le lundi 3 septembre 2012
Retrait des forces spéciales rwandaises de Rutshuru
Kigali pousse Kinshasa à la faute pour, sans doute, se disculper devant la communauté internationale. En décidant fin août 2012 de retirer une partie de ses forces spéciales déployées dans l’Est de la RDC, Kigali pense régler ses comptes avec Kinshasa.
Son message est simple à décrypter : prouver l’existence des accords secrets qui le lie à Kinshasa.
Ce que nie Kinshasa, par la bouche du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga.
L’heure a finalement sonné pour connaître la vérité dans les rapports maintes fois tendues ente les deux capitales. Les accords secrets entre Kinshasa et Kigali doivent être dévoilés, discutés, triturés, retournés dans tous les sens, … pour être enfin déclassifiés. Un débat public s’impose. Tout mutisme est préoccupant.
L’opinion publique se dit désabusée par le gouvernement de la République. Depuis le déclenchement des hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo, l’opinion publique congolaise est matraquée par des informations contradictoires, les unes les autres.
Kigali, particulièrement, s’évertue à faire des révélations fracassantes visant à embarrasser Kinshasa et semer le doute dans les esprits des Congolais.
Ce piège est la meilleure stratégie pour gagner une guerre : entamer le moral. L’évolution des événements sur le terrain des opérations dans l’Est de la RDC ne semble pas jouer en faveur de la RDC.
Acculé par la communauté internationale, Kigali cherche une voie de sortie pour se dédouaner.
Se trouvant dans la position de l’agressé, c’est à Kinshasa que revient le rôle de prouver la culpabilité de Kigali. Le rapport des experts des Nations unies lui ouvre déjà une large brèche pour consolidation la thèse de l’agression.
Dès lors, pour conjurer la ligne adoptée par le Rwanda, il faut que la carte de la transparence devienne le seul langage de Kinshasa vis-à-vis de son peuple, victime de l’agression.
Kigali ne tient-il à garder l’initiative après des déboires diplomatiques enregistrés lors de tous les sommets organisés sur la question ?
A Addis-Abeba, Kampala, New York,… pour la première fois depuis plus d’une décennie, le discours de Kigali est accueilli avec froideur. «Personne ne prend foi aux arguments des autorités rwandaises», s’entendait-on dire par les diplomates sur place.
Louise Mishikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, et toute sa délégation expérimentent ainsi des refus diplomatiques de la part des parrains.
La dernière révélation en date - du reste confirmée par le ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe, et corroborée par la suite par la décision médiatisée à outrance pour les besoins de la cause - porte sur le retrait des forces spéciales opérant conjointement avec les FARDC à Rutshuru. Kigali est donc passé à la vitesse supérieure.
Le communiqué rwandais annonçant le retrait de ses « forces spéciales » de la RDC est surprenant parce que le Rwanda n’était plus censé avoir des troupes en RDC.
D’où, cette flopée d’interrogations sur la nature de la mission et sur une éventuelle connivence avec le M23, devenu curieusement maître de Rutshuru. Simple coïncidence ?
Versions croisées
C’est donc à force des communiqués de presse que cette nouvelle a été rendue publique.
Selon le ministère rwandais de la Défense, ce retrait avait fait l’objet de négociations et de planification avec les autorités de Kinshasa, en complicité avec la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco).
Ce que n’a d’ailleurs pas contesté, à en croire l’AFP, le vice-Premier ministre, ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, pour qui ce contingent était «public» et «officiel».
Leur mission, a-t-il dit, se limitait à «l’observation» de la traque des FDLR conjointement avec les militaires des FARDC.
Ce retrait, qui intervient quelques heures seulement après que les autorités congolaises aient demandé à l'ONU de sanctionner des responsables militaires rwandais pour leur soutien au M23, a provoqué une levée de boucliers. Il dégage l’odeur de la recherche du discrédit.
«Exfiltration déguisée»
Kinshasa n’a pas tardé à réagir au communiqué du ministère rwandais de la Défense, faisant état d’un retrait d’une partie de ses forces spéciales dans l’Est de la RDC.
La voix officielle du gouvernement congolais a été rendue hier dimanche sur les antennes de la télévision nationale par son porte-parole, Lambert Mende.
«Le Rwanda a menti sur toute la ligne concernant ce retrait», a déclaré Mende, allant jusqu’à qualifier les informations en provenance de Kigali d’«affaire d’exfiltration déguisée».
Le souci d’opacité, rappelle Mende, a même poussé les militaires rwandais à refuser que la traversée de la frontière se fasse en présence des observateurs de la Monusco.
Pour Kinshasa, en initiant les opérations de « retrait » de ses troupes, Kigali cherche juste à rapatrier ses soldats opérant au sein du M23 à partir des frontières qu’il contrôle. C’est donc une machination, s’est défendu Mende.
Ce qui légitime, a-t-il indiqué, des « sanctions indispensables et ciblées en l’encontre du Rwanda qui ne travaille pas pour la paix dans la région ».
La polémique est donc relancée entre les deux pays. Kinshasa est catégorique, seule une centaine d’officiers de renseignements étaient autorisés à se déployer conjointement avec les FARDC à Rutshuru.
Lambert Mende s’est étonné que l’on parle dès lors des plusieurs centaines de militaires en lieu et place d’officiers de renseignements. «On ne parle pas de la même chose», fulmine le ministre des Médias.
Quant à l’existence des accords secrets, le porte-parole du gouvernement a été formel. « Les accords secrets entre la RDC et le Rwanda, cela n’existe pas », a-t-il dit. «Comment voulez-vous que nous qui sommes agressés signions des accords secrets?», s’est-il indigné.
En évoquant ce retrait, pense-t-il, Kigali « cherche à créer un climat de révolte au sein de la population » pour discréditer, relève-t-il, le gouvernement aux yeux de l’opinion.
Déclassifier les accords secrets
Kinshasa est poussé à la défensive face à sa propre opinion publique. Pour éviter de fissurer davantage un édifice en voie d’être lézardé, une seule alternative s’offre aux autorités congolaises, celle de la transparence et de la dé- classification de tous les accords secrets conclus avec Kigali.
L’histoire renseigne que le processus de négociations étaient d’avance biaisé. Dos au mur, Kinshasa se rendait souvent à la table des négociations en position de faiblesse.
Toutes les concessions étaient faites, même celles entamant les intérêts de la République pour vue que le problème conjoncturel de cette période trouve solution.
En fait, face au drame humanitaire qui se déroule sur le terrain, les autorités de Kinshasa sont soumises à des choix stratégiques et opérationnels insoutenables en temps normal.
Succomber à cette forme de pression ne peut produire que des solutions conjoncturelles de ce fait, éphémères. Face à des partenaires de mauvaise foi comme Kigali, maîtres en matière de manipulation, Kinshasa est invité à faire table rase du passé.
En dénonçant tous les accords passés depuis des lustres avec Kigali. Ce faisant, un débat public pourrait être engagée, afin de recréer d’une part la confiance, mieux la consolider.
D’autre part, permettre d’élaguer toutes les dispositions allant dans le sens de brader les intérêts de la Nation suite à ces négociations menées en période de faiblesse avérée.
Le gouvernement nie avec force l’existence d’éventuels accords secrets. Toutefois, si pareils accords existent, il est temps de les dénoncer dans l’intérêt de la République.
En encadré, un échantillon des accords officiels conclus entre Kinshasa et Kigali.
Les trois principaux accords de paix RDC-Rwanda
La République démocratique du Congo et le Rwanda ont, depuis juillet 1999, conclu trois principaux accords de paix. L'accord de cessez-le-feu de Lusaka (Zambie) a été signé le 10 juillet 1999 par la RDC, l'Angola, la Namibie, le Rwanda, l'Ouganda, le Zimbabwe, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).
L'accord de Pretoria a été signé le 30 juillet 2002 par la RDC et le Rwanda.
1. Accord de cessez-le-feu de Lusaka
Le 10 juillet 1999 à Lusaka (Zambie), le Rwanda et la RDC concluent l’Accord de cessez-le-feu pour la cessation effective des hostilités, des mouvements et renforts militaires ainsi que des actes hostiles, y compris la propagande hostile.
Le cessez-le-feu implique la cessation de toute attaque aérienne, terrestre et maritime ainsi que tout acte de sabotage. Les hostilités avaient commencé le 2 août 1998 avec la rébellion du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) par le Rwanda, dans le Kivu. L’Accord a conduit à la création de la Mission d’observation des Nations Unies au Congo (MONUC).
2. Accord de Pretoria
Le 30 juillet 2002 à Pretoria, les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame ont signé un accord de paix entre la RDC et le Rwanda.
