La fraude fiscale et douanière dans la province du Katanga retient l’attention des journaux parus en Rdc ce vendredi 27 mai. D’autre part, on est en train de prendre conscience de l’intérêt des « terres rares », minerais jusqu’ici assez négligés, et présents à l’Est de la RDC. Ces très grosses affaires tendent à rejeter dans l’ombre la politique et les élections. Néanmoins, la presse congolaise analyse également le climat dans la famille politique de JKK.
En ce qui concerne le climat dans la famille politique du Chef de l’Etat, Le Phare titre « MP : ça sent le roussi ». « Il y a quatre mois, à l’occasion du vote dans les deux chambres du Parlement, de la Constitution révisée de la République, la « Majorité présidentielle » (M P) avait fait étalage de sa cohésion retrouvée depuis le conclave de mois d’octobre 2010 à Kingakati ».
Selon ce journal, « La famille politique présidentielle étouffait en effet grâce à sa majorité mécanique toutes les velléités de blocage visant à ramener l’élection présidentielle à un tour unique, à conférer au Chef de l’Etat des pouvoirs étendus allant jusqu’à la dissolution des assemblées provinciales et à la révocation des gouverneurs de province, à restreindre le champ de l’indépendance de la magistrature ». Le Phare ajoute : « Après ce passage en force vers une loi taillée sur mesure, l’opinion nationale était persuadée que la MP allait faire de l’Opposition parlementaire une simple bouchée dans le cadre de la l’examen et de l’adoption de la loi électorale de manière à en faire un texte conforme aux prescrits de la Constitution ».
Hélas, les députés de la MP ont étonné plus d’un observateur en votant à visages découverts contre le projet d’érection des communes de Kinshasa en circonscriptions électorales, de fixation d’un seuil de 10% par rapport aux suffrages exprimés dans une circonscription pour qu’un candidat soit déclaré élu, écrit encore ce journal. D’où, conclut Le Phare: « La leçon principale des alliances de 2006 est que l’heure a sonné pour que chaque opérateur politique congolais de se battre d’abord pour son propre sort ».
L’Observateur titre: «la balkanisation est consommée au sein du MLC», parti cher au sénateur Jean-Pierre Bemba. Thomas Luhaka annonce un meeting politique, alors que François Mwamba parle de la tenue du congrès.
Le meeting politique de Thomas Luhaka doit intervenir, ce samedi 28 mai, au terrain municipal de Masina. Cette manifestation entre dans le cadre de la redynamisation des activités de ce parti et des préparatifs des élections de 2011.
L’autre secrétaire général, François Muamba se propose d’organiser, au mois de juin, le congrès du parti. D’après le quotidien, François Mwamba, a précisé que le MLC doit présenter «un candidat opérationnel» à l’élection présidentielle.
D’ailleurs, il a conclu son speech en demandant, une fois de plus, au président du parti, Jean-Pierre Bemba, de se prononcer sur la place que le MLC doit jouer lors des élections présidentielle, législatives et locales.
« L’intervention militaire belge sollicitée au Congo ». C’est sous ce titre que paraît Le Palmarès qui explique en outre qu’ « Un lobbying de type citoyen au nom du principe international de protection des populations civiles. Paraissant un peu louche pour certains, la question de l’intervention militaire belge soulève beaucoup de vagues ».
« Attendu ce week-end à Kinshasa, le ministre belge des Affaires étrangères pourrait plancher sur cette question », pense Le Phare.L’hebdomadaire L’Horizon revient sur la lettre de 216 ONG des droits de l’homme adressée à Joseph Kabila pour réclamer justice dans le procès Chebeya. Cette lettre est écrite dans un double contexte particulier:
l’approche de la date d’anniversaire de l’assassinat du directeur exécutif de «La VSV» et
l’amorce de la campagne électorale.
C’est plutôt sur ce second volet de la lettre que le journal titre: « Chebeya vote contre Kabila! ». Si justice n’est pas faite dans ce procès, du point de vue politique, le pouvoir risque d’enregistrer beaucoup de dégâts en période électorale, étant donné, que les ONG sont disséminées à travers le territoire national.
La Prospérité indique qu’en dépit de quelques accrocs, Ngoy Mulunda rassure «Les élections vont se tenir le 28 novembre prochain». Le pasteur est resté imperturbable, le mercredi 25 mai, face à la kyrielle des pertinentes questions des journalistes de RFI, ayant trait notamment
à la date des élections et à son appartenance affirmée et soutenue au PPRD par une certaine classe politique. S’agissant singulièrement de la deuxième préoccupation, l’appartenance au parti présidentiel, Daniel Mulunda n’a pas nié avoir eu des accointances prononcées avec le PPRD lors de sa création. «Je les ai conseillés. Mais quand ils ont créé leur parti, je me suis retiré», a-t-il indiqué.
Fraudes katangaises
( Une affaire de fraude est naturellement bien plus retentissante quand elle concerne le Katanga. D’une part parce que les mines de cette province sont l’une des sources de liquidités du Congo, d’autre part parce que le Katanga passait jusqu’ici pour la province bien gérée, où tout se passe dans l’ensemble bien…. NdlR)
« Fraude fiscale et douanière au Katanga : opérateurs économiques et services publics au banc des accusés », titre Le Potentiel. Ce journal signale que « dans cette province, poumon économique de la Rdc, la fraude fiscale et douanière se porte bien. Pire, elle a la bénédiction des services publics qui jouent finalement le jeu des opérateurs économiques ». Ce que Le Potentiel considère comme « Un coup dur pour mobiliser davantage des ressources internes ». Le Potentiel expose les faits comme suit :
« Dans cette maffia économique, des noms sont cités – et pas des moindres. Car, ces entreprises représentent ce que le Katanga compte de plus grand. Sur base des révélations distillées par la presse, on commence à comprendre finalement d’où ces opérateurs économiques tirent leur prospérité. De la fraude essentiellement.
« Dans cette maffia économique, des noms sont cités – et pas des moindres. Car, ces entreprises représentent ce que le Katanga compte de plus grand. Sur base des révélations distillées par la presse, on commence à comprendre finalement d’où ces opérateurs économiques tirent leur prospérité. De la fraude essentiellement.
Des importations de produits de première nécessité sont à la base d’une large fraude constatée ces derniers temps au poste frontière de Kasumbalesa, au Katanga.
En cause, un grand opérateur de distribution dans l’agro – alimentaire, Hyperpsaro, propriété des ressortissants grecs, et son agence en douane, Socodam, société du député provincial Nazem Nazembe, Congolais d’origine libanaise.
Selon plusieurs témoignages, pour le compte de son client Hyperpsaro, Socodam sous-évalue les importations ou carrément change de dénomination. Ainsi, sous couvert de la farine de mais ou du sel de cuisine, on trouve du sucre, de la farine de froment et de l’huile de table.
La commission dépêchée récemment par Kinshasa est actuellement à l’œuvre au Katanga pour faire toute la lumière sur ce dossier. Pour masquer la vérité, les opérateurs mis en cause sont allés, confirment des sources locales, jusqu’à proposer quatre (4) millions Usd à la commission, en lieu et place 200 millions Usd dû après tous les calculs de redressement.
Député provincial, Nazem Nazembe opère avec son agence Socodam pour le compte de Hyperpsaro et importe divers produits, notamment : du carburant sud-africain pour le compte des operateurs miniers (mining) mais commercialisé sur le marché dans des stations-service ; de la farine de froment venue d’Afrique du Sud mais déclarée farine de mais ou du sel de cuisine iodé à la frontière ; de l’huile de table qui malgré le scanner est importée comme de la farine de mais alors qu’il s’agit bien là d’un liquide
En plus de ces importations, Socodam jouit d’une faveur lui accordée par Kinshasa, via la Direction générale des douanes et accises (DGDA) par laquelle il lui est autorisé de déclarer le sucre venu de la Zambie au taux de 250 Usd la tonne au lieu de 600 Usd comme tous les autres importateurs congolais.
