samedi 24 mars 2012

Coup d’Etat au Mali: Les raisons d’un putsch

Le président malien Amadou Toumani Touré dit ATT a été renversé par des officiers de l’armée.

Ces derniers, mécontents de la gestion de la rébellion Touareg qui secoue le nord du pays, ont décidé de prendre les armes pour mettre fin au régime du tombeur de Moussa Traoré. Pourtant son mandat arrivait à son terme en avril.

La junte militaire dirigée par le Capitaine Amadou Sanogo reproche à Amadou Toumani Touré son indolence dans la gestion des crises qui secoue le pays et menace l’unité nationale et l’unité territoriale. 

Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) a listé les différents griefs retenus contre le président déchu.

Dans une déclaration lue à la Télévision publique (ORTM, occupée depuis mercredi à 17h), le porte-parole du mouvement, le lieutenant Amadou Konaré a dénoncé « l’incapacité notoire du régime à gérer la crise qui sévit dans le nord du pays, l’inaction du gouvernement à doter de moyens adéquats les forces armées et de sécurité pour accomplir leurs missions de défense de l’intégrité du territoire national.

‘’Face à son devoir de sauvegarde de la constitution, la force républicaine de l’Etat et les acquis démocratiques, le CNRDR se réclamant des forces armées de défense et de sécurité du Mali dans l’ensemble de leurs composantes, a décidé de prendre ses responsabilités en mettant fin au régime incompétent et désavoué de Monsieur Amadou Toumani Touré », a déclaré Amadou Konaré.’

Autres griefs, le risque croissant de disparition de l’unité nationale, tant chère aux Maliens ; le climat d’incertitude créé et entretenu par le pouvoir pour la tenue des élections générales (du 29 avril) 2012 ; l’incapacité du régime à lutter de manière efficace contre le terrorisme et à restaurer la dignité du peuple malien.

Les militaires malmenés par la rébellion touareg dénonce aussi le manque de matériel qui explique la déroute de leur troupe face au Mouvement national de libération de l’Azawad.

L’élection présidentielle prévue le 29 avril a été annulée et toutes les institutions dissoutes jusqu’à nouvel ordre.

Le Mali est confronté depuis mi-janvier à des attaques du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et d’autres rebelles touareg, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.

Un mouvement islamiste armé touareg, Ançar Dine (Défenseur de l’islam) qui veut imposer la charia au Mali, a affirmé contrôler trois villes du nord-est, proches de la frontière algérienne: Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok.
Le gouvernement malien a en outre accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali d’où elle opère dans plusieurs pays du Sahel, de combattre avec le MNLA.

Aqmi a été en particulier accusée d’avoir exécuté sommairement près d’une centaine de soldats maliens à Agulhok.

Ndeye Khady Lo
SlateAfrique

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