La corruption.
«Quand un policier m’ordonne de m’arrêter, dit un conducteur de taxi-bus, j’envoie le receveur lui remettre les documents du véhicule avec quelques billets de banque. Le policier remet alors les papiers et dit : ‘‘On est ensemble.’’ ».
Un autre habitant de Kinshasa renseigne : «A la fin d’un mois, j’étais en retard pour payer ma facture d’électricité. Un agent de la Société nationale d’électricité est venu chez moi pour couper le courant. Nous avons négocié, je lui ai donné 2 000 Fc, il a déchiré l’avis de coupure».
Ces petites scènes de corruption ordinaire sont assez éloquentes pour nous édifier sur les méfaits de ce grand fléau qui gangrène notre société.
La lutte contre ce fléau est loin d’être gagnée dans les pays subsahariens.
Pire, dans cette partie du monde (au Congo démocratique en particulier), nul ne peut s’engager sur la voie du combat contre la corruption et en sortir indemne. On essuie des menaces de toutes parts, au risque d’y laisser des plumes.
Alors, on se dit : tout le monde le fait, pourquoi pas moi ?
Dans notre pays, les effets de la corruption sont visibles. Plus que visibles, ils sont néfastes. Qu’il s’agisse de la «grande» ou de la «petite» corruption, elle avilit l’homme congolais.
Et les pauvres sont les premières victimes.
Sinon, comment comprendre que le beau-frère du chauffeur de la copine d’un ministre construise, en seulement six mois, un immeuble de trois niveaux ! Dire qu’il est en chômage depuis tout ce temps ne fait qu’étonner.
Finalement, nous vivons une époque de «retour en arrière». Malgré une mobilisation de plus en plus forte, la lutte est loin d’être gagnée. Avec des changements intempestifs des régimes, dans beaucoup d’Etats, les méthodes ont simplement changé. Mais le contenu, lui, demeure le même.
On le sait. Les premiers jalons de lutte contre la corruption ont été posés dans les années 1990, avec la création de Transparency International.
Plus tard, parallèlement avec des ONG comme Human Rights Watch ou Global Witness, dont le but est de combattre l’opacité des transactions financières liées à l’exploitation des ressources naturelles.
Mais, comme s’est interrogé Jeune Afrique en 2009, ces ONG, sont-elles des colombes blanches ou des vautours masqués ?
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