Bien que fermé aujourd’hui sur décision du ministre des Finances Matata Ponyo, cette agence en douane a une permission d’enlèvement d’urgence ses produits qui ne passent pas par la douane et qui vont directement dans ses entrepôts. Conséquence, on paye la douane avec retard et à vil prix au grand dam des Congolais obligés de payer cash au guichet unique. Ce qui facilite aussi la fraude, dans la mesure où en les déclarant, Socodam s’arrange à changer les articles en choisissant les articles à payer moins cher. Champagne et whisky ne sont donc pas déclarés comme tel, mais sous de noms d’emprunt. Pas la peine de compter sur les documents Bivac. Généralement, ils sont des faux et disparaissent aussitôt que les inspecteurs de Kinshasa déclarent les avoir vus
Dans un jeu inégal, les operateurs économiques congolais du Katanga et du Kasaï sont à genoux et n’ont qu’une seule solution : s’approvisionner chez Hyperpsaro qui, du coup, devient grossiste jouissant d’un monopole de fait. Le cas le plus pathétique est celui des exploitants pétroliers obliges de ravitailler leurs stations-service au gré des fournitures de Hyperpsaro.
Devant cette situation, l’Etat congolais demeure silencieux. Les commissions rogatoires travaillent en catimini et passent le plus clair de leur temps à négocier l’enveloppe à recevoir de nos fossoyeurs.
Aucune investigation n’est menée dans les pays de la SADC d’où proviennent les marchandises pour réaliser le manque à gagner. Et pourtant c’est facile de demander les papiers en Zambie, au Botswana, etc. car chez eux on récupère la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Il a fallu le courage d’un homme d’Eglise qui ne comprenait pas comment le même article (sucre) venu de la même usine en Zambie était vendu plus cher chez lui que chez Hyperpsaro pour découvrir la grosse magouille. Et pourquoi chercher à taxer seulement à partir de décembre 2010 alors que la fraude remonte à plus de dix ans ?
Que dire de l’entreprise TFM (Tenke Fungurume Mining) qui a payé à l’Etat 16 millions Usd pour tentative de fraude dans les visas de ses employés et une erreur dans le dédouanement de deux camionnettes. »
Dans le dossier qui met à nu la fraude au Katanga, propose Le Potentiel, il y a lieu de sanctionner les coupables, en évitant d’appliquer la politique de deux poids deux mesures. TFM, se souvient ce journal, a payé pour les mêmes faits. Hyperpsaro et Socodam doivent donc se plier à la rigueur de la loi ». Pour ce journal, « le débat est ouvert ».
Toujours au sujet de ce dossier, L’Avenir accuse pour sa part « Le Katanga à genoux : Kinshasa complice ». Dans son article qui porte ce titre, ce journal dénonce « Une vaste fraude impliquant Hyperpsaro et Socodam ». Cette dernière agence en douane opère avec une lettre couverture de certaines autorités de la Dgda, qui lui permet de déclarer le sucre de la Zambie au taux de 250 Usd la tonne au lieu de 600 Usd, précise ce journal. Il souligne en outre que le Ministre des Finances avait décidé de la fermeture de l’agence, mais elle continue à opérer notamment à travers une permission d’enlèvement d’urgence de ses produits qui ne passent plus par la douane.
Toujours au sujet de ce dossier, L’Avenir accuse pour sa part « Le Katanga à genoux : Kinshasa complice ». Dans son article qui porte ce titre, ce journal dénonce « Une vaste fraude impliquant Hyperpsaro et Socodam ». Cette dernière agence en douane opère avec une lettre couverture de certaines autorités de la Dgda, qui lui permet de déclarer le sucre de la Zambie au taux de 250 Usd la tonne au lieu de 600 Usd, précise ce journal. Il souligne en outre que le Ministre des Finances avait décidé de la fermeture de l’agence, mais elle continue à opérer notamment à travers une permission d’enlèvement d’urgence de ses produits qui ne passent plus par la douane.