Le texte, sous la médiation du vice-président sud-africain Jacob Zuma, prévoyait le rassemblement et le désarmement des extrémistes rwandais Interahamwe, responsables du génocide de 1994, et le retrait des forces rwandaises de l'Est de la RDC, dans un délai de 90 jours.
«Notre adhésion complète à l'accord de Pretoria ne signifie pas que nous avons renoncé à nous protéger des génocidaires Interahamwe et ex-FAR», avait déclaré l'ambassadeur rwandais aux Nations unies, Anastase Gasana.
L’Ambassadeur congolais Atoki Ileka à l'ONU avait écrit au Conseil de sécurité pour dénoncer «les opérations militaires de grande envergure que le Rwanda mène depuis quelques jours dans la province congolaise du Sud-Kivu».
La totalité des 23 400 soldats rwandais déployés en RDC devaient avoir quitté le territoire congolais début octobre 2002.
«Pas un militaire de l'APR (Armée patriotique rwandaise) ne restera sur le sol de la RDC», avait affirmé le général rwandais James Kabarebe, l'armée rwandaise ayant entamé le 17 septembre le rapatriement de ses hommes et de leurs matériels déployés à Kindu (Maniema), au Nord-Katanga et à Sake (Nord-Kivu).
3. Accord de désarmement des rebelles Hutus en RDC
Le 12 novembre 2007, la RDC et le Rwanda concluent un accord visant à désarmer par la force les rebelles hutus, dont les membres des Forces armées rwandaises (Far, ex-armée au pouvoir à Kigali) et les miliciens Interahamwe, réfugiés dans l’Est du territoire congolais.
«Le gouvernement de la République démocratique du Congo s'engage à lancer des opérations militaires d'urgence pour démanteler les ex-Far-Interahamwe considérés comme une organisation militaire génocidaire en RDC», lit-on dans le communiqué commun.
De son côté, le Rwanda accepte de boucler la frontière avec la RDC et de s'assurer qu'aucun groupe armé interdit - et tout particulièrement les hommes du général renégat Laurent Nkunda - ne reçoive un soutien transfrontalier.
Le Potentiel
Retrait des forces spéciales rwandaises de Rutshuru
Kigali pousse Kinshasa à la faute pour, sans doute, se disculper devant la communauté internationale. En décidant fin août 2012 de retirer une partie de ses forces spéciales déployées dans l’Est de la RDC, Kigali pense régler ses comptes avec Kinshasa.
Son message est simple à décrypter : prouver l’existence des accords secrets qui le lie à Kinshasa.
Ce que nie Kinshasa, par la bouche du porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga.
L’heure a finalement sonné pour connaître la vérité dans les rapports maintes fois tendues ente les deux capitales. Les accords secrets entre Kinshasa et Kigali doivent être dévoilés, discutés, triturés, retournés dans tous les sens, … pour être enfin déclassifiés. Un débat public s’impose. Tout mutisme est préoccupant.
L’opinion publique se dit désabusée par le gouvernement de la République. Depuis le déclenchement des hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo, l’opinion publique congolaise est matraquée par des informations contradictoires, les unes les autres.
Kigali, particulièrement, s’évertue à faire des révélations fracassantes visant à embarrasser Kinshasa et semer le doute dans les esprits des Congolais.
Ce piège est la meilleure stratégie pour gagner une guerre : entamer le moral. L’évolution des événements sur le terrain des opérations dans l’Est de la RDC ne semble pas jouer en faveur de la RDC.
Acculé par la communauté internationale, Kigali cherche une voie de sortie pour se dédouaner.
Se trouvant dans la position de l’agressé, c’est à Kinshasa que revient le rôle de prouver la culpabilité de Kigali. Le rapport des experts des Nations unies lui ouvre déjà une large brèche pour consolidation la thèse de l’agression.
Dès lors, pour conjurer la ligne adoptée par le Rwanda, il faut que la carte de la transparence devienne le seul langage de Kinshasa vis-à-vis de son peuple, victime de l’agression.
Kigali ne tient-il à garder l’initiative après des déboires diplomatiques enregistrés lors de tous les sommets organisés sur la question ?
A Addis-Abeba, Kampala, New York,… pour la première fois depuis plus d’une décennie, le discours de Kigali est accueilli avec froideur. «Personne ne prend foi aux arguments des autorités rwandaises», s’entendait-on dire par les diplomates sur place.
