Le département du Trésor américain a annoncé jeudi qu'il gelait les avoirs du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo ainsi que ceux de sa femme et de trois de ses proches aux Etats-Unis.
La décision a été prise en vertu d'un décret permettant de prendre des sanctions financières contre ceux qui "présentent une menace pour la paix et le processus de réconciliation nationale en Côte d'Ivoire ou qui agissent ou déclarent agir en leur nom", écrit le Trésor dans un communiqué.
Outre Simone Gbagbo, son épouse, les trois membres "du cercle proche" de M. Gbagbo visé par les sanctions du ministère sont Désiré Tagro, Pascal Affi N'Guessan et Alcide Ilahiri Djedje, précise le ministère.
Le Trésor présente M. Tagro comme le directeur de cabinet de facto de M. Gbagbo "depuis l'élection
présidentielle de novembre". M. Affi N'Guessan est le président du Front populaire ivoirien (FPI). Ancien représentant de la Côte d'Ivoire à l'ONU, M. Djedje représente désormais M. Gbagbo à l'étranger.En vertu des sanctions prises jeudi, tout Américain qui viendrait à réaliser des transactions financières avec ces personnes s'exposerait à des poursuites judiciaires.
"Laurent Gbagbo continue de montrer qu'il dédaigne délibérément la volonté et le bien-être du peuple ivoirien", écrit le Trésor.
Le ministère escompte que son action "l'isolera, lui et son cercle proche, du système financier mondial et soulignera le désir exprimé par la communauté internationale de le voir quitter le pouvoir".
La quasi-totalité de la communauté internationale exige le départ de M. Gbagbo et lui demande de laisser la place à Alassane Ouattara, qu'elle reconnaît comme le vainqueur de la présidentielle du 28 novembre et, de ce fait, comme le chef de l'Etat légitime de la Côte d'Ivoire.
En annonçant un gel des avoirs de M. Gbagbo, les Etats-Unis semblent signifier qu'ils perdent patience vis-à-vis du président ivoirien sortant, qu'ils avaient proposé d'accueillir sur le sol américain pour lui permettre de quitter le pouvoir.
La rapidité avec laquelle l'administration américaine a pris cette mesure pourrait pousser l'Europe à lui emboîter le pas.
L'Union européenne a interdit de visas M. Gbagbo et plusieurs dizaines de ses proches, et un diplomate européen avait indiqué le 31 décembre qu'elle préparait le gel des avoirs du clan.
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