le 20 juin 2012.
Il y a des signaux qui ne trompent jamais.
Le Rwanda a beau nier son implication dans la récente instabilité de l’Est, l’histoire le rattrape inlassablement. A la suite de BBC, de la Monusco et de Human Right Watch, le Conseil de sécurité de l’Onu s’est prononcé sur la situation de l’Est. Il a formellement condamné le M23 ainsi que tout appui extérieur apporté à ce mouvement. Kigali n’a pas été nommément cité, mais l’allusion est très claire vu le contexte.
Kagame a vite compris que les choses sont en train de prendre une nouvelle tournure dans la région des Grands Lacs africains.
Sans demander son reste, il a dépêché la Ministre des Affaires étrangères à Kinshasa. Voir cette dame de fer du régime rwandais fouler le sol congolais constitue tout un symbole politique et diplomatique par rapport aux circonstances.
Il est de tradition que les Etats ne présentent jamais ou rarement des excuses. Il est aussi connu qu’un Etat, même pris en flagrance, ne peut reconnaître publiquement avoir commis la faute. En revanche, le repentir d’un Etat ou la volonté de se faire pardonner se cache souvent des manœuvres diplomatiques d’envergure.
Depuis la rupture d’avant le 2 août 1998, le pays des mille collines a gardé une distance éloquente vis-à-vis de la capitale congolaise. Kagame est venu en RDC, mais s’est cantonné à Goma. Louise Mushikikwabo de même. Ainsi le Rwanda politique a voulu manifester son manque de confiance envers Kinshasa. Seuls les militaires, sous la houlette de James Kabarebe, ont fait plusieurs fois le déplacement de la capitale congolaise.
Esaü et Jacob
Mais depuis que la Communauté internationale a haussé le ton face à l’insécurité rampante à l’Est de la RDC, le Rwanda regarde Kinshasa d’un nouvel œil. Surtout que pour la première fois, des allusions claires ont été faites concernant la complicité du Rwanda.
Diplomatiquement parlant, la RDC se trouve en position de force et le Rwanda grandement affaibli. D’où la précipitation constatée dans le chef des dirigeants rwandais qui se battent pour vite rétablir les rapports de force diplomatiquement parlant.
Pour dire les choses sans mettre les gants, il se révèle qu’en l’instant présent, le Rwanda a grandement besoin de la caution morale congolaise pour se crédibiliser. Il ne faut dès lors pas que Kinshasa sombre dans une désinvolture coupable. Il ne faut surtout pas que l’on accorde au Rwanda l’absolution de ses péchés gratuitement.
L’heure est capitale. Le moment tant rêvé de prendre enfin de l’avance sur le Rwanda a sonné. Psychologiquement parlant, nous sommes mieux placés pour faire reculer le pays des mille collines dans des proportions moins envahissantes. Avant de reprendre le dessus.
Connaissant la capacité rwandaise à jouer à fond la note d’attendrissement, il est à craindre que Kinshasa ne donne à Kigali le bon Dieu sans confession.
Alors là, pour un plat de lentilles, nous aurons définitivement vendu notre droit d’aînesse.
Attention !
LP
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