Vendredi, 28 septembre 2012
Si le front militaire est encore calme entre les rebelles du M23 et l'armée régulière, la situation sécuritaire se tend autour de la ville de Goma..
Une série d'attaques depuis le début de la semaine fait craindre une reprise des combats dans la région, une fois le sommet de la CIRGL et le Sommet de la Francophonie passés.
L'aile militaire du mouvement rebelle semble prête à l'épreuve de force.
Depuis le mois d'avril, l'armée régulière de la République démocratique du Congo (FARDC) affronte les rebelles du M23, qui contrôlent maintenant le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Cet été, le mouvement rebelle a installé une administration parallèle dans ces zones et menace toujours de prendre la ville de Goma, la capitale provinciale.
Depuis plusieurs semaines, un calme précaire était revenu pendant que la diplomatie essayait de trouver une porte de sortie au conflit. Mais pour le moment aucune initiative ne semble porter ses fruits. L'ONU hésite à condamner trop fermement le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion et la République démocratique du Congo refuse toujours de négocier avec les rebelles.
Une «force neutre» pourrait se mettre en place entre la frontière congolaise et rwandaise, mais ses contours et son financement demeurent très incertains. Au mieux, elle se mettra en place dans plusieurs mois, ce qui laisse encore du temps au M23 pour s'installer et progresser.
Sur le terrain militaire, le calme devrait tenir encore quelques jours, ou quelques semaines. Deux rendez-vous internationaux mobiliseront l'attention des différents protagonistes du conflit : la rencontre des chefs d'Etats de la région, le 8 octobre à Kampala, au cours de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et enfin le Sommet de la Francophonie, prévu à Kinshasa du 12 au 14 octobre prochain.
Après ? Personne ne peut prédire l'avenir, mais les militaires du M23 risquent fort de reprendre la main sur l'aile politique du mouvement. Selon une source, les soldats du M23 sont convaincus qu'il «faut aller plus loin».
Car depuis plusieurs semaines, la simple revendication des accords du 23 mars (d'où le nom de M23) ne suffit plus. Les revendications sont devenues plus «globales» et résoluement «anti-Kabila».
D'après l'aile militaire de la rébellion, «il y a eu trop de morts, trop de populations déplacées pour continuer à faire confiance au président Joseph Kabila. On ne peut plus se retrouver dans cette armée là».
A la question «que ferez-vous par la suite ?», la réponse est claire : «on avance !».
Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, il est donc fort à parier que la situation sécuritaire risque de se dégrader après la mi-octobre. En début de semaine, plusieurs attaques de nuit ont déjà agité la ville de Goma.
Selon les autorités provinciales, 12 personnes seraient mortes des suites de nombreuses fusillades et d'attaques à la grenade. Le porte-parole de la région du Nord-Kivu, Ernest Kyaviro, a précisé à l'agence Reuters qu'il s'agissait sans doute «d'une infiltration de rebelles du M23».
L'information est difficile de vérifier, d'autant que depuis la réactivation de la guerre dans la région, de nombreux groupes armés ont repris du service et terrorisent régulièrement la population. Une chose est sûre, la «poudrière des Kivus» ne demande qu'une étincelle pour s'enflammer de nouveau.
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
Si le front militaire est encore calme entre les rebelles du M23 et l'armée régulière, la situation sécuritaire se tend autour de la ville de Goma..
Une série d'attaques depuis le début de la semaine fait craindre une reprise des combats dans la région, une fois le sommet de la CIRGL et le Sommet de la Francophonie passés.
L'aile militaire du mouvement rebelle semble prête à l'épreuve de force.
Depuis le mois d'avril, l'armée régulière de la République démocratique du Congo (FARDC) affronte les rebelles du M23, qui contrôlent maintenant le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Cet été, le mouvement rebelle a installé une administration parallèle dans ces zones et menace toujours de prendre la ville de Goma, la capitale provinciale.
Depuis plusieurs semaines, un calme précaire était revenu pendant que la diplomatie essayait de trouver une porte de sortie au conflit. Mais pour le moment aucune initiative ne semble porter ses fruits. L'ONU hésite à condamner trop fermement le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion et la République démocratique du Congo refuse toujours de négocier avec les rebelles.
Une «force neutre» pourrait se mettre en place entre la frontière congolaise et rwandaise, mais ses contours et son financement demeurent très incertains. Au mieux, elle se mettra en place dans plusieurs mois, ce qui laisse encore du temps au M23 pour s'installer et progresser.
Sur le terrain militaire, le calme devrait tenir encore quelques jours, ou quelques semaines. Deux rendez-vous internationaux mobiliseront l'attention des différents protagonistes du conflit : la rencontre des chefs d'Etats de la région, le 8 octobre à Kampala, au cours de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et enfin le Sommet de la Francophonie, prévu à Kinshasa du 12 au 14 octobre prochain.
Après ? Personne ne peut prédire l'avenir, mais les militaires du M23 risquent fort de reprendre la main sur l'aile politique du mouvement. Selon une source, les soldats du M23 sont convaincus qu'il «faut aller plus loin».
Car depuis plusieurs semaines, la simple revendication des accords du 23 mars (d'où le nom de M23) ne suffit plus. Les revendications sont devenues plus «globales» et résoluement «anti-Kabila».
D'après l'aile militaire de la rébellion, «il y a eu trop de morts, trop de populations déplacées pour continuer à faire confiance au président Joseph Kabila. On ne peut plus se retrouver dans cette armée là».
A la question «que ferez-vous par la suite ?», la réponse est claire : «on avance !».
Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, il est donc fort à parier que la situation sécuritaire risque de se dégrader après la mi-octobre. En début de semaine, plusieurs attaques de nuit ont déjà agité la ville de Goma.
Selon les autorités provinciales, 12 personnes seraient mortes des suites de nombreuses fusillades et d'attaques à la grenade. Le porte-parole de la région du Nord-Kivu, Ernest Kyaviro, a précisé à l'agence Reuters qu'il s'agissait sans doute «d'une infiltration de rebelles du M23».
L'information est difficile de vérifier, d'autant que depuis la réactivation de la guerre dans la région, de nombreux groupes armés ont repris du service et terrorisent régulièrement la population. Une chose est sûre, la «poudrière des Kivus» ne demande qu'une étincelle pour s'enflammer de nouveau.
Christophe RIGAUD - Afrikarabia
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