vendredi 31 décembre 2010

Côte d’Ivoire : Ouattara a donné jusqu’à minuit à Gbagbo pour partir, déclare Soro


Alassane Dramane Ouattara (D) signant le décret nommant Guillaume Soro (G) comme Premier ministre, le 4 décembre 2010 à Abidjan ©AFP










ABIDJAN (AFP)
Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, a donné à son rival Laurent Gbagbo jusqu’à minuit vendredi pour quitter le pouvoir, lui promettant en échange qu’"il n’aurait pas d’ennuis", a dit son Premier ministre Guillaume Soro.
La mission de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui s’est rendue mardi à Abidjan "est venue demander sans concession à M. Gbagbo de céder pacifiquement le pouvoir", a-t-il déclaré devant la presse, depuis le grand hôtel abidjanais transformé en QG du camp Ouattara.
"Cette mission a demandé au président Alassane (Ouattara) de donner des garanties (que) si M. Gbagbo quittait le pouvoir, il n’aurait pas d’ennuis", a poursuivi M. Soro, entouré de son gouvernement.
M. Ouattara "lui a donné un délai" qui "expire aujourd’hui" (vendredi), a-t-il dit, ajoutant : que Laurent Gbagbo "quitte d’ici minuit (00h00, locale et GMT) le pouvoir, le président de la République (Alassane Ouattara) tiendra ses engagements".
"Si d’ici minuit, il ne quitte pas le pouvoir, le président de la République sera au regret d’envisager d’autres mesures", a prévenu M. Soro, se redisant "convaincu que seule la force" fera partir le dirigeant sortant.
La mission de la Cédéao doit revenir lundi à Abidjan.L’organisation régionale a menacé M. Gbagbo d’une opération militaire s’il ne se retirait pas.
"Les dictateurs ne négocient pas leur départ, on les fait partir", a encore déclaré M. Soro, chef de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) qui tient le nord du pays depuis le putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo.
"L’enjeu en Côte d’Ivoire dépasse les frontières de notre pays", a-t-il expliqué.
"Ou on réussit à faire admettre le verdict des urnes dans notre pays, donc l’instauration de la démocratie, ou alors on échoue à mettre (en place) la démocratie en Côte d’Ivoire et ça devient une jurisprudence pour toute l’Afrique", a-t-il fait valoir.
"La Côte d’Ivoire est aujourd’hui en état de guerre civile", a par ailleurs affirmé M. Soro.
"Quand il y a 100 morts, 200 morts, 19.000 réfugiés, (un) pays est en guerre et c’est ce que nous vivons.Aujourd’hui, il s’agit de stopper la guerre en Côte d’Ivoire".
Les violences qui ont suivi la crise née de la présidentielle du 28 novembre ont fait 179 morts depuis la mi-décembre, selon le dernier bilan de l’ONU, qui a fait état de quelque 19.000 Ivoiriens réfugiés au Liberia voisin.

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