Guillaume Soro, ancien Pm de Laurent Gbagbo (Ph : DR)
(AfriSCOOP Analyse) —Plusieurs pays francophones du continent noir ont commencé l’année 2010 dans des différends politiques et vont la terminer tout en y étant toujours englués. Dans l’aggravation de ces bras de fer politiques, des politiciens comme Guillaume Soro auront joué des rôles qui ne sont pas recommandables.
Depuis le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire, un homme aura étonné par sa rapide capacité à retourner sa veste. Il s’agit de Guillaume Soro, ancien-nouveau chef de la rébellion au pays d’Houphouët-Boigny. Qui l’aurait cru !! En réalité, ce n’est pas la volte-face de l’ancien leader de la Fesci qui a tant surpris, mais la célérité avec laquelle il l’a accomplie. Des faits et gestes de l’ex-nouveau Premier ministre qui confirment un peu plus le dicton qui dit que le monde de la politique ne connaît pas le mot « morale ».
Après la signature du dernier accord de Ouagadougou qui a balisé la voie à l’organisation du premier tour de la présidentielle ivoirienne le 30 octobre 2010, le « jeune » Soro avait déjà fait mentir les prévisions politiques sur son pays en se rangeant vaille que vaille aux côtés de Laurent Gbagbo. A peine la défaite électorale avait frappé à la porte du camp Fpi (au pouvoir à Abidjan) que le chef rebelle a tourné casaque !!!
Des attitudes qui ont indirectement jeté de l’huile sur le feu dans le contexte ivoirien, car le régime Gbagbo ne va pas oublier de si tôt le soudain revirement de G. Soro. En tant que Premier ministre de transition, le leader des Fn (Forces nouvelles) aurait pu prendre un peu de hauteur dans les divergences Gbagbo-Ado en aidant le monde à faire jaillir toute la Vérité autour du second tour du scrutin. La manœuvre de recherche de vérité du Premier ministre dans le cas d’espèce aurait pu consister à titre d’exemple à expliquer au monde la raison pour laquelle le président de la Commission électorale a proclamé les « résultats provisoires » du second tour dans le Qg (Quartier général) d’Ado !!
Dans le même sillage, M. Soro aurait pu servir la paix sur sa terre natale en proposant, juste après le début de la guerre de communiqués entre les deux camps, au Conseil constitutionnel de reprendre le scrutin dans les zones sujettes à la polémique. Une addition d’actes qui, à coup sûr, aurait souligné la volonté du « jeune » Soro de voir son Etat sortir du conflit politico-armé avec le moins d’humiliations possibles pour la partie défaite dans les urnes.
Un champion de la fracture politique à la primature.
C’est désormais clair et net : Guillaume Soro n’a jamais été un ardent défenseur du véritable retour de la justice sociale en Côte d’Ivoire. Ses faits et gestes de ces derniers jours le catégorisent sans conteste dans le lot de ces « politiciens opportunistes » qui abondent sur le continent noir et qui sapent son développement. Tous les jours que le bon Dieu fait. Le secret de Polichinelle en Côte d’Ivoire est dorénavant porté à la connaissance de la planète toute entière : le chef des Fn est depuis 2002 (année du putsch manqué en terre ivoirienne contre le pouvoir de M. Gbagbo) un pion d’Ado. En d’autres termes, Ado est le véritable parrain et bailleur du putsch manqué qui a enfoncé les Ivoiriens dans les sordides dédales de l’ « ivoirité ». De cette donne, les défenseurs de la Justice et de la Démocratie dans le monde qui crient en ce moment haro sur Gbagbo n’en parlent pas. Sinon rarement ou seulement du bout des lèvres. Alors que le même pouvoir de Laurent Koudou Gbagbo avait organisé des élections municipales démocratiques remportées par le Rdr !!! Nous étions en 2000 et le train démocratique ivoirien venait de quitter à nouveau bon an mal an le quai de la dictature.
Comme Henri Konan Bédié, G. Soro fait désormais partie du cercle fermé des Ivoiriens qui ont à eux seuls retardé la fermeture de la parenthèse de l’« Ivoirité » en Côte d’Ivoire. L’Histoire de ce pays, MM., vous le revaudra directement ; ou un jour ou l’autre, à vos enfants.
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