lundi 11 juin 2012

Voici le film de l’implication du Rwanda

le 11 juin 2012.



Kinshasa a fini par péter les plombs après les preuves de l’implication du Rwanda dans la mutinerie de l’Est.

Pour le gouvernement congolais, 200 à 300 mutins ont été recrutés au Rwanda dont le territoire «a servi à la préparation d’une conspiration».

“Le territoire du Rwanda a servi à la préparation et à la perpétration d’une conspiration qui, après avoir commencé comme une simple mutinerie, évolue dangereusement vers un schéma de rupture de la paix entre deux pays de la région des Grands lacs”, a déclaré le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende samedi dernier lors d’une conférence de presse à Goma.

Selon M. Mende, parmi les mutins dirigés par le général Bosco Ntaganda et el colonel Sultani Makenga se sont trouvés quelque 200 à 300 éléments recrutés sur le territoire du Rwanda par un réseau actif dans ce pays voisin”.

“Plusieurs combattants ainsi recrutés sont des ressortissants rwandais. Infiltrés en RDC, ils ont subi un entraînement sommaire avant d’être déployés contre les Forces armées de la RDC (FARDC)”, dans le parc national des Virunga, au Nord-Kivu, frontalier avec l’Ouganda et le Rwanda, où les mutins sont retranchés a-t-il précisé.


“Le gouvernement congolais dénonce la passivité des autorités rwandaises face à des atteintes graves à la paix et è la sécurité de la RDC, ourdies à partir de leurs territoire”, a ajouté M. Mende.

Il s’agit d’un “problème sérieux à résoudre d’urgence dans la synergie entre états de la région des Grands lacs dans leur lutte contre les forces négatives”, a-t-il déclaré. “Ce déplorable développement a été au centre de toutes le réunions bilatérales entre expert congolais et rwandais qui se tiennent depuis quelques jours”, a précisé M. Mende.

Le calme est revenu sur les contreforts du massif du Masisi, où les bergers suivent leurs troupeaux le long des pentes herbeuses.

Cependant, il y a quelques semaines encore, le fracas des tirs et des bombes se répercutait d’une colline à l’autre.

Il sied cependant de rappeler que vingt tonnes d’armes et de munitions ont été découvertes dans la résidence de Bosco Ntaganda.

Le ministre Mende a dénoncé les revendications des mutins alors que les officiers issus du CNDP (Conseil national pour la défense du peuple) sont déployés à des postes clés dans tout l’Est de la République, et que nombre d’entre eux sont demeurés loyaux à l’armée gouvernementale, les mutins se plaignent de leur grade, de leurs soldes, refusent d’être mutés dans d’autres provinces que le Kivu, exigent le retour des réfugiés tutsis congolais qui se trouvent toujours au Rwanda.

Le nom de leur mouvement fait référence au 23 mars 2009, date de la signature des accords, dont ils exigent l’application intégrale.

Dans la ville de Sake, la population de cœur avec les FARDC affirme que les militaires congolais, membres de la force d’intervention rapide (un bataillon formé à Kindu par des instructeurs belges) se comportent correctement avec la population.

Ils ne quémandent rien et rassurent les civils au lieu de les rançonner. “ Les forces congolaises ont engrangé des victoires significatives contre les rebelles, s’emparant de stocks de munitions et d’armes lourdes.

Runyoni sur la frontière rwandaise


Ces avancées militaires marquent cependant le pas dans la région de Rutshuru, à Runyoni sur s frontière rwandaise, les mutins qui, hier, n’étaient que quelques centaines et avaient été forcés de battre en retraite, apparaissent soudain plus pugnaces et surtout plus nombreux et mieux équipés les armes lourdes qu’ils avaient abandonné dans le Masisi ont refait surface.

Des témoignages recueillis au siège de la Monusco par un journal belge précisent que durant plusieurs jours, en présence de représentants onusiens, deux délégations, congolaise et rwandaise, ont écouté et passé au crible des récits de jeunes déserteurs ayant fui les rangs des rebelles.

