lundi 10 septembre 2012

RDC: Des experts préconisent un débat national sur le pillage de nos ressources

Samedi, 08 Septembre 2012

Les R-dCongolais n'ont pas la connaissance exacte des ressources de leur pays tout simplement parce qu'ils négligent la recherche. Très souvent, ce sont les recherches menées par des Occidentaux qui renseignent sur la situation de nos ressources.


Récemment, l'institut allemand des sciences de la terre a publié sur l'Internet un document sur les différents minerais et le potentiel écologique de la R-dC dont le bassin est la deuxième zone écologique du monde.

Le professeur Kibanda Matungila rapporte une anecdote d'un membre du gouvernement qui demandait aux experts étrangers de nous aider à faire des recherches sur les plantes médicinales de la R-dC: «Il ne savait pas que des savants japonais sont venus apprendre les plantes médicinales chez les pygmées Batwa».

Et de poursuivre : «Un professeur de la faculté des sciences de l'UNIKIN, spécialiste en hydrobiologie, venait de découvrir, il y a peu, un type d'algue extrêmement riche. Des Américains l'ont contacté pour mettre sa recherche à leur disposition. Ces algues sont dans les marécages entre Mbandaka et Kisangani et ont une valeur nutritive pour fabriquer des biscuits. C'est un enjeu de milliards de dollars, mais cette information est inconnue par les Congolais».

INVENTAIRE

Eh effet, combien de R-dCongolais savent que la plus grande réserve du thorium au monde se trouve dans le Nord-Kivu ? C'est avec ce produit que les Indiens développent les grandes centrales thermiques civiles, souligne le professeur Kibanda de l'UNIKIN. Ce n'est pas tout.

Le pétrole dans les lacs Albert et Edouard a des réserves de 2 milliards de barils. «La méconnaissance des richesses en R-dC est au niveau scientifique. Avec tout ce dont nous disposons, nous avons même le droit de siéger au conseil de sécurité de l'ONU.

A force de méconnaître ce qu'on possède, on se sous-estime», tranche-t-il.

Par ailleurs, le professeur Philippe Biyoya revendique un débat national sur les ressources du pays: «Le plaisir de vivre, de travailler, c'est lorsqu' mi dispose des ressources. Il semble qu'il n'existe pas un débat national sur les ressources du pays. Nous travaillons plus à nous clientiser que de développer notre indépendance. Nous sommes le seul pays au monde où les gens n'ont pas compris ce que c'est l'indépendance. L'indépendance signifie liberté. Il ne faut pas que la liberté qui nous est concédée, devienne un piège».

Pour lui, la priorité doit être de développer la jalousie de ce que la nature nous a donné comme ressources : «Nous ne pouvons pas dire que nous sommes un peuple, si nous ne savons pas sur quoi nous sommes assis.

Si l'Amérique vit de la R-dC, les Congolais vont vivre de quoi ?». L'adhésion à l'OHADA profite surtout aux entreprises.


Dans cette phase géoéconomique où chaque Etat travaille avec lés entreprises, il convient que les investisseurs étrangers ne puissent pas acquérir les secrets de production, suggère-t-il : «Aux Etats-Unis, on a constitué une commission de contrôle des investisseurs étrangers. On cible les entreprises qui traitent avec des Etats voyous. Nous devons, en R-dC, développer la capacité de contrôle».


Le professeur Biyoya souhaite un débat national sur le pillage de nos ressources : «Il y a intérêt à discuter de ce problème car le développement n'est pas une affaire statique, mais de génie propre. Un peuple se développe lorsqu'il trouve sa propre voie».

NZILA MUNGENGA SENDA

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