Plusieurs sources à Kinshasa affirment que l’opposant congolais Diomi Ndongala serait mort en détention lundi 27 août 2012.
Il y a quelques jours, Amnesty International affichait ses craintes sur le sort et l’état de santé de Diomi Ndongala, qui serait détenu par les services de renseignements congolais. Kinshasa accuse ce parlementaire de viol et affirme qu’il est en fuite.
Diomi Ndangala est-il encore en vie ?
Certains proches affirment, depuis ce lundi, que le président de la Démocratie Chrétienne (DC), un parti d’opposition proche d’Etienne Tshisekedi, serait mort en détention.
Depuis le 27 juin 2012, l’opposant congolais a disparu. Amnesty International, inquiète sur son sort, rappelle « qu’il a quitté son domicile en voiture (une Mitsubishi blanche aux vitres teintées) pour se rendre à un événement organisé par son parti politique à la cathédrale Notre-Dame-du-Congo, à Kinshasa. »
Ce parlementaire reconnu de République démocratique du Congo (RDC), s’apprêtait à signer une charte avec plusieurs partis d’opposition. Selon Amnesty, « il n’est jamais arrivé à destination et personne, même pas sa famille, ne l’a vu ni entendu depuis lors ».
Les autorités congolaises donnent une autre version de la « mystérieuse » disparition de Diomi Ndongala : le parlementaire devait être arrêté par la police pour viol sur mineures et serait « en fuite ». Depuis, Kinshasa a toujours nié détenir le député Ndongala dans ses prisons.
Dernièrement, Amnesty International affirme avoir des informations récentes sur l’opposant congolais. Selon l’ONG, Diomi Ndongala serait « actuellement détenu au secret par les services du renseignement, à Kinshasa.
Plusieurs sources ont indiqué qu’il se trouvait d’abord au camp militaire de Tchatchi, puis à la troisième direction des services nationaux du renseignement, à Kinshasa, où il aurait été détenu jusqu’au 2 août. D’après d’autres sources, il a été vu aux alentours du 16 août à la Cité de l’OUA, complexe immobilier appartenant à la présidence ».
Amnesty, comme certains de ses proches, affirment que le parlementaire « serait en mauvaise santé et aurait perdu beaucoup de poids car il a manqué de nourriture et a été privé des soins nécessaires au traitement de ses pathologies chroniques ».
Depuis lundi 27 août, trois mois après sa disparition, des sources proches de Ndongala le donne pour mort et demandent à la Monusco (les troupes de l’ONU en RDC), à la France et à la Belgique de faire pression sur Kinshasa pour rendre le corps du député congolais. Pour l’instant, nous ne pouvons évidemment pas confirmer cette information.
Comme dans l’affaire Chebeya, ce militant des droits de l’homme assassiné en 2010, le sort de Diomi Ndongala empoissonne le climat politique à Kinshasa. Selon l’opposition, le cas Ndongala « discrédite » Kinshasa, qui s’apprête à accueillir au mois d’octobre, le XIVème Sommet de la Francophonie.
Plusieurs ONG avaient appelé François Hollande à « ne pas se rendre à Kinshasa », pour ne pas « légitimer » le régime du président congolais Joseph Kabila.
Le principal parti d’opposition en RDC, l’UDPS,avait même réclamé la délocalisation du Sommet. Le président français, François Hollande, qui se rendra finalement à Kinshasa en octobre, a déclaré vouloir réaffirmer en RDC un certain nombre « de principes et d’idéaux » et rencontrera « l’opposition politique, les militants associatifs et la société civile ».
L’affaire Ndongala sera sans nul doute au menu.
Christophe RIGAUD
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