Au Maroc, le roi gracie 190 personnes, dont des prisonniers politiques

Le roi Mohammed VI du Maroc.

(Photo : AFP)

Par RFI

Le roi Mohammed VI du Maroc a gracié, jeudi 14 avril, 190 détenus dont des prisonniers politiques islamistes. Quatre-vingt-seize d'entre eux doivent être immédiatement libérés. Cette décision de taille était réclamée depuis plusieurs mois par des associations de défense des droits de l’homme, et depuis plusieurs semaines par le mouvement de contestation du 20 février au Maroc.

Un militant des droits de l’homme libéré deux ans après sa condamnation pour avoir perçu 200 euros illégalement, ou encore six hommes politiques islamistes condamnés sans véritables preuves pour avoir fomenté un coup d’Etat. Voilà quelques-uns des cas qui bénéficient ce jeudi d’une libération immédiate.
Cette décision a-t-elle été prise en réponse aux manifestants ? Officiellement non. Le roi a répondu à un mémorandum du conseil national des droits de l’homme. Mais sans aucun doute, le contexte régional a joué. Les manifestants réclament depuis plus d’un mois que tous les détenus politiques soient relâchés. Les 96 libérations sont donc un pas important.
Surtout elles concernent également des prisonniers islamistes. Des islamistes qui, depuis 2006 et suite aux attentats de Casablanca en 2003, n’avaient plus bénéficié d’aucune grâce.
Le roi veut montrer qu’il prend des mesures concrètes et prouver sa volonté d’ouverture et de réforme, a commenté le politologue Mohamed Daarif.
Très concrètement, cette décision permet également au roi de prendre les devants et d’enlever aux contestataires l’une de leur raisons de manifester. Ces derniers avaient prévu une marche mercredi prochain pour réclamer la libération des détenus politiques justement.