Louise Mishikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, et toute sa délégation expérimentent ainsi des refus diplomatiques de la part des parrains.
La dernière révélation en date - du reste confirmée par le ministre rwandais de la Défense, James Kabarebe, et corroborée par la suite par la décision médiatisée à outrance pour les besoins de la cause - porte sur le retrait des forces spéciales opérant conjointement avec les FARDC à Rutshuru. Kigali est donc passé à la vitesse supérieure.
Le communiqué rwandais annonçant le retrait de ses « forces spéciales » de la RDC est surprenant parce que le Rwanda n’était plus censé avoir des troupes en RDC.
D’où, cette flopée d’interrogations sur la nature de la mission et sur une éventuelle connivence avec le M23, devenu curieusement maître de Rutshuru. Simple coïncidence ?
Versions croisées
C’est donc à force des communiqués de presse que cette nouvelle a été rendue publique.
Selon le ministère rwandais de la Défense, ce retrait avait fait l’objet de négociations et de planification avec les autorités de Kinshasa, en complicité avec la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco).
Ce que n’a d’ailleurs pas contesté, à en croire l’AFP, le vice-Premier ministre, ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, pour qui ce contingent était «public» et «officiel».
Leur mission, a-t-il dit, se limitait à «l’observation» de la traque des FDLR conjointement avec les militaires des FARDC.
Ce retrait, qui intervient quelques heures seulement après que les autorités congolaises aient demandé à l'ONU de sanctionner des responsables militaires rwandais pour leur soutien au M23, a provoqué une levée de boucliers. Il dégage l’odeur de la recherche du discrédit.
«Exfiltration déguisée»
Kinshasa n’a pas tardé à réagir au communiqué du ministère rwandais de la Défense, faisant état d’un retrait d’une partie de ses forces spéciales dans l’Est de la RDC.
La voix officielle du gouvernement congolais a été rendue hier dimanche sur les antennes de la télévision nationale par son porte-parole, Lambert Mende.
«Le Rwanda a menti sur toute la ligne concernant ce retrait», a déclaré Mende, allant jusqu’à qualifier les informations en provenance de Kigali d’«affaire d’exfiltration déguisée».
Le souci d’opacité, rappelle Mende, a même poussé les militaires rwandais à refuser que la traversée de la frontière se fasse en présence des observateurs de la Monusco.
Pour Kinshasa, en initiant les opérations de « retrait » de ses troupes, Kigali cherche juste à rapatrier ses soldats opérant au sein du M23 à partir des frontières qu’il contrôle. C’est donc une machination, s’est défendu Mende.
Ce qui légitime, a-t-il indiqué, des « sanctions indispensables et ciblées en l’encontre du Rwanda qui ne travaille pas pour la paix dans la région ».
La polémique est donc relancée entre les deux pays. Kinshasa est catégorique, seule une centaine d’officiers de renseignements étaient autorisés à se déployer conjointement avec les FARDC à Rutshuru.
Lambert Mende s’est étonné que l’on parle dès lors des plusieurs centaines de militaires en lieu et place d’officiers de renseignements. «On ne parle pas de la même chose», fulmine le ministre des Médias.
Quant à l’existence des accords secrets, le porte-parole du gouvernement a été formel. « Les accords secrets entre la RDC et le Rwanda, cela n’existe pas », a-t-il dit. «Comment voulez-vous que nous qui sommes agressés signions des accords secrets?», s’est-il indigné.
En évoquant ce retrait, pense-t-il, Kigali « cherche à créer un climat de révolte au sein de la population » pour discréditer, relève-t-il, le gouvernement aux yeux de l’opinion.
Déclassifier les accords secrets
Kinshasa est poussé à la défensive face à sa propre opinion publique. Pour éviter de fissurer davantage un édifice en voie d’être lézardé, une seule alternative s’offre aux autorités congolaises, celle de la transparence et de la dé- classification de tous les accords secrets conclus avec Kigali.
L’histoire renseigne que le processus de négociations étaient d’avance biaisé. Dos au mur, Kinshasa se rendait souvent à la table des négociations en position de faiblesse.
Toutes les concessions étaient faites, même celles entamant les intérêts de la République pour vue que le problème conjoncturel de cette période trouve solution.
