Photo d'une jeune femme avec son bébé, devant sa maison où elle a été violée par trois rebelles hutus, des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
AFP/ MARC HOFFER
Les faits étant d’une particulière gravité, l’ONU estime qu’il y a une forte probabilité qu’il s’agisse bien de « crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ». Par ailleurs et dans le rapport de l’ONU élaboré et publié, ce mercredi 6 juin 2011, par le Bureau conjoint des Nations unies aux Droits de l’homme (BCNUDH), il apparaît que ce sont des viols qui ont été planifiés pour terroriser et assurer le contrôle sur la population.
Dans un rapport préliminaire sur ce même sujet en septembre 2010, l’ONU avait déjà qualifié ces viols en série « d’effrayants » et avait précisé que ni l’armée congolaise, ni l’ONU en RDC (la Monusco) n’avaient pu les empêcher.
Jusqu’à ce jour, les autorités congolaises ont ouvert une enquête uniquement à l’encontre d’un des chefs des rebelles congolais Maï-Maï , le lieutenant-colonel Mayele. L’ONU se dit prête à renforcer son soutien aux forces armées congolaises par rapport à ces groupes armés mais pour l’instant l’arrestation des auteurs de ces crimes est encore très dépendante de l’évolution de la situation sécuritaire de la région.
Ce vendredi à Strasbourg, le Parlement européen a souligné qu’il incombait au gouvernement congolais d’assurer la sécurité sur son territoire et de protéger ses civils. Les eurodéputés ont également rappelé au président Kabila qu’il s’était personnellement engagé à mener une politique de tolérance zéro en matière de violences sexuelles, à poursuivre les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité et à coopérer avec la Cour pénale internationale.
Raül Romeva, eurodéputé espagnol du groupe des Verts, insiste sur l’impunité à laquelle le gouvernement doit mettre fin.
|
Soldats et rebelles congolais sont régulièrement accusés de commettre des viols et des pillages dans cette région du Sud-Kivu où sévissent plusieurs groupes armés. Récemment, à Nakiele, un village de 12 300 habitants, 248 femmes ont déclaré avoir été violées entre le 10 et le 13 juin 2011. Ces viols ont été commis par des soldats déserteurs ayant rejoint la rébellion.
Souvent en RDC le viol reste un tabou. Les femmes, victimes de viol, sont généralement rejetées par leur mari, leur famille et aussi leur communauté. Souvent et par crainte, les victimes se taisent, ce qui permet de déduire que le nombre de viols commis est bien supérieur au nombre de cas déclarés.
Comme le souligne l’eurodéputée belge Véronique De Keyser, du groupe socialiste, le viol a des conséquences considérables comme la destruction physique et psychologique des femmes mais il a aussi des conséquences pour les enfants nés à la suite de ces viols.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire