mardi 23 février 2016

Blaise Compaoré est citoyen ivoirien et devrait échapper à la justice

le 23-02-2016

 

L'ex-président du Burkina Faso Blaise Compaoré en octobre 2014.
© RFI

C'est désormais officiel : Blaise Compaoré, l'ancien président burkinabè, est Ivoirien. Son décret de naturalisation, signé de la main du président Alassane Ouattara, est daté de novembre 2014, soit seulement un mois après la chute de l'ancien président. 


Ce décret a été publié au Journal officiel en janvier dernier. L'ancien président du Burkina Faso est exilé en Côte d'Ivoire depuis qu'il a été chassé du pouvoir. Blaise Compaoré fait l'objet d'un mandat d'arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l'ancien chef d'Etat Thomas Sankara. Il devrait donc devrait échapper à la justice car il ne peut pas être extradé.

Le décret numéro 2014-701 ne fait qu'une vingtaine de lignes. Signé d'Alassane Ouattara, il annonce sobrement, que suite à sa demande, Blaise Compaoré, né en 1951 à Ouagadougou, est naturalisé ivoirien. Le décret suivant annonce, lui, la naturalisation de François Compaoré, le frère de l'ancien président burkinabè.

Les textes sont datés du 17 novembre 2014, soit à peine plus de quinze jours après la chute de l'ex-chef d'Etat et son exil à Abidjan. Mais ils sont entrés en vigueur au lendemain de leur publication, le 18 janvier dernier.

Ces naturalisations interviennent donc un mois seulement après l'émission d'un mandat d'arrêt international par la justice du Burkina Faso contre l'ancien président du pays. 


Celui-ci est inculpé pour son rôle présumé dans l'assassinat de l'ancien président du Burkina Faso Thomas Sankara en 1987 lors d'un coup d'Etat qui porta Blaise Compaoré au pouvoir. 

De plus, il est impliqué d'attentat contre la sûreté de l'Etat, complicité d'assassinat et complicité de recel de cadavre.

Blaise Compaoré devrait donc devrait échapper à la justice du pays qu'il a dirigé pendant de longues années. Etant donné les liens d'amitié entre Blaise Compaoré et Alassane Ouattara, une extradition semblait peu probable, après cette naturalisation, elle l'est encore moins.
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RFI

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