le 21 avril 2012.
(Québec) Le cinéaste globe-trotter Kim Nguyen aime les défis. Comme se retrouver en plein désert pour le tournage de La cité, il y a quatre ans (avec Claude Legault). Ou dans la jungle africaine, l’été dernier, pour les besoins de son dernier film, Rebelle, une oeuvre de fiction sur le drame (réel) des enfants-soldats, qui a valu à la jeune Rachel Mwanza le prix d’interprétation féminine au dernier Festival de Berlin.
Débarqué à Québec en début de semaine, pour l’avant-première de son film, le cinéaste se pointe dans le hall de l’hôtel en compagnie de la réservée adolescente de 15 ans, qui a grandi dans les rues de Kinshasa. Aucune entrevue possible, annonce à regret la relationniste, puisque Rachel parle seulement sa langue maternelle, le lingala, et quelques mots de français.
Installée chez le cinéaste pour six mois, la jeune fille s’inscrira bientôt à des cours de français. «Je suis devenu un peu son oncle. On lui doit beaucoup, car sans elle, le film n’existerait pas. J’ai toutefois du mal à savoir si sa place est ici ou à Kinshasa, se demande Nguyen. Dans son pays, il existe une communauté d’entraide, une fraternité, alors qu’ici, c’est plus froid, plus individualiste.»
Une chose est sûre, s’il n’avait pas déniché celle capable d’incarner le rôle de Komona, jamaisRebelle n’aurait vu le jour. Le réalisateur a eu bien peur de ne jamais trouver la perle rare.
Débarqué à Québec en début de semaine, pour l’avant-première de son film, le cinéaste se pointe dans le hall de l’hôtel en compagnie de la réservée adolescente de 15 ans, qui a grandi dans les rues de Kinshasa. Aucune entrevue possible, annonce à regret la relationniste, puisque Rachel parle seulement sa langue maternelle, le lingala, et quelques mots de français.
Installée chez le cinéaste pour six mois, la jeune fille s’inscrira bientôt à des cours de français. «Je suis devenu un peu son oncle. On lui doit beaucoup, car sans elle, le film n’existerait pas. J’ai toutefois du mal à savoir si sa place est ici ou à Kinshasa, se demande Nguyen. Dans son pays, il existe une communauté d’entraide, une fraternité, alors qu’ici, c’est plus froid, plus individualiste.»
Une chose est sûre, s’il n’avait pas déniché celle capable d’incarner le rôle de Komona, jamaisRebelle n’aurait vu le jour. Le réalisateur a eu bien peur de ne jamais trouver la perle rare.
C’est dans un casting de 3000 candidats, déjà réalisé pour un documentaire sur les enfants de la rue de Kinshasa, qu’il est finalement tombé sur Rachel.
Sans aucune expérience de la caméra, l’adolescente congolaise a tout de suite trouvé ses repères pour s’installer dans le rôle difficile d’une enfant-soldate forcée de tuer ses parents de sang-froid, avant de devenir la sorcière de guerre de rebelles qui la forceront à combattre à leurs côtés.
Sans aucune expérience de la caméra, l’adolescente congolaise a tout de suite trouvé ses repères pour s’installer dans le rôle difficile d’une enfant-soldate forcée de tuer ses parents de sang-froid, avant de devenir la sorcière de guerre de rebelles qui la forceront à combattre à leurs côtés.
Tout au long de son calvaire, parsemé d’un interlude sentimental avec un membre albinos de la junte, baptisé Le magicien, Komona raconte son histoire (en voix hors champ) à son enfant à naître.
Histoire de lui faciliter les choses, ainsi qu’aux autres comédiens congolais, pour la plupart des non-professionnels, Nguyen a tourné le scénario dans l’ordre chronologique, pendant huit semaines, sans leur demander de réciter tous les dialogues dans le texte.
