mardi 29 mars 2011

Est du Burkina : des militaires tirent une roquette sur un tribunal (témoins)



Soldats burkinabè en parade à Bobo Dioulasso le 11 décembre 2010 ©AFP











OUAGADOUGOU (AFP)
Des militaires en colère ont tiré mardi une roquette sur le palais de justice de la ville de Fada N’Gourma, dans l’est du Burkina Faso, après avoir libéré lundi un soldat emprisonné pour viol, ont indiqué à l’AFP des témoins.
"Les militaires ont tiré ce (mardi) matin une roquette sur le palais de justice.Ca a fait un gros trou sur le bâtiment", a raconté l’un d’eux, Idrissa Kouladida, joint au téléphone depuis Ouagadougou.
"Ils sont arrivés à bord de deux pick-ups.Ils sont allés au palais de justice regarder, il n’y avait personne.Ils nous ont dit de reculer et ils sont allés au commissariat qui est à côté du palais, et ils ont lancé la roquette sur le palais", a-t-il ajouté.
"Le tir a fait un gros trou sur le mur du palais mais il n’y a pas eu de blessé puisque personne n’était là, les gens ne se sont pas rendus dans les services aujourd’hui", a-t-il raconté.
Lundi, des militaires appartenant au 32e régiment d’infanterie commando (RIC) étaient allés libérer à la prison civile de la ville l’un des leurs, enfermé pour le viol d’une jeune fille, selon une source proche du gouvernorat de la région de l’Est.Ils ont ensuite bloqué avec des chars les accès à la ville.
Un autre habitant de la ville a raconté que les militaires avaient mardi leurs bérets retournés sur la tête et que d’autres portaient des casques ou des chapeaux "comme les rebelles en Côte d’Ivoire qu’on voit à la télé".
"Ils sont nombreux, ils circulent à bord de pick-ups, à moto ou à pied.Ils ont pris les véhicules de beaucoup de gens", a-t-il ajouté.
Un haut responsable local a indiqué que, comme lundi, les soldats avaient effectué des tirs en l’air tôt dans la matinée.
"Ils ont bloqué avec des chars les entrées (ouest) Ouagadougou-Fada et Fada-Niamey" menant vers le Niger à l’est, a rapporté un journaliste local, Issaka Ouédraogo.
Les troubles dans l’est surviennent après une grogne, dans la nuit du 22 au 23 mars à Ouagadougou, de militaires qui étaient sortis de deux casernes, avaient tiré en l’air dans les rues et pillé des boutiques après la condamnation de cinq des leurs dans une affaire de moeurs.Les cinq condamnés avaient finalement été libérés.
Dans un communiqué lu lundi soir à la télévision, le ministre de la Défense Yéro Boly a annoncé qu’il prendrait "toutes les dispositions pour mettre fin à ces agissements répréhensibles" des soldats.

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