vendredi 19 novembre 2010

ARRET SUR UNE COMMUNE - Bumbu, une entité non urbanisée




Au nombre des communes non urbanisées de la ville de Kinshasa figure la municipalité de Bumbu. Sans espace vert, l'entité est confrontée aux nombreux problèmes. Le non approvisionnement permanent en électricité et en eau potable, du moins dans plusieurs quartiers, constitue un véritable frein au développement de cette agglomération à moitié enclavée.

Situation géographique

La commune de Bumbu, qui s'étend sur une superficie de 5,30 Km2, est limitée au nord par la commune voisine de Ngiri-Ngiri, au Sud par l'avenue de Libération. A l'Est, elle partage ses frontières avec la municipalité de Makala et à l'Ouest avec celle de Selembao. Du point de vue topographique, la commune de Bumbu s'étale sur le versant de la colline Ngafani de Selembao. Deux cours d'eau la traversent. La rivière Pumbu, qui tire sa source dans la commune de Selembao et le ruisseau Makala, également appelé Basoko, dont la source se trouve en plein milieu de Bumbu.

Situation administrative

Créée par l'arrêté ministériel n°68-026 du 30 mars 1968, l'agglomération de Bumbu a connu diverses mutations. L'arrêté la créant sera, une année plus tard, modifié et complété par celui du 23 janvier 1969 portant la dénomination, le nombre et les limites des communes composant la capitale de la République Démocratique du Congo. Les bureaux de la commune de Bumbu, qui étaient d'abord installés dans l'enceinte de l'école Saint Antoine, seront en suite transférés sur avenue Yasa n°64, puis sur l'avenue Kenge, au croisement avec l'avenue Gambela.
Huit ans après, le siège administratif de cette municipalité sera encore installé provisoirement au croisement des avenues Mosamba et Gambela avant d'occuper définitivement le n°45 de l'avenue Mafuta au quartier Lieutenant Mbaki. " La parcelle dans laquelle sont installés les bureaux de la commune était le siège de la Société Industrielle Nationale de Limonaderie du Congo, SINALCO, propriété privée d'un sujet juif, Alhadef ", a expliqué Jeanne K, un agent communal rencontré jeudi 18 novembre 2010 à la devanture de cette agglomération.
La commune de Bumbu compte 14 quartiers dirigés chacun par un chef de quartier nommé par l'Administration urbaine. Au nombre de ces quartiers, il y a lieu de citer Dipiya, Kasaï, Kwango, Lieutenant Mbaki, Lokoro, Lukenie, Mai-Ndombe, Matadi, Mbandaka, Mfimi, Mongala, Ntomba, Ubangi. L'ensemble de la population de Bumbu est estimé à 303.899 habitants dont 293.573 nationaux, avec une densité de 57.339 habitants au Km2.

Le casse-tête de la population de Bumbu

L'eau et l'électricité constituent un véritable casse-tête pour les habitants de la commune de Bumbu. Le courant électrique n'est jamais permanent. Ici, les abonnés de la Société Nationale d'Electricité (SNEL), vivent un phénomène devenu presque normal : le délestage. Il en est de même pour l'eau potable. Mis à part quelques rares quartiers de la commune de Bumbu, la plupart des robinets sont souvent secs pendant la journée. Cela constitue un véritable casse-tête pour les habitants censés bénéficier de l'eau et de l'électricité de manière permanente. Le manque de caniveaux et collecteurs d'eaux constitue un handicap pour canaliser les eaux de pluies dans cette commune. Les travaux de construction des collecteurs sur des avenues Shaba et Landu, principales voies d'accès dans cette municipalité, vont apporter un ouf de soulagement.
L'autre problème auquel la commune de Bumbu est confrontée, est l'inexistence des cadres appropriés devant servir de marché. En dehors des boutiques, les activités commerciales s'exercent sur les trottoirs. C'est ainsi qu'une bonne partie de l'avenue Révolution est carrément envahie par des étalages des marchands. Une situation qui empêche une bonne collecte des taxes municipales et autres impôts devant revenir à la commune.

Une commune née de l'occupation anarchique des terres

Bumbu est une municipalité comptée parmi les entités non urbanisées de la ville de Kinshasa. " Sa création est liée à un mouvement révolutionnaire d'occupation anarchique des terres vides. mouvement survenu trois ans avant l'indépendance de la République Démocratique du Congo à la suite de la quête des lopins de terre pour s'assurer un chez soi. L'occupation de l'espace qui constitue aujourd'hui la commune de Bumbu avait été marquée par un phénomène baptisé " Sangolozaku ", terme qui signifie " fournis tes propres efforts ". Et dans le cas d'espèce, chacune des personnes qui se trouvaient à cette étendue devrait donc fournir ses propres efforts dans le but d'occuper un lopin de terre ", a soutenu Mme Jeanne K.
Ce sont surtout les Bantandu (une tribu originaire de la province du Bas Congo) et les Bayaka du Nord-Ouest, ( une des ethnies venues de la province du Bandundu) qui ont été les premiers occupants des terres de ce qui deviendra plus tard une municipalité.
Dorian KISIMBA

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