jeudi 9 août 2012

RDC : Un appel au patriotisme face au Rwanda

Un appel au patriotisme face au Rwanda
Le Palais du Peuple à Kinshasa

Une prise de conscience collective devrait permettre aux Congolais de défendre bec et ongle le moindre centimètre de leur territoire.

La guerre dans l’est du pays exacerbe des patriotes congolais qui ne souhaitent qu’éclairer l’opinion tant nationale qu’ internationale sur les non-dits de cette énième invasion. À l’occasion d’une rencontre avec les médias organisée le 5 août à Kinshasa, trois analystes politiques se sont penchés surles fréquentes agressions orchestrées par le Rwanda et auxquelles la RDC fait face depuis 2002.

Mathieu Mulaja, Joachim Diana et Benoit Yulama ont expliqué que le conflit entre le Congo et le Rwanda date de plus d’un siècle. Il remonte à l’époque où le souverain belge, Léopold II, se plaignait « des petits coups d’un petit voisin ».

Avant sa mort, le roi de la Belgique, conscient des enjeux et de la convoitise du voisin rwandais, avait promis à ses successeurs de ne jamais céder une seule partie du Congo au Rwanda. « Si vous osez donner une partie du Congo au Rwanda, je sortirai de ma tombe », avait-il déclaré.

Selon les trois analystes, la guerre actuelle servirait simplement d’argument à Kigali pour assouvir sa convoitise sur les richesses de Kinshasa et surtout pourréaliser son plan d’implantation des colonies de souche rwandaise sur le territoire congolais.

C’est ce qui justifie la récurrence des problèmes seulement aux limites du Rwanda alors que la RDC partage ses frontières avec huit autres voisins. Cela doit interpeller le Congolais qui doit se dresse contre une guerre hégémonique imposée par Kigali, ont-ils déclaré.

Vigilance tous azimuts Benoît Yulama a invité les Congolais à demeurer vigilants et à cerner les rôles joués par les différents acteurs présents dans la tentative de démantèlement de leur pays. Il a clairement établi que la RDC était victime des peuples kinyirwandaphones (ayant le Kinyirwanda en commun) qui profitent de son hospitalité.

Les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) seraient également partie prenante dans ce vaste complot. Sinon, a-t-il dit, comment comprendre que le Rwanda n’en soit jamais venu à bout et ne s’en soit jamais plaint pendant les cinq ans où la partie était sous le contrôle de son allié, le Rassemblement congolais pour la démocratie ?

Ces faits seraient avérés par des récentes captures des éléments du M23 par l’armée congolaise. Aussi a-t-il ajouté, comment expliquer que les FDLR soient en possession d’armes neuves alors qu’elles sont prétendues vivre sans moyens adéquats ?

De l’autre côté de la frontière rwandaise, ces combattants hutus seraient contraints de retourner en RDC pour forcer le gouvernement de ce pays de leur accorder la nationalité au terme d’un séjour prolongé en terre congolaise.

Face à ce complot contre la nation, les analystes en ont appelé au sursaut de patriotisme de la population congolaise qui doit défendre sa terre natale au péril de sa vie. Il est important, ont-ils dit, que chacun, sans distinction politique ou ethnique, dresse son front maintenant pour arrêterl’élan rwandais dans l’est du pays.

« L’avenir de laRDC en dépend », ont-ils dit. En plus de l’action diplomatique etmilitaire en cours, Mathieu Mulaja a invité les filles et fils de la RDC à prendre conscience pour défendre le moindre centimètre de leur territoire avec leurs ongles et leurs dents, si cela est nécessaire.

Des incohérences avérées Les trois orateurs ont balayé du revers de la main le cahier des charges du M23 qui contient plusieurs incohérences au regard des avancées sur le terrain après les accords signés entre le gouvernement et le Congrès national pourla défense du peuple (CNDP) dont le Mouvement du 23 mars (M23) est l’émanation.

Ils ont adhéré à la proposition du gouverneur de la province du Nord-Kivu concernant l’évaluation desdits accords qui, du reste, n’ont jamais été respectés par le CNDP.

Les trois analystes ont noté que l’ancien groupe rebelle dirigé par Laurent Nkunda a foulé au pied plusieurs closes de cet accord, à savoir cellei qui l’engageait à ne pas faire des revendications par la voie des armes.

Ils ont également expliqué que le prétexte de la vérité des urnes présenté par le CNDP dépasse tout entendement compte tenu de l’appartenance du parti politique portant le même nomà laMajorité présidentielle.

En effet, au lendemain des accords, le CNDP s’était mué en parti politique et avait déclaré son appartenance à la Majorité présidentielle.

Au contraire, a démontré Mathieu Malaja, le gouvernement n’a fait que respecter les accords en élevant au rang de général des ex-membres du CNDP et en confiant des postes de responsabilité à douze officiers de l’ex-rébellion.

Le déplacement des ex-contingents du groupe rebelle dans certains territoires du pays, notamment au Kasaï Occidental et au Katanga, apporte également la preuve de la volonté du gouvernement à respecter lesdits accords.

Jules Tambwe Itagali
 OEIL D'AFRIQUE

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