Mines
Retour au Potentiel, avec la Une de ce journal qui titre : « Après le cuivre, le cobalt, etc. ’Terres rares ‘ : nouvelle carte à jouer pour la RDC »
A n’en point douter, la République démocratique du Congo mérite bien sa qualification de « scandale géologique ». Après le cobalt du Katanga, le coltan des collines de l’Est, voici les terres rares, un autre minerai présent également à l’Est de la RDC. La Chine contrôle 95% du marché des terres rares, minerai hautement stratégique dans le hi-tech. Ses consommateurs, de plus en plus nombreux, explorent d’autres sources d’approvisionnement, dont la RDC. Une nouvelle carte à jouer pour Kinshasa.
La République démocratique du Congo vient d’allonger la liste des métaux stratégiques enfouis dans son sous-sol. Une fois de plus, c’est sa partie Est qui est au centre de ces nouvelles découvertes.
On commence de plus en plus à comprendre le grand intérêt que les puissances économiques du monde accordent à cette partie de la RDC. De même, l’on découvre à force de révélations les mobiles cachés des tensions récurrentes qui s’y font jour.
Il a fallu que les deux géants américains de l’informatique, Apple et Intel, renoncent aux « terres rares » de la RDC pour retrouver enfin les traces de ce minerai du sous-sol congolais.
Apple et Intel ont donc décidé de prendre les devants en rejoignant le « Conflit-Free Smelter », un programme lancé en décembre aux Etats-Unis, qui invite les entreprises américaines à prouver que leurs terres rares ne proviennent pas de filières alimentant les conflits, rapporte le site Greengopost.com. Un engagement qui permet à Apple de se racheter après avoir été longtemps critiqué au sujet de l’origine de ses matières premières, surnommées les « matières premières de la honte ».
En adhérant à ce programme lancé en décembre aux Etats-Unis, les entreprises devront, notamment, prouver que leurs terres rares ne proviennent pas de filières d’approvisionnement qui alimentent les conflits armés en République démocratique du Congo.
En juillet dernier, Barack Obama a approuvé la réforme « Dodd-Frank Act ». Elle entrera en vigueur en 2012, et contraindra toutes les sociétés américaines à une totale transparence quant à l’origine de leurs matières premières. Une mesure qui vise notamment à lutter contre les filières d’approvisionnement de terres rares qui financent les conflits armés en RDC.
L’on ignore si jusqu’à la révélation de Apple et Intel, le gouvernement avait connaissance de ce minerai dans la partie Est de la RDC. Mais, une chose est plus qu’évidente : à son insu ou pas, les terres rares étaient bel et bien exploitées et commercialisées à partir de l’Est de la RDC, à en croire les révélations portées dans la presse par les deux géants américains de l’informatique.
Pour l’essentiel, les terres rares sont un groupe de métaux aux propriétés voisines. Ces métaux sont, contrairement à ce que suggère leur appellation, assez répandus dans l’écorce terrestre, à l’égal des métaux usuels — l’abondance du cérium est ainsi du même ordre que celle du cuivre. Leur nom vient du fait qu’on les a découverts au début du XIXe siècle dans des minerais (d’où le nom de « terres », utilisé à l’époque en français, langue des échanges internationaux, pour les oxydes) peu courants à cette époque : terres rares signifiait donc « minerais rares ».
Les métaux rares sont en effet très prisés pour leurs exceptionnelles propriétés chimiques et physiques, essentielles à plusieurs industries de pointe. Ils sont utilisés dans les disques durs d’ordinateurs, les moteurs électriques, dans les aimants destinés aux moteurs automobiles hybrides, dans les ampoules basse consommation, dans les écrans à rayons X, les tubes cathodiques, les éoliennes, les technologiques solaires, les piles à combustible... voire dans les missiles.
Selon les experts, ce sont 25% des nouvelles technologies qui ont besoin de ces métaux rares.
Peu de matières premières sont aussi stratégiques et aussi peu connues que les terres rares. Ces « terres » sont au nombre de 15 et servent par exemple pour les écrans de vos téléphones. Personne ne pourrait en citer une seule ; pourtant, elles ont déjà envahi notre quotidien et nous en sommes tous dépendants.