Histoire de lui faciliter les choses, ainsi qu’aux autres comédiens congolais, pour la plupart des non-professionnels, Nguyen a tourné le scénario dans l’ordre chronologique, pendant huit semaines, sans leur demander de réciter tous les dialogues dans le texte.
Une grande place était accordée à l’improvisation, chose plus simple dans les circonstances, pourvu que demeure le contexte des scènes. «J’ai aussi voulu protéger Rachel en lui expliquant à l’avance tout ce qui arrive à son personnage.
«Je ne voulais pas faire un film didactique sur les enfants-soldats, poursuit le réalisateur, mais plutôt un mélange de lyrisme, de magie, de poésie, de violence, une histoire d’amour aussi.»
Authenticité du jeu
À l’origine, Rebelle (à l’affiche le 27 avril) s’inspirait de l’histoire de jumeaux birmans, Johnny et Luther Htoo, des enfants-soldats considérés comme des dieux par des révolutionnaires de ce coin du monde.
«Je ne voulais pas faire un film didactique sur les enfants-soldats, poursuit le réalisateur, mais plutôt un mélange de lyrisme, de magie, de poésie, de violence, une histoire d’amour aussi.»
Authenticité du jeu
À l’origine, Rebelle (à l’affiche le 27 avril) s’inspirait de l’histoire de jumeaux birmans, Johnny et Luther Htoo, des enfants-soldats considérés comme des dieux par des révolutionnaires de ce coin du monde.
Nguyen avait eu vent de cette histoire il y a une dizaine d’années. De fil en aiguille, il a choisi de transposer le récit en République démocratique du Congo, après avoir envisagé de tourner au Cameroun ou au Kenya.
Les magnifiques paysages congolais et «la qualité des acteurs» du pays ont séduit le cinéaste. «Les acteurs congolais possèdent une telle authenticité dans leur jeu, une aisance à jouer de leur corps. Ils sont toujours dans l’urgence, dans cette ville à l’ambiance chaotique.
Les magnifiques paysages congolais et «la qualité des acteurs» du pays ont séduit le cinéaste. «Les acteurs congolais possèdent une telle authenticité dans leur jeu, une aisance à jouer de leur corps. Ils sont toujours dans l’urgence, dans cette ville à l’ambiance chaotique.
C’est quelque chose qui nourrit beaucoup leur jeu.» Le cinéaste a aussi obtenu l’autorisation de tourner dans la cité interdite, maintenant abandonnée, de l’ancien président du pays, Mobutu Sese Seko.
Si le drame des enfants-soldats est partout le même, les motifs sont parfois différents d’un pays à un autre, explique Nguyen. Ainsi, des gamins s’engageraient volontairement, pour une simple question de survie. «Ils n’ont alors pas besoin d’endoctrinement.
Si le drame des enfants-soldats est partout le même, les motifs sont parfois différents d’un pays à un autre, explique Nguyen. Ainsi, des gamins s’engageraient volontairement, pour une simple question de survie. «Ils n’ont alors pas besoin d’endoctrinement.
Ce que cherchent ces enfants abandonnés, c’est d’abord de la nourriture et la sécurité que leur procure le clan.»
Pour la suite des choses, après la Tunisie et la République démocratique du Congo, il est probable que Nguyen pose ses valises au Québec pour son cinquième long-métrage qu’il souhaite tourner à partir d’un «extraordinaire» roman d’ici dont l’action se déroule dans les années 50, avec comme toile de fond le passage de la société québécoise de la ruralité à une vie plus citadine.
Pour la suite des choses, après la Tunisie et la République démocratique du Congo, il est probable que Nguyen pose ses valises au Québec pour son cinquième long-métrage qu’il souhaite tourner à partir d’un «extraordinaire» roman d’ici dont l’action se déroule dans les années 50, avec comme toile de fond le passage de la société québécoise de la ruralité à une vie plus citadine.
Aucune entente n’ayant encore été négociée pour les droits du livre, le principal intéressé n’en dit pas davantage.
Source: Direct.cd
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