jeudi 3 mai 2012

Affaire Bosco NTAGANDA : Une guerre opaque

03/05/2012

Bosco NTAGANDA - Chef de rebelle tutsi rwandais à l'Est de la RDC.

La chasse à Bosco Ntaganda est à l’image de la guerre opaque, sans attachés de presse indépendante, sans briefing quotidien de la part du gouvernement, et sans bilan humain qui sévit en RDC depuis 1996.


Les observateurs ne comprennent pas pourquoi la désertion des militaires fidèles à Bosco Ntaganda n’était pas suivie d’un déploiement des troupes loyalistes dans les positions abandonnées.

C’est donc une grave erreur de réduire le problème du Kivu-Ituri à l’arrestation de Bosco Ntaganda surtout quand celle-ci est voulue par les mêmes puissances pour qui la guerre du Kivu-Ituri est plus profitable que la paix. La paix du Kivu-Ituri passe par le contrôle des frontières avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda.

La chasse à Bosco Ntaganda est à l’image de la guerre opaque, sans attachés de presse indépendante, sans briefing quotidien de la part du gouvernement, et sans bilan humain qui sévit en RDC depuis 1996, avec son lot des massacres des populations, déplacés internes, pillages des biens, etc.


Les déplacés qui ont réussi à atteindre la ville de Goma disent qu’ils avaient fui leurs villages à la suite des tirs à l’arme lourde mais qu’ils sont incapables de dire s’il y a véritablement un combat rangé entre les forces dites loyalistes et les déserteurs fidèles à Bosco Ntaganda.

Comme lors des Opérations Rwenzori en Territoire de Beni, les tirs à l’arme lourde ne signifient pas nécessairement qu’il y a guerre ou combat. En effet, les Fardc et les rebelles ADF-NALU tiraient soit à l’air soit contre les populations civiles pour les chasser de leurs maisons et de leurs champs.

Recherché par la CPI

Il se pourrait que cela soit le cas des tirs à l’arme lourde en territoires de Masisi et de Walikale. En effet, les observateurs ne comprennent pas pourquoi la désertion des militaires fidèles à Bosco Ntaganda n’était pas suivie d’un déploiement des troupes loyalistes dans les positions abandonnées.


En outre, il faut rappeler que les déserteurs qui assuraient le commandement des troupes partout au Nord-Kivu, avaient emporté avec eux véhicules, armes, et minutions de guerre.

A Runyoni-Rutshuru, ils avaient mis, avant leur fuite, les véhicules militaires à feu à la suite de l’annonce que les formateurs américains de l’Africom/Kisangani venaient d’atterrir à Goma.

Autrement dit, les militaires congolais qui sont restés dans les positions abandonnées par les déserteurs sont mal armés.

La conséquence de cela est que, depuis la désertion, ils tombent quotidiennement victimes des attaques armées. Ainsi, pendant que les tirs à l’arme lourde font fuir les congolais de Masisi et de Walikale, les militaires et les civils de Beni-Lubero tombent sous les balles des déserteurs.


D’où la question de savoir où sont les déserteurs?

Comment les multiples opérations parallèles contre les FDLR que les armées de la RDC, Rwanda, Uganda, Monusco, Africom… n’ont jamais réussi à mettre hors d’état de nuire, celles contre les déserteurs risquent ainsi d’être un nième alibi pour poursuivre les massacres des civils et des militaires congolais dont le grand nombre reste gênant pour les forces d’occupation.

Si le gouvernement Matata ne change pas de stratégie de combat au Nord-Kivu on risque d’assister à l’exil doré de Bosco Ntaganda vers le Rwanda comme ce fut le cas pour Nkunda et à la nomination d’un nouveau patron du CNDP pour poursuivre la conquête rwandaise du Kivu-Ituri avec une armée des déserteurs qui bénéficieront d’une nième amnistie présidentielle au nom de la paix du cimetière.

C’est donc une grave erreur de réduire le problème du Kivu-Ituri à l’arrestation de Bosco Ntaganda surtout quand celle-ci est voulue par les mêmes puissances pour qui la guerre du Kivu-Ituri est plus profitable que la paix.


La paix du Kivu-Ituri passe par le contrôle des frontières avec le Rwanda, le Burundi et l’Ouganda, la nomination des commandants patriotes congolais dans les provinces de l’Est et la gestion transparente de la sécurité de l’Est par les élus du peuple, au niveau national, provincial, et local.

[Beni-Lubero Online]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire