La construction du barrage d’Inga 3 est entrée dans une nouvelle étape
Par BIENVENU MARIE BAKUMANYA
Un protocole d’accord signé en 2006 mettait ensemble le géant minier BHP Billiton et la RDC dans le projet de construction du barrage hydroélectrique d’Inga 3. La multinationale s’était donnée le devoir de financer les études de faisabilité. «La collecte des données fiables sur le changement naturel du site du futur barrage, afin de définir la taille exacte de futures installations hydrauliques à Inga», s’était effectuée également en 2006.
BHP Billiton qui se propose de construire une usine de fonderie en aluminium dans le Bas-Congo aurait besoin de plus de 2.000 mégawatts d’électricité pour la consommation de son usine. Pendant ce temps, il est indiqué que la capacité projetée d’Inga 3 est de 4.300 mégawatts. La question qui est demeurée sans réponse est celle de savoir si BHP Billiton investirait pour l’ensemble du barrage ou seulement pour les besoins de sa propre consommation. Selon des estimations, la construction d’Inga 3 pourrait coûter 7 milliards de dollars américains.
La réponse à l’interrogation pourrait venir des conclusions de l’étude de faisabilité commandée par le ministère de l’Energie. Suivant l’avis à manifestation d’intérêt rendu public par le ministre de l’Energie, les sociétés ou groupes de sociétés expérimentées dans les aménagements des centrales hydroélectriques sont invitées à effectuer une étude complète de faisabilité. Gilbert Tshiongo tient à une définition exacte dans différents axes : «développer, investir, construire et exploiter la centrale d’Inga 3».
Le gouvernement de la RDC tient à obtenir suffisamment d’informations pour mener à bien le projet. Aucun volet n’est négligé : finance, technique et autres.
D’où, l’étendue de la tâche sera connue à l’issue de cette étude de faisabilité. BHP Billiton aurait voulu ramener la capacité installée de la centrale à 3.500 voire à 2.500 mégawatts, selon des sources gouvernementales. Mais, tout indique que pareille décision ne pourrait tomber que si l’étude en donne les avantages et les inconvénients.
Toutefois, il serait hasardeux pour le gouvernement de construire la centrale d’Inga 3 par paliers successifs. Le risque serait grand de se retrouver avec une centrale inachevée. Jusqu’à ce jour, des experts affirment, à titre exemplatif, que le barrage d’Inga 2 n’est jamais complètement achevé.
BHP BILLITON, PARTENAIRE MINORITAIRE
Entre BHP Billiton et Westcor, le choix est porté finalement sur le géant minier. La bataille s’est ainsi soldée selon la volonté du gouvernement congolais qui tenait à assurer «le leadership dans la construction d’Inga 3». Cette position défendue mordicus par l’ancien ministre Salomon Banamuhere avait fini par triompher. Les accords, signés dans le cadre du consortium Westcor réunissant cinq Etats, à savoir La RDC, l’Angola, la Zambie, le Botswana et l’Afrique du Sud, étaient défavorables à la RDC.
En effet, pour 100.000 USD, les Etats signataires devenaient propriétaires de ce barrage au même titre que la RDC. Une incorrection justifiée par les impératifs de l’époque. Avec la reprise en main du leadership dans la construction d’Inga 3 par la RDC, l’étude de faisabilité est un indicateur sérieux de la volonté d’aller de l’avant. Le numéro 1 mondial de l’alliage ayant accepté de se mouiller avec la RDC dans ce projet. Des clauses contenues dans l’avis de manifestation d’intérêts, il apparaît clairement que BHP Billiton a le statut de «partenaire minoritaire» intégré dans l’étude de faisabilité.
Cette option démontre que la voie de Westcor est abandonnée par la RDC. Peut-être que dans la construction du Grand Inga, une telle option serait envisageable.
Par ailleurs, selon des prévisions, les travaux proprement dits de construction pourraient débuter au plus tard en 2015 pour durer cinq années. Une autre paire de manches.
Le Potentiel
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