Kinshasa, 24/04/2012
Le mystère reste entier sur le contentieux non réglé jusqu’à ce jour entre la RDC et l’Angola autour du pétrole du plateau continental congolais que la partie angolaise continue d’extraire à son compte avec une production de 600.000 barils chaque jour qui passe.
La production pétrolière du bloc 15 du plateau continental congolais profite à l’Angola qui y puise 600 000 barils par jour.
Convertie en liquide, cette production journalière représente une importante source de revenus dont le pays a besoin pour financer son budget qui a pour point de mire le social.
Cet important pactole qui échappe au pays et à sa population devrait retenir l’attention du nouveau gouvernement et le pousser à relancer les négociations par une diplomatie agissante et arriver rapidement à un modus vivendi.
L’opérateur Chevron a quitté la RDC, pour s’installer en Angola. Curieusement, soutiennent des sources fiables, les engagements pris avec le gouvernement angolais portent sur du pétrole situé dans les eaux territoriales congolaises, particulièrement sur le bloc 15, réputé extrêmement riche. Selon nos sources, la production sur ce bloc 15 serait évaluée à 600 000 barils par jour !
Chevron qui y opère, n’aurait-il pas trouvé des interlocuteurs capables de lui offrir ces gisements off-shore ? En d’autres termes, cet investisseur aurait trouvé mieux de se rendre du côté où l’on a le contrôle effectif du périmètre convoité.
Alors que la Convention de Montego Bay exige que des lignes perpendiculaires soient tracées pour la détermination des frontières maritimes des Etats, la RDC s’est contentée de ses 17 Km laissant ainsi à l’Angola et à certaines multinationales le loisir d’exploiter le pétrole sans maître qui se trouvait dans des espaces non occupés.
La nature ayant horreur du vide, ce pétrole enfoui dans les profondeurs de l’Atlantique ne pouvait qu’intéresser Chevron qui s’y meut depuis des décennies. La multinationale, qui a du flair, a fait juste un bond et s’est retrouvé de l’autre côté de Banana.
La question de la zone litigieuse entre la RDC et l’Angola a mobilisé les experts congolais et angolais. Le compromis accepté par la partie congolaise est de reprendre les négociations en 2014 !
L’étonnement est d’autant plus grand que pendant cette même période, la République sœur du Congo-Brazzaville a conclu un accord avec l’Angola sur une zone d’intérêt commun. Le partage des ressources issues de cette zone est garanti par un instrument juridique opposable aux parties en présence.
En effet, l’accès au sous-sol d’un Etat est préalablement subordonné à des conditionnalités. L’expert en pétrole, José Bafala écrit à se sujet : «Nul ne peut y accéder sans un titre délivré par l’Etat. Le pétrolier est donc obligé d’une manière ou d’une autre de négocier, si pas de faire pression pour être autorisé de découvrir, puis produire du pétrole».
Dans le cas sous examen, il est hasardeux de confirmer que la partie congolaise aurait donné son accord pour que cette multinationale opère dans cette zone du bloc 15. Car, il est difficile de savoir à quel moment la cession a-t-elle effectuée ?
Le gouvernement Matata interpellé
600 000 barils par jour ce n’est pas une pacotille. Convertie en espèces sonnantes et trébuchantes, cette production journalière du pétrole est énorme. Cela comparé aux ridicules 25 000 à 30 000 barils par jour dont se contente la RDC jusqu’à ce jour. Il faut rattraper le retard accumulé dans ce secteur.
Et c’est la tâche du nouveau gouvernement dirigé par Augustin Matata Ponyo. Celui-ci est appelé à mettre les bouchées doubles en activant la machine diplomatique au plus haut niveau. Augustin Matata Ponyo devra relancer les négociations et se battre de manière à trouver dans les meilleurs délais un compromis au mieux des intérêts des deux parties.
La partie angolaise qui ne nie pas l’évidence de tirer le pétrole congolais ne pourra pas se refuser à cette démarche. Toute autre solution préjudicierait la RDC. La position actuelle du Congo ne donne lieu qu’à des voies diplomatiques pour sortir de l’impasse.
L’illustration d’une solution négociée en cette matière est donnée par l’accord conclu sur l’Île de Bakassi. Le conflit entre le Cameroun et le Nigeria à ce sujet avait été conclu par voie diplomatique. La RDC peut brandir cette jurisprudence avec l’espoir que tout rentrera dans l’ordre.
L’exigence du social
Le manque à gagner pour la RDC étant immense, le gouvernement Matata prendra ce dossier à bras le corps. Le pays a besoin d’un budget conséquent par rapport aux attentes et à la vision du chef de l’Etat pour le nouveau quinquennat.
C’est, entre autres, l’amélioration du social des Congolais dont le candidat Joseph Kabila avait fait son point de mire pour cette législature.
Dès lors, les ratés des gouvernements passés ne devront pas constituer une fatalité. La RDC n’est pas faite que pour subir. Elle peut anticiper et les arguments pour remettre l’affaire sur le tapis ne manquent pas. Ajoutée à cela l’exigence républicaine de ne point perdre la moindre portion du territoire national.
Par ailleurs, le même effort devra être déployé, avec des experts aguerris, pour que le Graben Albertine renfloue également le Trésor public. Pour ce faire, le concours des investisseurs sérieux est requis. L’heure est venue pour quitter le giron des prédateurs-commissionnaires pour se retrouver en face des majors du secteur.
Ils sont connus ! Les explorations satisfaisantes opérées du côté ougandais présagent de bien meilleurs résultats sur le côté congolais long de ses 5 000 mètres surplombant les 3 000 mètres de falaises ougandaises.
Tous les efforts conjugués pourraient amener le nouveau gouvernement, bénéficiant déjà des faveurs de l’opinion, de présenter un budget de plus de 10 milliards Usd en recettes internes pendant la période.
Pour y arriver, il faut mettre en marche d’autres sources des recettes notamment celles provenant de l’environnement.
Le Potentiel
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