samedi 9 avril 2011

Ce n’est pas la guerre de la France, mais celle de Sarkozy


 

Nicolas SARKOZY
Sarkozy est-il entré en guerre contre la Côte-d’Ivoire pour sa propre gloire ? Son président, Laurent Gbagbo, a demandé pourquoi la France a attaqué son pays ? Pourquoi, en effet, au prix de milliers de morts innocents, l’agité de l’Elysée s’acharne-t-il à promouvoir et soutenir militairement une rébellion au sein d’un pays qui a élu démocratiquement son président ?

Est-ce le rôle de la communauté internationale d’imposer un autre président, sous prétexte qu’il sort du moule occidental et défend les intérêts de quelques puissances, dont ceux de l’ancien pays colonisateur, lequel s’accroche à ses derniers rêves hégémoniques sur l’Afrique, subsaharienne en particulier ?

Ce n’est pas la guerre de la France, mais celle de Sarkozy contre les Ivoiriens, pour y installer un laquais du capitalisme débridé, son ami Alassane Ouattara, proclamé président de la République de Côte-d’Ivoire par la CEI (commission électorale indépendante) une instance étrangère aux institutions reconnues dans ce pays, qui n’avait d’indépendant que le nom, puisque composée à 90% de membres favorables au chef rebelle du Nord.

Alassane Ouattara, à qui l’on impute la responsabilité du massacre perpétré à Duékoué, qui a fait plus de 800 victimes atrocement assassinées, pendant la seule journée du 31 mars, et que l’on soupçonne fortement d’avoir lancé une épuration ethnique, qui aurait fait plusieurs milliers de victimes en quelques mois, a annoncé la création d’une commission d’enquête.

Quel crédit accorder à cette initiative, alors que se multiplient les témoignages le mettant en cause directement.

- Côte-d’Ivoire : un message de désespoir de Duékoué
- Sarkozy n’a aucun mandat pour faire la guerre à Gbagbo

Dans ce contexte de guerre néocoloniale, il est difficile de comprendre la caution apportée par la communauté internationale, par la voix du secrétaire général Ban Ki-Moon, aux exactions commises illégalement au nom de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU, par les rebelles de Ouattara.

Il est tout aussi difficile d’admettre l’implication directe de l’armée française, sous couvert de protection des ressortissants français, aux côtés des rebelles de M. Ouattara, alors que la France n’a jamais été officiellement en guerre contre la Côte-d’Ivoire. Sarkozy n’a jamais reçu aucun mandat de la représentation nationale française pour les opérations militaires lancées contre Laurent Gbagbo.

Comment accepter, par ailleurs, que les ministres Longuet (La Défense) et Juppé (Affaires Etrangères) jouent les gros bras, confortablement planqués dans les palais de la République, pendant que leur acharnement à déloger Gbagbo fait couler le sang d’un peuple souverain, au nom d’un dogme ultralibéral tueur d’êtres humains.

Désinformation généralisée sur les télés françaises

Comment ne pas avoir honte de ces médias inféodés, vomissant, sans vergogne, leur désinformation propagandiste, au rythme des infos mensongères déversées par le gouvernement français et son psychorigide Premier ministre Fillon ?

Comment ne pas être révolté, en effet, par le traitement partisan des événements sur les télés françaises - France 24, France 2, TF1, BFM, LCI, ITélé, etc.-, lesquelles, depuis plus d’une semaine, n’ont de cesse de prendre les désirs de leur hiérarchie sarkozienne pour une réalité, en annonçant, minute après minute, sans relâche, au mépris de la réalité du terrain et de toute déontologie, la chute imminente de Gbagbo ?

Comment, enfin, ne pas avoir honte de cette France qui a porté au pouvoir un homme dont la folie, dévoilée dès avant 2007, augurait du pire ?

Le coup d’Etat de Ouattara-Sarkozy contre Gbagbo

Depuis 2002, Laurent Gbagbo, élu démocratiquement deux ans auparavant, a dû subir la rébellion fomentée par un Alassane Ouattara, à présent aux ordres de son ami Sarkozy. Lequel Ouattara n’a pas respecté les accords de désarmement de ses troupes avant l’élection présidentielle de 2010 !

Quelle que sera l’issue de l'offensive sarko-ouattarienne contre Laurent Gbagbo, la France, totalement impliquée - 2000 légionnaires et 100 chars auraient été débarqués dimanche matin à Abidjan-, ne sortira pas grandie de cette agression sanglante contre un chef d’Etat, élu démocratiquement par son peuple.

La France, dont l’image dans le monde est plus que ternie, du fait de la présence à sa tête d’un agité se prenant pour le maître de la planète, vient de perdre le semblant de respectabilité qui lui restait avec les interventions militaires contestables en Afghanistan, hasardeuses en Libye et coloniales en Côte-d’Ivoire.

La folie guerrière de la France sarkozienne fait payer un lourd tribu aux populations ivoiriennes. Si Sarkozy y parvient, il va certes installer son valet Ouattara à la présidence. Mais à quel prix ? Globalement, les frappes françaises sur les civils et l’armée loyaliste, lundi, auraient fait plus de 2000 morts, selon l’hôpital militaire d’Abidjan, tandis qu’on dénombrait plus de 400 morts dans les rangs des rebelles de Ouattara.

La Côte-d’Ivoire traumatisée et déstabilisée

Il sera difficile de faire oublier aux Ivoiriens que Ouattara est l’homme des blancs, des exploiteurs, comme l’écrit Franck de Bouvines : « Le peuple de France constate avec douleur que ceux-là mêmes qui ont bradé sa propre souveraineté, s’attaquent maintenant à toutes les nations qui entendent rester souveraines et résister aux diktats des instances supranationales, comme le FMI dont son directeur général Strauss-Kahn a prévenu en substance que si les Etats ne renoncent pas à leur souveraineté, ce sera la guerre (discours du 8 décembre 2010), FMI qui entend imposer son sbire Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. Le Duo Sarkozy-Strauss-Kahn (DSSK) ne sert en réalité que des intérêts d’un clan qui entend s’imposer en œuvrant pour la mise en place d’un pouvoir illégitime mondial qui s’autoriseraient à bafouer le droits de tous les Etats par la guerre, l’agression des populations et le crime politique. »

Côte-d’Ivoire : Ce n’est pas ma France qui fait la guerre

La Côte-d’Ivoire va se trouver pour un long moment traumatisée et déstabilisée socialement, ethniquement et économiquement par les menées colonialistes du plus mauvais président que la France ait connu !

Du statut d’agité, Sarkozy est passé au déplorable statut de fauteur de troubles, pour ne pas dire criminel de guerre, aux yeux des habitants de nombreux pays d’Afrique !

Après 50 ans d’indépendance en trompe-l’œil, les Africains, les Ivoiriens en particulier, en quête d’émancipation, n’oublieront pas de sitôt le va-t-en guerre Sarkozy qui a cherché la gloire au prix de leur sang !

Qui connaît le continent africain et ses coutumes n’allume pas, impunément, un feu de brousse !

« Le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits. »

« Ce qui est plus fort que l’éléphant, c’est la brousse. »

Proverbes africains.
 
source : Agoravox

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