lundi 29 novembre 2010

Présidentielle : les résultats se font attendre en Côte d’Ivoire

La Côte d'Ivoire dans l'attente des résultats de l'élection présidentielle.
La Côte d'Ivoire dans l'attente des résultats de l'élection présidentielle.
REUTERS/Luc Gnago
Par Christophe Boisbouvier
Laurent Gbagbo, Alassane Ouattata. Qui a gagné le second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ? Réponse peut-être ce mardi 30 novembre 2010, mais plus probablement demain, mercredi. Pourquoi la Commission électorale indépendante (CEI) se hâte-t-elle lentement ? Eléments de réponse.

Albert Toikeusse Mabri du RHDP
 
30/11/2010
par Cyril Bensimon
 
 
Nous pensons que les choses se sont globalement bien passées.
On pensait que les résultats du second tour seraient connus beaucoup plus rapidement que ceux du premier tour. On se trompait. La CEI n’a donné ce lundi soir que les résultats du vote de la diaspora ivoirienne, en Afrique et en Europe. Ce n’est que ce mardi qu’elle commencera à livrer les chiffres du territoire national, dans certaines communes d’Abidjan et à l’intérieur du pays. Et il faudra sans doute attendre ce mercredi pour savoir qui a gagné.
Pourquoi tant de lenteur ? Sans doute à cause du couvre-feu, imposé toutes les nuits depuis le 27 novembre. La circulation est entravée. L’acheminement des urnes et des procès-verbaux de vote entre les quelque 22 000 bureaux et le siège de la CEI à Abidjan prend donc du retard.
Mais le couvre-feu n’explique pas tout. Depuis la clôture des opérations de vote, dimanche soir, les protestations ne cessent de monter. Dans les provinces du sud-ouest et du centre-ouest, le RHDP d’Alassane Ouattara dénonce de nombreuses entraves au vote de la part du camp présidentiel – sans pour autant réclamer des annulations de vote. Selon l’Onu, le jour du scrutin, trois personnes ont été tuées lors d’affrontements dans l’ouest.

Pascal Affi N'Guessan, porte-parole du candidat Laurent Gbagbo
 
30/11/2010
par Norbert Navarro
 
 
Dans les zones centre, nord et ouest les conditions d'une élection libre, juste et transparente n'étaient pas réunies.
Dans les provinces du nord, LMP (la Majorité présidentielle) affirme que le scrutin n’a pas été transparent à cause de la pression de l’ex-rébellion des Forces nouvelles sur les électeurs. Le camp de Laurent Gbagbo, lui, demande des annulations de vote. Il affirme avoir saisi la CEI pour qu’un certain nombre de résultats soient invalidés, notamment dans les provinces de Denguélé, des Savanes et de Worodougou – des zones où Alassane Ouattara avait obtenu, au premier tour, entre 85 et 93% des voix. Dans ces conditions, il est facile de deviner pourquoi la CEI et son président, Youssouf Bakayoko, redoublent de prudence et multiplient les précautions avant de publier des résultats.

Young-jin Choi
Représentant spécial du secrétaire général et chef de l'Opération des Nations unies pour la Côte d'Ivoire
Globalement on constate que le vote s'est déroulé dans des conditions démocratiques.
 

29/11/2010 par Cyril Bensimon
Dans son travail de collecte et de comptage des suffrages, la CEI vient de recevoir un appui important, celui de Youn-jin Choi, le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire. Lors d’une conférence de presse ce lundi à Abidjan, le chef de l’Onuci a reconnu qu’il y avait eu « des incidents parfois violents dans l’ouest et le nord du pays ». Mais, selon lui, ce second tour « s’est tenu globalement dans un climat démocratique ». Pour le représentant spécial de Ban Ki-moon, ces actes de violence ne peuvent dénaturer le scrutin. Quelles que soient les contestations, la CEI doit poursuivre sa tâche.
Selon la loi, la commission doit conclure ses travaux au plus tard 72 heures après la fin du vote, c'est-à-dire mercredi soir. A l’étape suivante, le Conseil constitutionnel examine les recours. La course contre la montre est commencée. Son président, Youssouf Bakayoko, l’a promis : « La CEI publiera les véritables résultats issus des urnes ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire