mardi 28 décembre 2010

Béchir promet d’aider le Sud-Soudan à bâtir un pays "frère", "sûr et stable"


Le président soudanais Omar el-Béchir, le 12 octobre 2010 à Khartoum ©AFP







KHARTOUM (AFP)
Le président soudanais Omar el-Béchir a promis mardi "d’aider" le Sud-Soudan à "bâtir" un pays "frère", "sûr et stable" si cette région opte pour l’indépendance lors d’un référendum crucial prévu dans moins de deux semaines.
"Maintenant, nous disons à nos frères du Sud-Soudan, la balle est dans votre camp et la décision est la vôtre.Si vous choisissez l’unité, bienvenue, et si choisissez la sécession, bienvenue aussi", a déclaré le raïs soudanais lors d’un discours devant des milliers de supporters dans l’Etat de la Gezira, le grenier du Soudan situé au sud-est de la capitale Khartoum.
"Et bienvenue à un nouvel Etat frère, bienvenue à un Etat voisin.Nous allons coopérer, être intégrés dans tous les aspects possibles parce que nous partageons plus que n’importe quels pays", a ajouté le président Béchir dans un discours retransmis en direct sur la télévision nationale.
Le président soudanais avait déjà affirmé il y a un an, lors d’un discours clé au Sud-Soudan, qu’il serait le premier à reconnaître l’indépendance du Sud si cette région votait en faveur de cette option dans un scrutin libre et équitable.
Omar el-Béchir a promis mardi d’aider le Sud-Soudan à développer un Etat stable."Nous n’allons pas refuser la décision de nos frères sudistes et nous allons les aider à bâtir leur Etat parce qu’un Etat sûr et stable est préférable.S’il y a des troubles dans cet Etat, ces problèmes vont déborder chez nous", a-t-il souligné.
Les Sud-Soudanais doivent choisir lors d’un référendum prévu du 9 au 15 janvier prochain entre le maintien de leur unité avec le reste du Soudan ou la sécession.
Les analystes prévoient un triomphe de l’option sécessionniste, alors que les responsables politiques à Khartoum jugent désormais ce résultat "probable".
Si le Sud-Soudan opte pour la sécession, celle-ci sera effective en juillet prochain, à la fin de la période intérimaire de six ans initiée par l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à plus de deux décennies de guerre civile Nord-Sud, un conflit à l’origine de deux millions de morts.
La déclaration du président Béchir "est la bienvenue, c’est précisément ce que nous prônons", a déclaré mardi le secrétaire général des ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), Pagan Amum, à des journalistes à Khartoum.
"J’ai demandé à la population et aux autorités du Nord-Soudan d’être solidaires des Sudistes qui s’apprêtent à bâtir leur Etat indépendant, un nouveau pays...Aussi les Sudistes doivent être solidaires du Nord-Soudan, qui commencera une nouvelle aventure en bâtissant un nouveau pays à partir de ce qui restera du Soudan", a-t-il souligné.
"Je n’ai vu aucune indication que le Nord et le Sud du Soudan ont l’intention de reprendre la guerre.Ce qui se déroule actuellement est loin de la guerre", a commenté le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa.
Ce dernier a entamé mardi une visite de deux jours au Soudan au cours de laquelle il abordera les quatre enjeux post-référendaires que sont la citoyenneté, la sécurité, l’économie et le respect des accords internationaux.
Le Parti du Congrès national (NCP) du président Omar el-Béchir et les ex-rebelles sudistes du SPLM discutent depuis juillet de ces enjeux clés afin de garantir une transition pacifique en cas de sécession du Sud.
"Nous allons accorder la priorité à certains de ces enjeux afin de parvenir à un accord (partiel, NDLR) avant le référendum, d’autres questions seront réglées après le référendum", a indiqué M. Amum, sans préciser quels enjeux devraient être réglés d’ici la tenue du scrutin.

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