Leur premier témoignage a été recueilli par la Monusco, une seconde audition, en présence de témoins rwandais et congolais, a fait l’objet d’un procès verbal et d’un enregistrement vidéo, mais la partie rwandaise a rédigé sa propre version,

Selon l’un des témoins, présent aux deux audiences, les hommes ne se sont ni dédits ni contredits, livrant la même histoire, au grand dam de la délégation venue de Kigali qui a tenté de minimiser les informations recueillies.

Et Kigali …


Onze de ces déserteurs, ayant quitté les rangs des mutins, s’étaient réfugiés auprès du bataillon indien de la Monusco à Rugari (sur la frontière) dix autres s’étaient rendus aux forces congolaises et n’ont pas été auditionnés.
Le premier groupe se compose de dix adultes rwandais, qui ont précisé qu’ils étaient motards ou chômeurs, tous Hutus, d’un jeune de quinze ans, Tutsi.

D’après les dires de ces hommes, c’est en février dernier (donc bien avant l’éclatement de la rébellion en avril) que ces individus ont été recrutés à Mudende au Rwanda. Ils ont expliqué que, désireux d’échapper à la pauvreté et de trouver un emploi stable, ils souhaitaient devenir militaires dans l’armée rwandaise et, dans cet espoir, se laissèrent circonvenir par des inconnus.

Après un passage par le camp militaire de Bigogwe au Rwanda, ils furent déposés dans un hôtel à Kinigi, tenu par le frère de Bosco Ntaganda, lieu d’origine de la famille.

Depuis cet endroit, des militaires portant l’uniforme rwandais dirigèrent le groupe vers un autre lieu où leur furent retirés papiers d’identité, téléphone et argent rwandais, contre promesse de récupérer plus tard ces effets personnels.

Dans un dépôt de munitions, le petit groupe se vit confier dés caisses. à transporter. Toujours escortés par des militaires rwandais, les recrues traversèrent la forêt jusqu’à ce qu’elles rencontrent d’autres hommes portant cette fois l’uniforme de l’armée congolaise. Arrivés à Runyoni, en territoire congolais, on leur déclara qu’ils allaient recevoir Une formation militaire de deux semaines.

Quant aux autres déserteurs, recueillis, eux, par l’armée congolaise, leurs témoignages ont été collationnés par cette dernière mais n’ont pas été soumis à la Monusco. Il apparaît que, sur un groupe de 13 hommes, deux étaient d’anciens rebelles hutus, Ces derniers avaient été, voici plusieurs mois déjà, rapatriés au Rwanda par la Monusco.

Ils vivaient à Kinigi, d’où ils furent embarqués de force dans un camion, en compagnie d’autres recrues. Eux aussi arrivèrent à Runyoni, au Congo, où on leur ordonna de participer à la construction d’un nouveau camp militaire.

D’après les récits de ces déserteurs, ces hommes recrutés au Rwanda n’ont pas seulement été chargés de transporter des caisses de munitions, (210 boîtes, d’après l’un d’entre eux), ils ont aussi amené de l’autre côté de la frontière des armes lourdes, dont une arme anti-aérienne : « c’est pour abattre les hélicoptères de l’armée congolaise » leur aurait déclaré l’un des militaires du M23…

Les observateurs ont constaté en effet que l’armée congolaise n’a pas lésiné sur les moyens, bombardant les positions rebelles avec des chars et des hélicoptères de combat, utilisés jusque dans le parc des Virunga.

Initialement révélées par un document interne de la Monusco, et diffusées par la BBC à la suite d’une fuite, confirmées ensuite par les dépositions des déserteurs recueillies à Goma, ces informations ont causé un embarras considérable dans la région, même si les déserteurs n’ont été utilisés que comme porteurs et hommes de main.

En effet, depuis 2009, les relations entre Kinshasa et Kigali sont considérées comme excellentes, scellées par la mise à l’écart de Laurent Nkunda au profit de son adjoint Bosco Ntaganda, et par la transformation du CNDP en parti politique membre de la majorité présidentielle.


LP

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