14 septembre 2012
Un hôpital de Kinshasa (AFP)
Un vendeur ambulant âgé de 42 ans s'est grièvement blessé en s'ouvrant le ventre à l'aide d'un tesson de bouteille à Kinshasa, désespéré par la saisie de sa marchandise dans le cadre de l'opération de salubrité publique "Kinshasa propre", a indiqué vendredi la police.
"Des gens vendaient (jeudi) devant l'hôtel Memling (dans le centre-ville de Kinshasa), et cet endroit n'est pas prévu pour ce genre d'activités.
Quand la police est arrivée, que les gens ont commencé à fuir et que tout a été saisi, un homme a cassé une bouteille et il s'est tailladé le ventre au niveau du nombril", a déclaré à l'AFP le général Jean-de-Dieu Oleko, chef de la police.
Selon lui, le vendeur ambulant, Médard Tombo, père de 4 enfants, aurait commis ce geste "désespéré" parce que sa marchandise de boissons a été saisie et qu'"il ne voyait pas comment il allait honorer la créance" envers son fournisseur. "La blessure était quand même assez profonde", a ajouté le général Oleko.
Le Dr Albert Diabeno, directeur de l'hôpital général de Kinshasa où le vendeur a été admis, a précisé à l'AFP qu'il y avait notamment "une lésion de la couche qui recouvre les intestins".
"Quand il est arrivé hier (jeudi), nous-mêmes on était inquiets, on se demandait s'il allait s'en sortir. Il avait perdu beaucoup de sang, on a dû le transfuser pendant qu'il était opéré. Pour le moment, il se porte bien, ses taux vitaux sont stables, il parle...", a ajouté le médecin.
"Quand on parle avec lui, il dit qu'il a voulu se suicider parce qu'il en avait marre de la tracasserie des policiers", a expliqué le Dr Diabeno.
"Quand un homme est blessé comme ça, ça fait toujours mal. J'ai rappelé encore une fois mes hommes pour leur dire que tout en appliquant la loi, il y a aussi une manière de faire", a souligné le général Oleko, insistant sur la nécessité de "conscientiser et les policiers et les vendeurs".
Les soins du patient sont pris en charge par la municipalité. Il pourrait sortir la semaine prochaine.
La tentative désespérée de Médard Tombo serait une première. Sur Facebook, des commentaires choqués accompagnent la photo de son corps évanoui, tailladé et ensanglanté.
"Peut-être le début du Printemps bantou", un peuple présent en Afrique centrale et australe, indique l'un des messages. Il fait référence au "Printemps arabe" qui s'est déclenché par l'immolation en Tunisie du jeune commerçant Mohamed Bouazizi, à qui l'on avait saisi les outils de travail.
Les autorités de Kinshasa ont lancé en mai l'opération "Kinshasa propre", destinée à embellir la capitale congolaise.
Des ONG avaient dénoncé l'incendie de marchés clandestins et de marchandises (pain, cigarettes, recharges téléphoniques...), qui précarise plus encore les Kinois. En République démocratique du Congo, deux-tiers des 68 millions de Congolais vivent avec 1,25 dollar par jour malgré les importantes richesses minières.
Le gouvernement avait condamné les dérapages mais des ONG regrettaient qu'il n'y ait pas de sanction ou de réparation pour les victimes.
Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, a plusieurs fois dit que l'opération n'était pas liée au sommet de la Francophonie qui se tiendra à Kinshasa du 12 au 14 octobre.
Libération
Un hôpital de Kinshasa (AFP)
Un vendeur ambulant âgé de 42 ans s'est grièvement blessé en s'ouvrant le ventre à l'aide d'un tesson de bouteille à Kinshasa, désespéré par la saisie de sa marchandise dans le cadre de l'opération de salubrité publique "Kinshasa propre", a indiqué vendredi la police.
"Des gens vendaient (jeudi) devant l'hôtel Memling (dans le centre-ville de Kinshasa), et cet endroit n'est pas prévu pour ce genre d'activités.
Quand la police est arrivée, que les gens ont commencé à fuir et que tout a été saisi, un homme a cassé une bouteille et il s'est tailladé le ventre au niveau du nombril", a déclaré à l'AFP le général Jean-de-Dieu Oleko, chef de la police.
Selon lui, le vendeur ambulant, Médard Tombo, père de 4 enfants, aurait commis ce geste "désespéré" parce que sa marchandise de boissons a été saisie et qu'"il ne voyait pas comment il allait honorer la créance" envers son fournisseur. "La blessure était quand même assez profonde", a ajouté le général Oleko.
Le Dr Albert Diabeno, directeur de l'hôpital général de Kinshasa où le vendeur a été admis, a précisé à l'AFP qu'il y avait notamment "une lésion de la couche qui recouvre les intestins".
"Quand il est arrivé hier (jeudi), nous-mêmes on était inquiets, on se demandait s'il allait s'en sortir. Il avait perdu beaucoup de sang, on a dû le transfuser pendant qu'il était opéré. Pour le moment, il se porte bien, ses taux vitaux sont stables, il parle...", a ajouté le médecin.
"Quand on parle avec lui, il dit qu'il a voulu se suicider parce qu'il en avait marre de la tracasserie des policiers", a expliqué le Dr Diabeno.
"Quand un homme est blessé comme ça, ça fait toujours mal. J'ai rappelé encore une fois mes hommes pour leur dire que tout en appliquant la loi, il y a aussi une manière de faire", a souligné le général Oleko, insistant sur la nécessité de "conscientiser et les policiers et les vendeurs".
Les soins du patient sont pris en charge par la municipalité. Il pourrait sortir la semaine prochaine.
La tentative désespérée de Médard Tombo serait une première. Sur Facebook, des commentaires choqués accompagnent la photo de son corps évanoui, tailladé et ensanglanté.
"Peut-être le début du Printemps bantou", un peuple présent en Afrique centrale et australe, indique l'un des messages. Il fait référence au "Printemps arabe" qui s'est déclenché par l'immolation en Tunisie du jeune commerçant Mohamed Bouazizi, à qui l'on avait saisi les outils de travail.
Les autorités de Kinshasa ont lancé en mai l'opération "Kinshasa propre", destinée à embellir la capitale congolaise.
Des ONG avaient dénoncé l'incendie de marchés clandestins et de marchandises (pain, cigarettes, recharges téléphoniques...), qui précarise plus encore les Kinois. En République démocratique du Congo, deux-tiers des 68 millions de Congolais vivent avec 1,25 dollar par jour malgré les importantes richesses minières.
Le gouvernement avait condamné les dérapages mais des ONG regrettaient qu'il n'y ait pas de sanction ou de réparation pour les victimes.
Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta, a plusieurs fois dit que l'opération n'était pas liée au sommet de la Francophonie qui se tiendra à Kinshasa du 12 au 14 octobre.
Libération
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