mercredi 23 février 2011

Crise ivoirienne : embuscade à Abobo, plus d'une dizaine de morts

23/02/2011 à 11h:23 Par Jeune Afrique
Une rue bloquée par des manifestants à Treichville (Abidjan), le 21 février 2011.  
Une rue bloquée par des manifestants à Treichville (Abidjan), le 21 février 2011. © AFP
De très violents combats de rue se sont déroulés dans le quartier abidjanais d’Abobo mardi entre les Forces de défense et de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo et des hommes armés surnommés le "commando invisible". Selon des sources sécuritaires, le bilan serait d’une quinzaine de morts, mais il pourrait être beaucoup plus lourd.
Pendant que les tractations se poursuivaient autour du panel de l’Union africaine (UA), le quartier abidjanais d’Abobo (majoritairement pro-Ouattara) a été le théâtre de très violents affrontements mardi entre les Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles au président sortant Laurent Gbagbo) et des hommes armés.
Les affrontements ont fait une quinzaine de victimes d’après des sources sécuritaires. Mais selon des témoins, le bilan serait beaucoup plus lourd et de nombreux membres des FDS seraient parmi les victimes.
Les habitants ont assisté à des combats à l’arme lourde, avec notamment des tirs de mortiers, de roquettes et d’armes automatiques.
"Commando invisible"
Selon ces témoins, les FDS sont tombés dans une embuscade tendue par des hommes armés, surnommés « le commando invisible » par la presse ivoirienne. Ces hommes se sont notamment emparés d’un véhicule des FDS contenant une grande quantité d’armes.
Un membre du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos, unité d’élite dirigée par des proches de Laurent Gbagbo) a trouvé la mort et deux autres ont été enlevés, d’après une source interne à ce groupe.
Des corps de victimes ont été évacués dans des véhicules bâchés.
Le camp du président élu Alassane Ouattara avait appelé ses partisans à sortir dans les rues à partir de lundi pour mener une « révolution » à l’image de la Tunisie et de l’Égypte. Des rassemblements, qui ont eu lieu dans les quartiers d’Abidjan qui lui sont traditionnellement favorables (Abobo, Treichville et Koumassi notamment) mais ils ont donné lieu à des heurts avec les forces de l’ordre. Alassane Ouattara a affirmé mardi que douze manifestants avaient été tués. Le décès d’au moins six personnes était confirmé par l’AFP mardi à la mi-journée.
Entre décembre et janvier, 32 membres des FDS ont perdu la vie selon un bilan officiel. Mais le mois de février promet d’être le plus meurtrier pour elles.

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