prototypes, pour mieux appréhender les dynamiques sociales et économiques. Bien entendu, la mise en place de cette Agence facilitera l’esquisse du panier ménager. Elle permettra de cerner davantage le portrait-robot des ménages congolais.
L’action gouvernementale doit également privilégier l’augmentation de la production dans le but d’augmenter la croissance économique, de baisser le chômage grâce à la création de l’emploi, de dynamiser les profits des entreprises, d’améliorer les salaires des employés et les retraites.
Les droits et devoirs des Congolais de la diaspora
Les Congolais de l’étranger doivent apporter leur compétence sur les plans social, économique, sécuritaire et politique en vue du réveil de la République Démocratique du Congo.
Si un ministère leur est désormais consacré, la mise en place d’un Conseil représentatif des Congolais de l’extérieur (CRCE) ne pourra que lui apporter, ainsi qu’au Conseil économique et social nouvellement installé, l’expertise nécessaire à l’élaboration des projets économiques novateurs, ainsi que l’assistance indispensable à la coopération internationale et bilatérale dans les pays de résidence.
Il serait injuste de ne pas considérer les Congolais de la diaspora comme des citoyens à part entière jouissant des droits de vote et d’éligibilité – conformément aux dispositifs légaux – au scrutin présidentiel et aux élections des députés et sénateurs des Congolais de l’étranger.
L’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine
La Constitution du 18 février 2006 accorde à la nationalité congolaise d’origine, dans ses articles 10-3 et 72, un caractère incessible. Celle-ci prime, naturellement, sur toute citoyenneté étrangère.
Néanmoins, la volonté du législateur confirmant l’inaliénabilité de la nationalité congolaise d’origine ne devra donner en aucun cas prétexte à l’existence d’une sous-catégorie de Congolais.
La nuance réside seulement dans le fait que l’on peut retirer la nationalité congolaise acquise par naturalisation en cas de trahison à la Nation, mais non la nationalité congolaise d’origine au prétexte que l’intéressé la porte concurrente avec une autre citoyenneté.
Le pacte républicain voudrait que l’on harmonise, par souci d’égalité de tous les Congolais, la Loi fondamentale et les textes légaux relatifs à la nationalité. Cela permettra d’expurger tout dispositif discriminatoire rendant pratiquement conflictuelle la Constitution du 18 février 2006. C’est la seule façon de la rendre à la fois juste et parfaite.
Un Etat de droit
Il n’est un secret pour personne. En République Démocratique du Congo, la crise politique perdurera tant que le mode d’accession, ou de maintien, au pouvoir reposera sur le tripatouillage de la Constitution et de tous les autres textes légaux.
Pour mettre définitivement un terme à cette caricaturale situation, il faudra s’appliquer en vue de l’émergence d’un Etat de droit, seul garant de la légitimité des institutions de la République, de l’égalité de tous les Congolais au regard de la Loi, du respect de la séparation des pouvoirs, de la liberté de la presse et de la sauvegarde des droits fondamentaux de la personne humaine.
Raisons pour lesquelles il faudra réintroduire l’élection du scrutin présidentiel à deux tours et lever toutes les barrières – d’ordres politicien et financier – qui cautionnent l’inégalité des Congolais par rapport à la représentativité politique. Il va falloir bannir à jamais les injustices et les discriminations de toutes sortes.
Ainsi la révision constitutionnelle et les modifications des lois étatiques ne peuvent être envisagées que dans la seule optique de l’intérêt général.
Il est évident que l’avènement de l’IVe République, qui sera forcément le résultat de la réconciliation nationale, est incontournable pour le « salut public ».
La réconciliation nationale
Si seule une réelle volonté politique peut permettre l’émergence d’un Etat de droit en République Démocratique, la mise en place des conditions d’une véritable réconciliation nationale autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, est capitale.
L’objectif, c’est la défense de la nation fragilisée et toujours en proie à l’insécurité, ainsi qu’à une crise politique permanente.
Les Congolais doivent comprendre que, peu importent leurs divergences, ils doivent organiser des vraies assises nationales afin d’aborder en profondeur et sans tabou les sujets qui ne cessent de contribuer à la déstabilisation du territoire national et à la fragilisation des institutions étatiques.
La seule façon de renforcer l’unité, la réconciliation et la cohésion nationales consistera à se pencher sérieusement sur les causes originelles des conflits civils et armés dans la partie orientale du pays.
Le Gouvernement doit avoir le courage de s’appesantir, dans l’optique d’une renégociation, sur les accords régionaux et internationaux dont quelques clauses risquent de menacer la souveraineté nationale.
La sécurisation et la pacification du pays, passera sans conteste par une entente cordiale entre les différentes composantes politiques.
Le nouveau Gouvernement Matata Ponyo n’ayant eu aucun effet significatif sur la cohésion nationale, il va falloir s’atteler sérieusement aux conditions d’une véritable réconciliation autour des valeurs républicaines, dans un élan patriotique collectif, pour la défense et la pacification de la nation malmenée et meurtrie.
Il revient donc aux hommes et femmes de bonne volonté, aux véritables hommes et femmes d’Etat, d’exhorter les Congolaises et les Congolais à œuvrer en vue d’un nouvel envol de ce géant très longtemps endormi qu’est la République Démocratique du Congo.
S’impose donc un sursaut patriotique.
_____________________
Gaspard-Hubert Lonsi Koko
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire