samedi 6 novembre 2010

Tractations pour le second tour Gbagbo dit non à Bédié et opte pour le dialogue direct

L'intelligent d'abid-Vendredi 5 novembre 2010,
Tractations pour le second tour Gbagbo dit non à Bédié et opte pour le dialogue direct

Le Président n’est pas chaud pour entrer dans la querelle des appareils et des chefs de parti.

Laurent Gbagbo reste dans sa logique
de dialogue direct avec le peuple, comme dans ses affiches.

De plus, il ne veut pas mettre Bédié mal à l’aise et lui donner la mauvaise conscience d’une trahison
vis-à-vis de Ouattara et face à l’histoire. Le chef de l’Etat sortant ne s’attend pas du tout à ce que Henri Konan Bédié appelle à voter pour lui. Sauf extraordinaire ! Laurent Gbagbo avait déjà dit cela, dans son avant-dernière interview à Jeune Afrique, parue au début de l’année.

Pour cette raison, il n’envisage pas pour le moment de rencontrer Henri Konan Bédié, même si l’idée n’est pas totalement rejetée par les Gbagbologues, qui cependant craignent que N’zueba se fasse désirer, et tente de prendre sa revanche sur Gbagbo qu’il voudrait voir à ses pieds. Laurent Gbagbo est en campagne et veut parler directement
au peuple. Lui qui rappelle volontiers le référendum de Maastricht qui avait vu le peuple français, entre autres, dire non au traité malgré les consignes de vote de toute la classe politique. Concernant Ouattara, Laurent Gbagbo pourrait opter pour un traitement fair-play.

Le travail de diabolisation et de polémique ne sera pas son oeuvre. Ce sont d’autres qui feront le sale boulot, comme montrer et commenter trop souvent les couleurs orange du nord, ainsi que les scores soviétiques de Ouattara en zone ex-Cno.

A côté de la Dramanisation du Nord, la LMP démontrera que la vague bleue, couvre presque tout le pays, en dehors de cette autre enclave (comme au Cabinda), que représente Bédié dans le centre, où Laurent Gbagbo ne fait pas du tout des résultats ridicules. En clair, le candidat LMP veut parler directement au peuple, aux cadres qui sont prêts à se débarrasser du poids de l’ethnie et de la tribu, de la religion et de la région pour bâtir une Côte d’Ivoire nouvelle, et construire l’avenir dans l’union et le rassemblement. Face à Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo montrera qu’il incarne quelqu’un de concret pour la magistrature suprême.

Au départ en désaccord avec SOFRES, qui avait prédit une victoire au second tour, Laurent Gbagbo avec la contestation actuelle du PDCI comprend que s’il avait poussé loin, ses thèmes de campagne et avait gagné au premier tour, il aurait eu à dos et dans la rue, aussi bien les militants de Bédié, que ceux de Ouattara. Il remercie Dieu d’avoir épargné cela à la Côte d’Ivoire. Il fera campagne pour gagner au second tour et réconcilier les Ivoiriens de partout, sans distinction d’origine, de religion. Un thème fédérateur bien loin des tentations ivoiritaires et identitaires de certains ultras de son camp, qu’il avait un peu trop écoutés au détriment de Mamadou Koulibaly, qui à l’époque à Koumassi appelait son parti à ne pas exclure, mais à intégrer, et voyait en Gbagbo l’homme qui consoliderait la nation ivoirienne, après qu’Houphouët eut bâti l’Etat et obtenu l’indépendance.

Vive la campagne !

Charles Kouassi

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