mercredi 23 mars 2011

MUTINERIE: des militaires prennent la ville de Ouaga en otage

Par Hasnata | 23/03/2011 | 16:47:21 
Les militaires prennent la ville en otage

::Article de la rédaction de Koaci.com au Burkina Faso ::

Toute la nuit du 22 au 23 mars, une bonne partie de la ville de Ouagadougou n’a pas fermé les yeux. Des soldats en colère ont tiré toute la nuit à l’arme automatique après avoir cambriolé un dépôt d’armes. Les militaires dont le nombre reste encore indéterminé ont fait ensuite le tour de la ville à pied ou en véhicules où ils ont saccagé tout sur leur passage. Les magasins, alimentations et stations d’essence.
La ville est déserte, les Ouagalais qui sont allés aux nouvelles, le matin du 23 mars ont du regagner précipitamment leur domicile suite à des rumeurs de couvre- feu vers midi.

Le gouvernement a démenti cette rumeur.
Finalement, c’est au journal de 13 heures qu’un communiqué du ministère de la défense est venu éclairer la lanterne des Burkinabè sur les raisons de cette mutinerie. Il évoque une décision judiciaire en date du mardi 22 mars qui condamne un sous officier et quatre soldats pour atteinte à la pudeur. Ils ont été condamnés à 15 mois de prison à l’audience avec mandat de dépôt à la prison militaire du Camp Général Sangoulé Lamizana.

Les camarades des cinq prévenus qui ont assisté à l’audience ont jugé la décision trop sévère et ont commencé à protester le jour même de la décision de justice.
Tout s’est ensuite accéléré dans la nuit et jusqu’à ce matin.

Les dégâts sont énormes. Ce sont des biens publics qui ont été saccagés et volés par des hommes en tenue et des badauds qui les suivaient à la trace.

La question que l’on se pose tous ici, que recouvre le terme atteinte à la pudeur ? Selon les informations de Koaci, il s’agit d’une affaire de femme qui a dégénéré. Un tâcheron togolais qui travaillait chez le sous officier a tenté de draguer la femme de se dernier. La femme aurait repoussé ses avances et en a informé son sous officier de mari. Celui-ci en complicité avec ses soldats a décidé de donner une leçon au tâcheron trop entreprenant.

Les soldats ont donc interpellé le tâcheron qui devrait choisir selon nos informations entre une bastonnade et repartir tout nu sur sa moto en plein Ouaga. Le tâcheron a choisi la seconde proposition. Mais une fois à l’abri, il informa son patron qui déposa une plainte en justice.

Les faits remontent au mois de février.

La colère des soldats et les casses qui s’en sont suivis ont lieu dans un contexte d’extrême tension au Burkina Faso depuis le décès de Justin Zongo. Là aussi, il y a eu des casses et les écoles sont fermées depuis deux semaines en attendant que la justice dise qui des policiers ou de la méningite a tué le jeune Justin Zongo

Hasnata, correspondant de Koaci.com à Ouagadougou 

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