vendredi 13 avril 2012

RDC: AFDL, l’héritage assassin


Des milliers d’éléments armés et des « barbouzes » étrangers ont pu ainsi, grâce à la « guerre de libération » menée contre Mobutu entre octobre 1996 et mai 1997 percer es secrets de toutes les bases militaires, de la RDC, de tous ses centres d’entraînement ou d’instruction, de toutes ses cartes militaires, de tous ses services de renseignements de tous ses sites stratégiques.

Pendant douze mois Rwandais, Ougandais et Burundais ont eu à passer au peigne fin toutes nos brousses, nos forêts, nos rivières, nos fleuves, nos lacs, nos montagnes, nos colline, nos plaines, nos vallées, nos aéroports civils et militaires, nos ports, nos barrages, nos usines, nos dépôts d’armes et munitions, nos plans secrets de sécurité et de défense.

Rwandais, Burundais et Ougandais, ont poussé le culot jusqu’à organiser une vaste épuration au sein de notre armée et de notre police avec l’envoi, tantôt à une retraite anticipée, tantôt au mouroir de la Base de Kitona, dans la province du Bas-Congo, des milliers de soldats et officiers ex-FAZ, ex-Garde Civile, ex-DSP et ex-Gendarmerie Nationale.

Des responsables et limiers des services de sécurité formés et expérimentés ont été, quant à eux, neutralisés et remplacés par des apprentis ramassés le long de la caravane afdélienne.

Une année après, lorsqu’elle a eu maille à partir avec plusieurs mouvements armés rebelles instrumentalisés par ses anciens alliés rwandais, ougandais et burundais, l’AFDL a intégré dans un nouveau « cheval de Troie » des soldats venus de Namibie, de Zimbabwe, de l’Angola voire du Tchad. Ainsi, de 1998 à 2003, Angolais, Namibiens et Zimbabwéens se sont familiarisés avec le dispositif de sécurité et de défense congolais.

Quant aux Ougandais, Rwandais et Burundais, revenus en RDC dans les « valises » du MLC (Mouvement de Libération du Congo), du RCD/N (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), du RCD-K- ML (Rassemblement Congolais pour la Démocratie – Kisangani- Mouvement de Libération), du RCD/N (Rassemblement Congolais pour la Démocratie/ National), ils ont élargie, leur éventail de connaissance sur les forces et faiblesses tant militaires que sécuritaires du Congo, un géant aux pieds d’argile.

Un Etat très fragile

Avec le vrai-faux retrait des troupes étrangères du territoire congolais déclenché après les accords de Lusaka signés en juillet-août 1999 entre le « gouvernement de Kinshasa » et les mouvements rebelles, la RDC s’est retrouvée complètement désarticulée au plan militaire et sécuritaire.

Ce n’est pas sans raison qu’au Dialogue Inter- congolais, à Sun City, des résolutions pertinentes avaient été adoptées pour la réforme de l’armée, de la police et des services spéciaux.

Hélas, la volonté de rebâtir une armée et une police professionnelle ainsi que des services de renseignements à visage humain s’est arrêtée aux déclarations d’intention.

La République Démocratique du Congo continue de présenter, à ce jour, le visage d’un Etat très fragile au double plan militaire et sécuritaire.

Tout ce qui nous arrive à l’Est et au Nord du pays découle du démantèlement total de notre système de défense, durant ces 15 dernières années.

Démentir le cliché « BMW » …

Ceux qui « s’installent » et « installent » à Kinshasa devraient savoir que le pays continue de traîner, comme un bourrelet, le cliché tristement célèbre de « BMW » (Beer-Money-Women).

Pour nombre de partenaires et voisins de la RDC, les gouvernants congolais n’ont qu’une préoccupation au quotidien : la bière, l’argent et les femmes. En d’autres termes, le monde extérieur ne voit dans nos décideurs politiques qu’une armada de jouisseurs.

En ce moment où la partie est de nouveau menacée de partition à travers la nébuleuse révolte des soldats et officiers du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) au Nord-Kivu, il leur faut démontrer qu’au-delà de la bière, de l’argent et des femmes, ils peuvent s’assumer comme de grands défenseurs des intérêts vitaux de la Nation.

Il leur faut pour cela relever le défi de notre capacité à nous auto-gérer, nous replacer réellement dans la voie du progrès, à nous défendre face aux velléités hégémoniques et déstabilisatrices des ennemis de notre unité, à nous affirmer comme un peuple libre et souverain.

Si nos gouvernants pouvaient recréer une dynamique intérieure comparable à celle manifestée par notre jeunesse en juin 2004, lors de la tentative d’occupation de la ville de Bukavu par des insurgés conduits par le général Laurent Nkunda et le colonel Mutebusi, l’extérieur poserait sur nous un regard moins méprisant.

Kimp

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