Côte d’Ivoire : Les forces pro-Ouattara en déroute

Les forces pro-Ouattara se préparent à Abidjan pour "l’assaut final", le 5 avril 2011. (AFP - )

(AfriSCOOP) — Alors que la France et le camp Ouattara ont annoncé l’ère Gbagbo désormais close, les combats à l’arme lourde ont repris à Abidjan depuis vendredi soir. Les forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (Fds-Ci) fidèles au président Gbagbo ont repris le contrôle de la quasi-totalité de la ville d’Abidjan.

On le croyait fini. Mais tout porte à croire que Laurent Gbagbo n’a pas encore dit son dernier mot. Malgré le pilonnage de ses zones stratégiques par les forces de Licorne et de l’Onuci, Laurent Koudou Gbagbo terré dans sa résidence de Cocody est toujours debout !

Les forces fidèles au président ivoirien Laurent Gbagbo ont regagné du terrain à Abidjan et contrôlent désormais la totalité des quartiers du Plateau et de Cocody, a déclaré vendredi Alain Le Roy, secrétaire général adjoint de l’Onu chargé des opérations de maintien de la paix.

Selon lui, Les forces pro-Gbagbo ne sont plus qu`à un kilomètre de l`hôtel dans lequel le président reconnu internationalement, Alassane Ouattara, a établi son quartier général, a souligné M. Le Roy lors d`un point de presse organisé après une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la crise en Côte d`Ivoire.

Les hommes de Gbagbo ont mis à profit la trêve de mardi, durant laquelle ont eu lieu des tractations, pour renforcer leurs positions, et ils disposent encore d’armes lourdes, même si les forces de l’Onuci et de la force française Licorne en ont détruit une partie, a-t-il dit.

En déroute à Abidjan, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci, pro-Ouattara), devraient entreprendre depuis vendredi un ratissage à Abidjan pour sécuriser la ville, récupérer les armes et arrêter les miliciens. Mais à leur grande surprise, elles se sont retrouvées plutôt face à une contre-offensive des Fds les obligeant à replier vers le Golf Hotel.

Cette contre-offensive des forces du président ivoirien réélu selon conseil constitutionnel intervient au lendemain du message à la nation de son rival Alassane Ouattara qui annonçait un blocus autour de la résidence du président sortant ainsi que des mesures urgentes pour le retour de la vie normale en Côte d’Ivoire après des jours de violences, de difficultés de toutes sortes.

Alassane Ouattara qui prononçait un discours solennel avait accusé Laurent Gbagbo d’avoir plongé le pays dans une crise humanitaire et sécuritaire grave et avait appelé les ivoiriens au pardon et à la réconciliation nationale.

En dépit des pressions et tractations, M. Gbagbo avait refusé de reconnaitre M. Ouattara comme vainqueur de l’élection présidentielle et certains de ses proches ont réaffirmé vendredi qu’il tient toujours la barre et qu’il ne partira pas du pouvoir.

Les deux rivaux sont au centre d’une crise post-électorale qui dure depuis plus de quatre mois et qui a fait un millier de morts depuis la mi-décembre selon un bilan de l’Onu.