En fait, face au drame humanitaire qui se déroule sur le terrain, les autorités de Kinshasa sont soumises à des choix stratégiques et opérationnels insoutenables en temps normal.
Succomber à cette forme de pression ne peut produire que des solutions conjoncturelles de ce fait, éphémères. Face à des partenaires de mauvaise foi comme Kigali, maîtres en matière de manipulation, Kinshasa est invité à faire table rase du passé.
En dénonçant tous les accords passés depuis des lustres avec Kigali. Ce faisant, un débat public pourrait être engagée, afin de recréer d’une part la confiance, mieux la consolider.
D’autre part, permettre d’élaguer toutes les dispositions allant dans le sens de brader les intérêts de la Nation suite à ces négociations menées en période de faiblesse avérée.
Le gouvernement nie avec force l’existence d’éventuels accords secrets. Toutefois, si pareils accords existent, il est temps de les dénoncer dans l’intérêt de la République.
En encadré, un échantillon des accords officiels conclus entre Kinshasa et Kigali.
Les trois principaux accords de paix RDC-Rwanda
La République démocratique du Congo et le Rwanda ont, depuis juillet 1999, conclu trois principaux accords de paix. L'accord de cessez-le-feu de Lusaka (Zambie) a été signé le 10 juillet 1999 par la RDC, l'Angola, la Namibie, le Rwanda, l'Ouganda, le Zimbabwe, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) et le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).
L'accord de Pretoria a été signé le 30 juillet 2002 par la RDC et le Rwanda.
1. Accord de cessez-le-feu de Lusaka
Le 10 juillet 1999 à Lusaka (Zambie), le Rwanda et la RDC concluent l’Accord de cessez-le-feu pour la cessation effective des hostilités, des mouvements et renforts militaires ainsi que des actes hostiles, y compris la propagande hostile.
Le cessez-le-feu implique la cessation de toute attaque aérienne, terrestre et maritime ainsi que tout acte de sabotage. Les hostilités avaient commencé le 2 août 1998 avec la rébellion du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) par le Rwanda, dans le Kivu. L’Accord a conduit à la création de la Mission d’observation des Nations Unies au Congo (MONUC).
2. Accord de Pretoria
Le 30 juillet 2002 à Pretoria, les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagame ont signé un accord de paix entre la RDC et le Rwanda.
Le texte, sous la médiation du vice-président sud-africain Jacob Zuma, prévoyait le rassemblement et le désarmement des extrémistes rwandais Interahamwe, responsables du génocide de 1994, et le retrait des forces rwandaises de l'Est de la RDC, dans un délai de 90 jours.
«Notre adhésion complète à l'accord de Pretoria ne signifie pas que nous avons renoncé à nous protéger des génocidaires Interahamwe et ex-FAR», avait déclaré l'ambassadeur rwandais aux Nations unies, Anastase Gasana.
L’Ambassadeur congolais Atoki Ileka à l'ONU avait écrit au Conseil de sécurité pour dénoncer «les opérations militaires de grande envergure que le Rwanda mène depuis quelques jours dans la province congolaise du Sud-Kivu».
La totalité des 23 400 soldats rwandais déployés en RDC devaient avoir quitté le territoire congolais début octobre 2002.
«Pas un militaire de l'APR (Armée patriotique rwandaise) ne restera sur le sol de la RDC», avait affirmé le général rwandais James Kabarebe, l'armée rwandaise ayant entamé le 17 septembre le rapatriement de ses hommes et de leurs matériels déployés à Kindu (Maniema), au Nord-Katanga et à Sake (Nord-Kivu).
3. Accord de désarmement des rebelles Hutus en RDC
Le 12 novembre 2007, la RDC et le Rwanda concluent un accord visant à désarmer par la force les rebelles hutus, dont les membres des Forces armées rwandaises (Far, ex-armée au pouvoir à Kigali) et les miliciens Interahamwe, réfugiés dans l’Est du territoire congolais.
«Le gouvernement de la République démocratique du Congo s'engage à lancer des opérations militaires d'urgence pour démanteler les ex-Far-Interahamwe considérés comme une organisation militaire génocidaire en RDC», lit-on dans le communiqué commun.
De son côté, le Rwanda accepte de boucler la frontière avec la RDC et de s'assurer qu'aucun groupe armé interdit - et tout particulièrement les hommes du général renégat Laurent Nkunda - ne reçoive un soutien transfrontalier.
Le Potentiel
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