Samedi, 11 Août 2012 |
Au moment où d’aucuns en sont à chercher le sexe des anges en souhaitant que le sommet de la Francophonie ne se tienne pas à Kinshasa, comme si cela était suffisant pour chasser Kabila du pouvoir en vue de doter le Congo d’un leadership responsable et légitime car issu de la volonté populaire, Congoone vient de mettre la main sur un rapport « confidentiel » de la CENI qui confirme ce que tout le monde sait, à savoir : les résultats des élections de novembre 2011 proclamés par Daniel Ngoy Mulunda sont une falsification de la vérité.
Elaboré au cours d’un Atelier dit d’évaluation et défini comme un espace d’échanges et de recherche concertée des solutions communes ainsi qu’un cadre permettant de contribuer à l’amélioration globale de la gouvernance électorale et particulièrement l’organisation des prochains scrutins, ce rapport coupe-gorge donne la pleine mesure de la planification de la tricherie.
A ce titre, il confond non seulement Ngoy Mulunda, mais aussi et surtout Roger Meece, le représentant du Secrétaire général de l’ONU au Congo à démocratiser, qui a apporté son soutien à la falsification de la vérité dont s’est rendu coupable Ngoy Mulunda Nyanga et sa bande du Bureau de la funeste CENI.
Dans ce rapport dénommé « Les élections présidentielles et législatives du 28 novembre 2011, défis, stratégies et résultats », publié le 3 mars 2012, Daniel Ngoy Mulunda a mis en exergue dans son allocution d’ouverture les « défis logistiques du traitement des résultats » avec comme principales activités : le ramassage des plis contenant les fiches des résultats, les procès verbaux, les bulletins de vote et les autres documents des bureaux de vote et de dépouillement, l’aménagement des locaux de compilation des résultats ( CLCR), l’acheminement des copies des procès-verbaux des CLCR vers les SEP et le siège de la Cour suprême de Justice ( CSJ).
Le président PPRD de la CENI ajoute (à la page 20) : « malgré quelques perturbations liées à des violences provoquées dans certaines localités et aux intempéries, tous les plis des bureaux de vote et de dépouillement ont été ramassés et acheminés dans les CLCR pour la compilation des résultats.
De même, les PV des CLCR ont été ramenés aux SEP, au siège et à la CSJ ». Cette assertion sera démentie par les conclusions de l’Atelier comme on le verra dans les lignes qui suivent.
Le procès contre l’Assistance électorale internationale, de quoi mettre la puce à l’oreille !
A la page 42, Ngoy Mulunda se plaint du manque de confiance et de franche collaboration entre l’Assistance électorale internationale (AEI) et la CENI.
En rapport avec la révision du fichier électoral, Daniel Ngoy Mulunda note que la CENI n’a pas bénéficié de la solidarité et de l’esprit d’équipe de l’AEI qui, précise-t-il, est basée dans les bâtiments de la CENI.
Et Mulunda d’accuser : « lorsque la classe politique et la communauté internationale posaient des questions sur l’effectivité du nettoyage du fichier électoral, c’est l’AEI qui a alimenté l’opposition avec des rumeurs et faux documents prétendant que le fichier n’était pas nettoyé. Cette négation de l’AEI a encouragé l’opposition à ouvrir le débat sur l’audit du fichier électoral ».
Le président de la CENI ne s’arrête pas en si bon chemin. Il accuse l’AEI de s’être mise du côté de l’opposition à qui elle a même fourni de faux documents.
Le procès contre l’AEI continue quand Mulunda soutient : « Depuis un certain temps, l’AEI a pris comme option, au lieu de parler directement avec les autorités de la CENI, de faire discrètement des rapports erronés sur la gestion du processus électoral auprès des autorités congolaises à savoir le président de l’Assemblée nationale, le président du Sénat et les autres autorités pour créer la tension et la méfiance entre les autres institutions de la République et la CENI ».
Question : quand on sait Léon Lobich dit Kengo wa Dondo fait partie des autorités ayant reçu de l’AEI des informations de nature à discréditer la CENI, selon Ngoy Mulunda, on ne peut ne pas s’interroger sur le silence de cimetière observé jusqu’à ce jour sur lesdites informations par le président su Sénat qui se veut pourtant de l’opposition. Passons !
Dans un rôle de procureur taillé sur mesure, Ngoy Mulunda révèle s’être plain auprès de la hiérarchie (NDLR entendez Kabila Kabange) et de l’AEI du double jeu de ses agents qui distribuaient, à l’en croire, de faux documents dans le but de discréditer la CENI, mais sans jamais avoir reçu ni une réponse ni qu’aucune action disciplinaire ait été ouverte à l’endroit des agents coupables.
Comme il n’a cessé de le répéter, Ngoy Mulunda est revenu sur les déclarations du cardinal-archevêque de Kinshasa qui affirmait que les résultats proclamés par la CENI n’étaient pas conformes à la vérité des urnes : « La CENI veut encore une fois souligner que le cardinal Monsengwo n’a jamais eu des résultats électoraux et il n’a jamais déployé plus de 2.000 observateurs dans le pays.
Les chiffres qui ont fait l’objet de sa communication sont venus d’un agent de l’AEI qui a communiqué par email avec ses supérieurs hiérarchiques avant de remettre le texte au cardinal qui s’en est approprié ».