Or, être dépendant des terres rares, c’est être dépendant de la Chine : elle assure 95% de la production mondiale. Il n’y aurait pas de problème si elle n’avait décidé récemment de garder sa production pour elle, notamment du fait de ses grandes ambitions dans les technologies vertes gourmandes en terres rares.
Depuis 2006, la Chine réduit ses quotas à l’exportation pour les terres rares de 10% par an. Au total, ces quotas sont passés de 60.000 tonnes en 2006 à 30 000 tonnes en 2009.
En 2010, l’Empire du Milieu est passé à la vitesse supérieure avec une réduction de 72% des quotas à l’export pour le dernier trimestre de l’année. 2011 s’annonce du même cru, alors que les industriels occidentaux sont aux abois.
En effet, pour garantir les approvisionnements de son industrie informatique, le gouvernement chinois a récemment annoncé qu’il ne délivrerait plus de licences d’exploitation avant 2012. Encore un signe de la réduction de l’offre.
Pékin importera des terres rares dans trois à quatre ans. L’annonce a fait l’effet d’une bombe : la Chine pourrait bientôt manquer de terres rares. Au rythme actuel de sa production minière, elle sait qu’elle risque de tuer la poule aux œufs d’or. Entre 1996 et 2003, ses réserves avaient déjà baissé de 37%. Elles pourraient être épuisées d’ici 15 à 20 ans.
Ces inquiétudes se sont propagées sur le marché. Les prix ont littéralement décollé depuis un an. Ils ont pris 10.000 Usd en moyenne par tonne et par mois en 2010. En février 2011, le mouvement s’est encore accéléré. La tonne moyenne de terre rare est officiellement passée à 109.036 Usd.
Ainsi, comme d’autres consommateurs de ce minerai, la Chine est aussi à la recherche de nouveaux gisements des terres rares. Que l’on trouve – ironie du sort – encore et toujours dans la partie Est de la RDC. En Afrique, la RDC partage ce minerai, mais en quantité réduite, avec trois autres pays, à savoir le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Mozambique.
Du coup, chaque pays s’est lancé dans une fouille approfondie de ses sous-sols. L’espoir d’y trouver quelques grammes de néodyme ou d’indium a mobilisé des énergies fantastiques.
En Europe, les acteurs du marché s’arrachent les quelques gisements du continent. L’estonien Silmet vient par exemple d’être racheté par l’américain Molycorp. Les Allemands montent des partenariats avec les Kazakhs.
Aux Etats-Unis, la mine géante de Mountain Pass a déjà été relancée par Molycorp. Le monde s’organise donc pour sortir de sa dépendance chinoise.
Les métaux rares constituent aujourd’hui un marché porteur, car bon nombre d’entre eux sont indispensables à la fabrication de matériaux électroniques. Il s’agit, en fait, d’un secteur très convoité, prometteur et ultra rentable. Estimé à 1,4 milliard de dollars par an, le marché mondial, encore très restreint, est cependant en forte croissance et devrait peser 3 milliards en 2015.
Face à la Chine, la RDC détient un positionnement stratégique. L’essentiel de la production mondiale de métaux rares se concentre dans deux pays : la Chine pour les terres rares et l’indium, la République démocratique du Congo pour le tantale.
La Chine détient, à elle seule, une dizaine de métaux rares sur son territoire et il semble que Pékin souhaite utiliser cette arme pour asseoir sa suprématie industrielle.
Les métaux rares sont indéniablement une carte à jouer pour la RDC, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives économiques pour le pays. Cependant, tout dépend de la stratégie que le gouvernement mettra en œuvre pour se mettre en valeur. Une fois de plus, la RDC doit clairement définir ses priorités dans le secteur minier.
Le monde industrialisé court après les terres rares. Tout le monde s’est donc déployé à travers le monde pour être les premiers sur les gisements les plus juteux. Dans cette course effrénée vers les terres rares, la RDC a certainement un rôle à jouer, une belle opportunité pour faire prévaloir ses intérêts.
Prendra-t-elle conscience de cette nouvelle carte à jouer ? Là est la clé de l’énigme.
