samedi 9 octobre 2010

Pourquoi tant de dossiers sales ?

Pourquoi tant de dossiers sales ?

Mercredi 06 octobre 2010

Depuis le mois de juin dernier, l'image de la RDC en matière de respect des droits de l'homme ne fait que se ternir. Nous nous souviendrons que le 1er juin 2010, un célèbre militant des droits de l'homme, Floribert Chebeya, a été retrouvé mort dans sa voiture dans la banlieue de la ville de Kinshasa. L'infortuné présidait une Ong dénommée Voix des sans voix pour les droits de l'homme (VSV). Sa disparition avait provoqué un tollé de protestations dans le monde entier. Même le Secrétaire général de l'Onu avait donné de la voix. L'assassinat de Floribert Chebeya était suivi de la disparition d'un autre membre de son ONG qui a fait l'office de chauffeur ce jour-là. Il s'est agi de feu Fidèle Bazana. Jusqu'à ce jour, plus de quatre mois après ce drame, personne n'est à mesure de dire quel sort a été réservé à son accompagnateur. C'est donc à juste titre que l'opinion tant nationale qu'internationale attend avec impatience l'ouverture du procès des présumés assassins de Floribert Chebeya.

Dans les jours qui ont suivi cet événement odieux et alors que les obsèques du secrétaire exécutif de la VSV n'avaient pas encore eu lieu, un autre militant des droits de l'homme trouvait la mort à Beni dans la province du Nord-Kivu. Les médias avaient rapporté que l'infortuné était de ceux qui appelaient au boycott des festivités du cinquantenaire de l'indépendance, en guise de protestation à l'assassinat de Floribert Chebeya. Les auteurs de ce meurtre n'ont jamais été identifiés, arrêtés et traduits devant la justice. Ils continuent à courir impunément la rue.
A présent c'est la mort du jeteur des projectiles sur le convoi présidentiel qui défraie la chronique tant nationale qu'internationale. Alors que l'opinion nationale et internationale s'attendait à un procès public d'Armand Tungulu pour connaître la motivation de son geste téméraire et insolite, c'est avec ahurissement qu'elle (opinion) apprendra son " suicide " dans sa cellule. Cette mort suspecte vient malheureusement de noircir une fois de plus l'image de la RDC.
Au plan sécuritaire, beaucoup de questions resteront sans réponse et donneront libre cours à plusieurs cogitations. Comment le défunt Tungulu avait-il su que le cortège présidentiel emprunterait cet itinéraire pour se retrouver là où il s'était positionné à cette heure là ? Que visait-il en lançant deux pierres sur un véhicule sans doute blindé ? Avait-il opéré seul ou constitue-t-il un simple bout de l'iceberg ? Maintenant qu'il est mort sans avoir été interrogé, tout est bloqué. Personne ne saura plus rien.
Quant à l'homme lui-même, on sait maintenant qu'il venait de la Belgique où il vivait depuis quelques années. Qu'est-il venu faire à Kinshasa ? On raconte qu'il pratiquait la boxe. Aurait-il été fortement neutralisé par ses gardes qui auraient craint une forte riposte de sa part ? Voilà une disparition qui risque de coûter plusieurs voix à la majorité actuelle lors de prochaines élections.
Corollairement à cette mort qui suscite des protestations dans divers milieux, deux militants des droits de l'homme qui réparaient leur véhicule non loin du lieu où feu Tungulu avait commis son acte, sont incarcérés sans possibilité d'être visités par les leurs. Que reproche-t-on à ces deux concitoyens ?
Comme si tous ces cas liés à la violation des droits de l'homme ne suffisaient pas, voilà qu'une autre affaire vient de voir le jour. Il s'agit du dossier Faustin Munene, général de son état, ancien vice-ministre chargé de l'ordre public et ancien chancelier des ordres nationaux. Selon la famille Munene qui a rendu public un communiqué dans la presse, l'ancien compagnon de Mzee LD Kabila qui avait conduit les kadogo de Kikwit à Kinshasa est porté disparu depuis quelques jours. Sa résidence de Binza Ma Campagne et celle de l'avenue Flamboyant à Gombe où réside sa mère ont été pillées et sont actuellement prises d'assaut par les éléments de la Police militaire (PM).
Ici aussi la procédure semble avoir été mal organisée. Cette étoile galonnée des FARDC doit avoir sans doute commis un impair. Mais vu son rang, il fallait mettre de la manière dans la façon de le traiter. Le pillage des biens d'un citoyen, fut-il criminel, est-il repris dans le code pénal congolais ?
A analyser ce tableau sombre des libertés dans notre pays, d'aucuns seraient tentés de croire qu'il y a des mains noires qui, de manière subtile et bien raffinée, s'attèlent à détruire systématiquement l'image du pays dans le but de faire croire qu'il existe un vide qu'il faut impérativement combler. Est-ce les premiers concernés voient-ils les choses de cette manière-là ? Si oui, le temps est arrivé de mettre fin à cette spirale d'actes qui nous déshonorent tous.
Rombaut Ot.

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