Après le discours d’orientation du président de la CENI, suivi de celui de la représentante adjointe du secrétaire général de l’ONU, Mme Leila Zerrougui, les experts de la CENI ont relevé des points forts et des points faibles ayant marqué le processus électoral.
Comme points forts, la CENI a mis en relief sa présence effective et celles de ses structures sur l’ensemble du territoire national, la capitalisation de l’expérience de la CEI dans le choix et la formation des cadres, la capacité de poser des actes prévus par la loi dans les délais légaux, la détermination du bureau de la CENI à organiser les élections dans le délai constitutionnel, le contact avec les partis politiques, la diaspora et les femmes, une bonne circulation des électeurs dans les bureaux de vote, l’accès sans restriction des observateurs internationaux à tous les lieux de leur choix, l’appui très apprécié des hélicoptères angolais, congolais ainsi que des avions de l’armée sud-africaine pour parachever le déploiement du matériel électoral et assurer le ramassage des plis dans les localités où l’aviation de la Monusco n’a pas pu se rendre, le déploiement du matériel électoral par les hélicoptères de la Monusco dans les zones d’accès difficiles ou marquées par l’insécurité, une bonne collaboration avec la police nationale congolaise…
Les points faibles, véritable direct à l’estomac qui coupe le souffle à Ngoy Mulunda et Roger Meece !
La conduite du processus ayant permis à Joseph Kabila de rempiler en 2011 se veut un véritable coup de force et une conjuration. Il ne peut en être autrement à la lecture des points faibles épinglés.
Au niveau de la logistique, du déploiement et du ramassage du matériel électoral, il y a notamment l’insuffisance et le manque du matériel électoral sensible et des imprimés dans certains sites de vote, l’effectif réduit du personnel de l’assistance internationale comparativement au cycle électoral de 2006, le déploiement et le ramassage du matériel électoral ainsi que des plis des résultats opérés sous haute tension et dans une insécurité généralisée, la perturbation dans la planification du transport du matériel se sensibilisation en province, absence des signatures des témoins sur certains procès-verbaux…
Quant à la gestion du fichier électoral, on signale les plaintes relatives à l’inscription des mineurs et des militaires sur les listes électorales, le monnayage des cartes d’électeurs par certains agents, l’arrivée tardive des listes des électeurs présentant parfois des incohérences, l’absence des listes des personnes radiées dans les bureaux de vote, l’insuffisance et la vétuste des kits d’enregistrement des électeurs.
Au niveau du recrutement et de la formation des agents électoraux, il y a le clientélisme dans le recrutement des agents électoraux, la publication tardive des listes des apprenants, le découragement et le désengagement des présidents formateurs dû à l’écart de salaire entre eux et les chefs des centres de vote, un retard à tous les niveaux de la cascade suite aux exigences du calendrier électoral, la formation tardive et bâclée des agents électoraux.
Pour ce qui est de l’organisation du scrutin lui-même, on signale le non respect des règles d’affichage par certains candidats pendant la campagne électorale, la circulation hors circuit normal et sans sécurisation du matériel électoral sensible, le travail de compilation se déroulant dans des conditions difficiles et la falsification des PV, le manque de formation et d’information des témoins et certains observateurs, le non affichage dans certains centres de vote, la publication tardive de la cartographie des bureaux de vote et de dépouillement, le non respect des procédures de repérage des bureaux de vote et de dépouillement, la concentration des observateurs, témoins et journalistes dans les villes et leur absence constatée en milieu rural, la falsification des procès-verbaux au niveau des postes de dépouillement et le changement de chiffres au poste compilation, l’insuffisance du système d’éclairage dans les bureaux de vote, l’accès difficile des témoins et observateurs dans certains bureaux de vote et de dépouillement….
La conséquence à en tirer
Comme tout un chacun peut le réaliser, nombre de points positifs mis en exergue ont été remis en cause par les points négatifs relevés par ce rapport qui est la preuve que la majorité présidentielle au pouvoir à
Kinshasa n’est pas seulement une escroquerie politique mais une conjuration contre le peuple congolais.
Devant pareil rapport élaboré par des Congolais oeuvrant à la CENI, quel crédit peut-on accorder au patron de la Monusco, Roger Meece, qui a osé affirmer devant le Conseil de sécurité de l’ONU que les élections du 28 novembre 2011 se sont déroulées dans de bonnes conditions, alors même que l’Assistance électorale internationale était d’un avis contraire au point que Ngoy Mulunda l’accuse de s’être rangée dans le camp de l’opposition ?
La question de fond concerne le bénéficiaire de la maffia électorale organisée par Daniel Ngoy Mulunda. Parce qu’il est évident que Kabila et son assemblée nationale tirent leur légitimité de la tricherie planifiée par Ngoy Mulunda Nyanga et non du peuple congolais dont le vote a été volé, il n’y a qu’une voie de salut pour les ex-Zaïrois : chasser Kabila et ses hommes du pouvoir par tous les moyens en vue de donner une chance à la démocratie et offrir une perspective à notre pays en le dotant d’un leadership responsable.
C’est vers cet objectif unique que doivent converger les énergies positives de tous ceux qui ambitionnent de sortir leur pays de l’obscurantisme.
Raymond LUAULA
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lundi 13 août 2012
Hold-up électoral de 2011 : un rapport « confidentiel » de la CENI confond Kabila, Roger Meece et Ngoy Mulunda !
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