MP
En ce qui concerne le climat dans la famille politique du Chef de l’Etat, Le Phare titre « MP : ça sent le roussi ». « Il y a quatre mois, à l’occasion du vote dans les deux chambres du Parlement, de la Constitution révisée de la République, la « Majorité présidentielle » (M P) avait fait étalage de sa cohésion retrouvée depuis le conclave de mois d’octobre 2010 à Kingakati ».
Selon ce journal, « La famille politique présidentielle étouffait en effet grâce à sa majorité mécanique toutes les velléités de blocage visant à ramener l’élection présidentielle à un tour unique, à conférer au Chef de l’Etat des pouvoirs étendus allant jusqu’à la dissolution des assemblées provinciales et à la révocation des gouverneurs de province, à restreindre le champ de l’indépendance de la magistrature ». Le Phare ajoute : « Après ce passage en force vers une loi taillée sur mesure, l’opinion nationale était persuadée que la MP allait faire de l’Opposition parlementaire une simple bouchée dans le cadre de la l’examen et de l’adoption de la loi électorale de manière à en faire un texte conforme aux prescrits de la Constitution ».
Hélas, les députés de la MP ont étonné plus d’un observateur en votant à visages découverts contre le projet d’érection des communes de Kinshasa en circonscriptions électorales, de fixation d’un seuil de 10% par rapport aux suffrages exprimés dans une circonscription pour qu’un candidat soit déclaré élu, écrit encore ce journal. D’où, conclut Le Phare: « La leçon principale des alliances de 2006 est que l’heure a sonné pour que chaque opérateur politique congolais de se battre d’abord pour son propre sort ».
(La politique est un métier. C’est donc quelque chose dont on attend l’entrecôte familiale, la subsistance et, si possible, l’aisance. Les comportements particuliers au Congo doivent donc être compris à la lumière de la façon dont on accède à cette carrière en RDC.
Il faut d’abord y entrer, ce qui suppose la participation à des élections, donc une campagne électorale coûteuse. Les candidats capables d’assurer ces dépenses de leur propre poche sont rares. Le but des adhésions aux fourre-tout dénommés « Alliance », « Union », « Cartel » etc… est le plus souvent en ordre principal d’obtenir, du « grand machin » auquel on se joint, le financement de sa campagne. L’idéologie y est en général assez étrangère. Ce qui en tient lieu c’est que le « petit » candidat – ex : député provincial – promet d’inciter ses supporters à voter pour le « grand » à la présidentielle. Ensuite, on se maintient en place par le même procédé. Mieux vaut en effet s’y maintenir car les retraite des politiciens n’est en rien garantie (voir dans la RP du mardi 24 mai 2011 l’article du Climat Tempéré, « Arriérés des émoluments parlementaires de la transition : destination incertaine ») et, pour leurs vieux jours, ils ne peuvent compter avec certitude que sur les « petites économies » réalisées pendant leurs mandats, ce qui les expose à tous les genres de trafic et de corruptions souvent décrits.
Si le contrat entre le petit politicien et l’Alliance mène finalement à des pratiques sombres et glauques, il est au départ clair : le « petit » s’engage à se faire l’agent électoral local du « grand » en échange du soutien financier du « grand » à la campagne locale du « petit ».
Il faut d’abord y entrer, ce qui suppose la participation à des élections, donc une campagne électorale coûteuse. Les candidats capables d’assurer ces dépenses de leur propre poche sont rares. Le but des adhésions aux fourre-tout dénommés « Alliance », « Union », « Cartel » etc… est le plus souvent en ordre principal d’obtenir, du « grand machin » auquel on se joint, le financement de sa campagne. L’idéologie y est en général assez étrangère. Ce qui en tient lieu c’est que le « petit » candidat – ex : député provincial – promet d’inciter ses supporters à voter pour le « grand » à la présidentielle. Ensuite, on se maintient en place par le même procédé. Mieux vaut en effet s’y maintenir car les retraite des politiciens n’est en rien garantie (voir dans la RP du mardi 24 mai 2011 l’article du Climat Tempéré, « Arriérés des émoluments parlementaires de la transition : destination incertaine ») et, pour leurs vieux jours, ils ne peuvent compter avec certitude que sur les « petites économies » réalisées pendant leurs mandats, ce qui les expose à tous les genres de trafic et de corruptions souvent décrits.
