dimanche 2 janvier 2011

Laurent Gbagbo accuse l’Onuci d’avoir «tiré sur des civils»

Casques bleus sénégalais devant l'hôtel du Golf, le 27 décembre 2010.
Casques bleus sénégalais devant l'hôtel du Golf, le 27 décembre 2010.
Reuters/Thierry Gouegnon








Par RFI / AFP
En dépit d'un calme apparent, la tension restait vive ce dimanche en Côte d'Ivoire. Le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a accusé samedi 1er janvier 2011 l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) d'avoir «tiré sur des civils», et a de nouveau exigé son départ du pays. Cette accusation a été formellement démentie par l'Onuci. , Une nouvelle visite à Abidjan des trois émissaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est attendue lundi 3 janvier. Ils vont tenter d’obtenir le retrait de Laurent Gbagbo.
« L'Onuci a tiré sur nos concitoyens, deux de nos concitoyens que vous avez vus à la télévision, qui sont aujourd'hui à l'hôpital militaire d'Abidjan », a déclaré samedi Laurent Gbagbo à la télévision publique RTI.

Guillaume Soro
Le Premier ministre d'Alassane Ouattara.
Mr Gbagbo a perdu l'élection. Il faut qu'il quitte le pouvoir.
 

02/01/2011
Il faisait référence à un incident qui a impliqué mercredi à Abidjan des Casques bleus à une foule hostile à Abobo (nord). L'Onuci avait alors formellement démenti avoir tiré sur la foule. « Ce n'est pas le rôle des forces de l'ONU de tirer sur les citoyens, ce n'est même pas leur rôle de faire la guerre. Leur rôle est de rassurer, or, depuis un moment, elles ne rassurent plus », affirmé Laurent Gbagbo. « Aujourd'hui, quand l'Onuci tire sur des civils, ce n'est pas normal et c'est pourquoi je demande leur départ », a-t-il dit. « Je demande vraiment le départ de l'Onuci et le départ de la Licorne qui les accompagne », a-t-il insisté. L'Onuci, composée de 9 000 hommes, est appuyée par 900 soldats français de l'opération Licorne.
La Cédéao a déjà mis « la machine en marche »
Alors que la crise a fait 179 morts ces deux dernières semaines selon l'ONU, qui pointe la responsabilité du pouvoir en place, les chances de succès de la médiation ouest-africaine paraissent minces, même si Laurent Gbagbo évoque « le temps du dialogue ».
Après un passage cette semaine à Abidjan, trois émissaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) doivent revenir lundi 3 janvier en Côte d'Ivoire. Les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone) et Pedro Pires (Cap-Vert) vont tenter d'obtenir le retrait du sortant.
Mais en cas d'échec, la Cédéao a averti qu'elle pourrait user de la force et a déjà mis « la machine en marche », préparant des plans pour un « dernier recours » au cours d'une réunion de chefs militaires à Abuja. Ils doivent de nouveau plancher sur la question mi-janvier au Mali. De « nouveaux pas » seront décidés d'ici mardi, a déclaré le chef de l'Etat nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Cédéao.

L’ONU VEUT ENQUÊTER SUR LES CRIMES PRÉSUMÉS
Ban Ki-moon a donné pour instruction à l'Onuci de faire tout son possible pour se rendre sur les sites de charniers présumés. L'objectif est d'enquêter, de documenter les violations commises, afin que les responsables répondent de leurs actes.
Le secrétaire général de l'ONU l'a dit à Alassane Ouattara lors d'un entretien téléphonique hier.

La Haute Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU avait déjà fermement mis en garde Laurent Gbagbo cette semaine. Dans un courrier, Navi Pillay avait rappelé qu'avec la Cour Pénale Internationale (CPI), les chefs d'Etat ne pouvaient plus commettre impunément des violations des droits de l'homme.

A ce sujet, Alassane Ouattara a rappelé à Ban Ki-moon hier, qu'il souhaitait que la CPI dépêche une équipe d'enquêteurs en Côte d'Ivoire.

De son côté, Laurent Gbagbo a de nouveau réclamé le départ de l'Onuci. A la télévision RTI hier soir, il a accusé les casques bleus d'avoir tiré sur des civils.
Des accusations formellement démenties par les forces de l'ONU.

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