mardi 30 novembre 2010

Selon des experts : L’avenir du monde est en Rd Congo


Selon le rêve fait par Cheikh Anta Diop, la première mission de l’Europe et de l’Asie réunies par le pont terrestre eurasiatique sera de fournir à l’Afrique les moyens de son développement, de manière à ce que son capital humain puisse s’y développer en toute liberté. D’une part en y promouvant l’équipement infrastructurel et social, d’autre part en organisant dans chaque pays un vecteur scientifique tirant les économies. Aujourd’hui, d’après plusieurs experts, la Rdc semble être parmi les pays dans lesquels devra se réaliser ce rêve. Pour y arriver, certaines conditions s’imposent à ce pays post conflit.

Ceci oblige au pays de sortir de prime à bord du système d’ajustements structurels du Fonds monétaire international (FMI) qui détruit la santé, l’éducation, la fonction publique et les infrastructures. Disons que le Gouvernement de l’époque a exécuté avec succès de juin 2001 à mars 2002 un Programme intérimaire renforcé (PIR) suivi par les services du FMI qui avaient mis fin à une longue période d’hyperinflation. De juin 2002 à juillet 2005, le Gouvernement exécutera un programme économique appuyé par la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance (FRPC) du FMI, dans le cadre du DSCRP-1. En 2007 et 2008, un programme économique appuyé par les services du FMI (PSSF) était exécuté. Pour cette première question, la Rd Congo vient de remplir la dernière étape, l’atteinte du Point d’Achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés. C’est donc une dette d’environ 80% de son ardoise qui a été annulée. Pour la suite, la Rd Congo va allouer l’enveloppe, jadis consacrée au paiement de la dette, au financement des secteurs pro pauvres (éducation, agriculture, développement rural, etc.). Pour la première fois, les richesses produites au pays vont servir réellement le peuple congolais.

En suite, on doit substituer à la Rd Congo la promotion de grands projets infrastructurels. Ici, le projet phare est la création de chemins de fer et de transports à grande vitesse en général, intérieur-intérieur et côte-côte. Il s’agit de sortir du modèle intérieur-côte, organisé le plus souvent pour le pillage des matières premières, et de réunifier les marchés entre les zones intérieures ainsi désenclavées pour la consommation locale. Avec la signature et la révision de la convention sino-congolaise entre la Rd Congo et la Chine, le pays de Joseph Kabila a franchi un nouveau cap dans la reconstruction de ce pays.

L’objectif est non seulement de doter les congolais des infrastructures modernes, mais de casser la configuration des routes telle que laissées par le colonisateur. Avec la réforme des entreprises du Portefeuille et avec les financements des bailleurs de fonds pour alimenter la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC), la Régie des voies maritimes (RVA) et l’Office national des transports (ONATRA), la Rd Congo est résolument engagée pour aller tout droit vers son développement, en facilitant les échanges commerciales entre plusieurs coins de la République. Avec la bénédiction du nouveau Code minier et après la révisitation des contrats miniers, des consortiums travaillent d’arrache-pied pour que la production dépasse toutes les estimations faites jusque là. Mais pour ces grands projets, des financements internationaux avec des crédits à long terme (20 à 50 ans) et faible taux d’intérêt doivent être prévus, l’idée étant, comme pour le plan Marshall, que le développement engendré par les projets « paie » les crédits (système de « paiements différés »). C’est ce à quoi est arrivé le Gouvernement Congolais, sous la médiation du FMI, qui a négocié avec son partenaire chinois, pour que la convention respecte la concessionnalité et que la dette soit soutenable. Aussi, des mécanismes ont été mis en œuvre pour que chaque endettement obtienne l’avis de la Direction générale de la dette publique (DGDP), ainsi que de l’aval du ministre des Finances.

Dans le cadre de certains projets, qui n’ont de sens que tractés par les grands projets, le micro-crédit devrait être organisé en faveur des plus défavorisés pour court-circuiter les usuriers. L’idée ici est de mettre au travail le plus vite possible, en organisant des passerelles vers les emplois qualifiés au fur et à mesure du développement. Avec une priorité donnée aux enjeux majeurs : eau, école, environnement, santé, en mobilisant en particulier les femmes, qui sont au cœur de ces sujets. La consommation intérieure serait ainsi stimulée et pourrait être échangée en recourant aux transports intérieur-intérieur.

Une armée pour le développement

Selon les mêmes experts, l’ armée de la Rd Congo ne doit plus être une armée de répression, mais une armée impliquée, sur la base de « corps de génie » qu’il faut aider à mieux organiser, dans la construction de voies ferrées, ponts, ports, routes, etc. Ici, les Nations Unies ont déjà donné le ton, en changeant les objectifs de la Monusco en Rd Congo. La guerre ayant pratiquement pris fin, tout doit être fait pour diriger les efforts des uns et des autres vers le développement du pays.

« Nous devons aider l’Afrique à produire des médicaments génériques bon marché, en passant par dessus les réticences de nos laboratoires pharmaceutiques, pour traiter le sida et toutes les maladies tropicales. Nous devons aussi soutenir la proposition du président sénégalais Abdoulaye Wade en faveur d’une assurance mondiale contre les épidémies internationalement transmises », expliquent les experts. A ce niveau, disons que la Rd Congo, à travers sa flore et sa faune peut valablement relever le défi, car il en a les moyens. Ici, il suffit seulement que la Rd Congo améliore son climat des affaires, susceptible d’attirer plus d’investisseurs.

Heureusement que la dette de la Rd Congo, pays appauvri par la politique internationale relayée par le régime de triste mémoire de Mobutu, devait être annulée en faveur de son peuple. Mais la Rd Congo a été soumise à une rude épreuve. Elle est passée du Programme d’Ajustement structurel à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (I-PPTE). Mais l’essentiel est que l’on soit arrivé au bout du tunnel, l’annulation de plus de 80% de sa dette extérieure. Soulignons qu’un véritable commerce équitable doit être établi, se substituant au libre-échange destructeur. « Nous devons, en accord avec le gouvernement et les producteurs congolais, ouvrir nos frontières aux produits des agriculteurs et des pêcheurs africains qu’aujourd’hui ils ne peuvent plus exporter », pensent les experts.

Ainsi, les conditions seront créées pour que la vie et la dignité des jeunes Africains soient enfin respectées, sans navires et avions de l’Union européenne les empêchant de quitter les côtes d’Afrique, sans risque de mourir par noyade ou sur les barbelés de Ceuta et de Melilla, sans aboutir à des camps de travail européens comme on en a trouvé dans des pouilles ou dans des logements misérables où eux-mêmes et leurs enfants sont contaminés par le saturnisme.

Jean-Marie Nkambua

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