Si le contrat entre le petit politicien et l’Alliance mène finalement à des pratiques sombres et glauques, il est au départ clair : le « petit » s’engage à se faire l’agent électoral local du « grand » en échange du soutien financier du « grand » à la campagne locale du « petit ».
Or, le double objectif défini à Kisangani par le PPRD : réélection de Kabila à la résidence et majorité absolue au Parlement mène à des attitudes qui peuvent s’interpréter comme signifiant « JKK refuse de renvoyer l’ascenseur ». Il fallait « ratisser large » pour obtenir un « grand machin » - la MP – afin de faire passer la révision de la Constitution et de pouvoir espérer une victoire pas trop ridicule au tour unique, mais en même temps s’orienter, en vue des législatives, vers une campagne très exclusive du PPRD, dirigée contre tous les autres partis, même membres de la MP ! Des mesures comme la « balkanisation de Kinshasa » ou le seuil de 10 % faisaient partie des mesures découlant de cet objectif n° 2, et étaient un peu comme un équivalent, pour les législatives, de ce que la révision constitutionnelle état pour l’objectif n° 1. Cela revenait, aux yeux des députés MP hors PPRD à récompenser leur adhésion en leur piquant leur tartine sous le nez. Cela les a mis de méchante humeur. NdlR).
MLCL’Observateur titre: «la balkanisation est consommée au sein du MLC», parti cher au sénateur Jean-Pierre Bemba. Thomas Luhaka annonce un meeting politique, alors que François Mwamba parle de la tenue du congrès.
Le meeting politique de Thomas Luhaka doit intervenir, ce samedi 28 mai, au terrain municipal de Masina. Cette manifestation entre dans le cadre de la redynamisation des activités de ce parti et des préparatifs des élections de 2011.
L’autre secrétaire général, François Muamba se propose d’organiser, au mois de juin, le congrès du parti. D’après le quotidien, François Mwamba, a précisé que le MLC doit présenter «un candidat opérationnel» à l’élection présidentielle.
D’ailleurs, il a conclu son speech en demandant, une fois de plus, au président du parti, Jean-Pierre Bemba, de se prononcer sur la place que le MLC doit jouer lors des élections présidentielle, législatives et locales.
Divers
« L’intervention militaire belge sollicitée au Congo ». C’est sous ce titre que paraît Le Palmarès qui explique en outre qu’ « Un lobbying de type citoyen au nom du principe international de protection des populations civiles. Paraissant un peu louche pour certains, la question de l’intervention militaire belge soulève beaucoup de vagues ».
« Attendu ce week-end à Kinshasa, le ministre belge des Affaires étrangères pourrait plancher sur cette question », pense Le Phare.
l’approche de la date d’anniversaire de l’assassinat du directeur exécutif de «La VSV» et
l’amorce de la campagne électorale.
C’est plutôt sur ce second volet de la lettre que le journal titre: « Chebeya vote contre Kabila! ». Si justice n’est pas faite dans ce procès, du point de vue politique, le pouvoir risque d’enregistrer beaucoup de dégâts en période électorale, étant donné, que les ONG sont disséminées à travers le territoire national.
La Prospérité indique qu’en dépit de quelques accrocs, Ngoy Mulunda rassure «Les élections vont se tenir le 28 novembre prochain». Le pasteur est resté imperturbable, le mercredi 25 mai, face à la kyrielle des pertinentes questions des journalistes de RFI, ayant trait notamment
à la date des élections et à son appartenance affirmée et soutenue au PPRD par une certaine classe politique. S’agissant singulièrement de la deuxième préoccupation, l’appartenance au parti présidentiel, Daniel Mulunda n’a pas nié avoir eu des accointances prononcées avec le PPRD lors de sa création. «Je les ai conseillés. Mais quand ils ont créé leur parti, je me suis retiré», a-t-il indiqué.
© CongoForum, le vendredi 27 mai 2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire