La représentation de la pièce « Ngando », inspirée du roman de feu Lomami Tshibamba, donnait le ton du programme d'animation théâtrale destiné à cette fin au profit des écoles de la capitale le 29 septembre au Complexe scolaire Révérend Ntula. Animé par le Centre de recherche et art du spectacle africain (Crasa), le programme ainsi lancé le week-end dernier à N'Djili jouit du partenariat des Archives et Musée de la littérature de Belgique, de l'Institut supérieur pédagogique de la Gombe (ISP/Gombe) et du Centre Wallonie-Bruxelles (CWB).
La prestation des artistes très appréciée des élèves du primaire et du secondaire leur a valu une grande salve d'acclamations. Les spectateurs qui ont trouvé fort à leur goût cette représentation ont témoigné tout l'intérêt qu'ils y avaient accordé. Il suffisait d'observer l'empressement avec lequel les élèves répondaient aux questions posées à l'issue de la représentation.
L'attitude du jeune public, une centaine d'élèves âgés entre 6 et 18 ans, a beaucoup réjoui la coordonatrice du projet au niveau local, Émilienne Akonga. La secrétaire générale de l'ISP/Gombe s'est dite plus que jamais confortée à mener avec ardeur le « Programme d'animation théâtrale dans les écoles ».
Inscrit dans le projet « Constitution d'une mémoire littéraire historique de l'Afrique centrale », cette démarche vient appuyer la mise en ligne des « textes fondateurs » de la littérature des pays de cette sous-région. Au stade actuel y prennent part ensemble les pays des Grands lacs, à savoir le Rwanda, le Burundi et la RDC.
Les chercheurs sont tenus d'en décortiquent le contenu par le biais d'analyses adéquates et les mettre à leur tour « à la disposition des étudiants et tout lecteur intéressé à connaître la mémoire de l'Afrique centrale », a expliqué Émilienne Akionga. Car elle a soutenu : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans racines comparable à un bateau sans boussole, il sera appelé à chavirer, à mourir sans laisser de traces ».
Tenu pour un projet scientifique d'envergure, la « Constitution d'une mémoire littéraire historique de l'Afrique centrale », requiert une étroite collaboration des universités des pays de la sous-région des Grands lacs.
Il est mis en route de façon à susciter un intérêt sur ce volet culturel à tous les niveaux. Les éducateurs ont pensé le ramener au niveau des élèves à travers une ingénieuse adaptation des textes qui leur permette une meilleure assimilation mais aussi susceptible de susciter un engouement particulier pour la lecture.
Ainsi, la mise en scène d'un extrait de « Ngando » par le Crasa traduit à suffisance la mise en œuvre de l'approche choisie au bénéfice des plus jeunes. Le roman de Lomami Tshibamba, a souligné Émilienne Akonga, « prône les valeurs africaines, tout particulièrement celles du Congo et demeure éducatif ».
Il est question d'obéissance mais aussi de la nécessité d'étudier. La symbolique est très importante, elle fait référence à la perception d'autrefois de la civilisation et du choc qu'il a suscité en confrontation avec les traditions locales.
On l'a entendu dans les plaintes des personnages : « Tous nos enfants qui sont allés à l'école des blancs ne nous écoutent plus. Bien plus, ils interprètent à leur manière les valeurs éducatrices et civilisatrices qu'ils n'approuvent pas ».
La tournée amorcée au Complexe scolaire Révérend Ntula samedi dernier va s'étendre à plusieurs écoles de la ville. Ainsi, l'agenda prévoit les prochaines représentations les 27 et 31 octobre.
L'école Ardente et le Complexe scolaire La Persévérance recevront Me Alexandre Mwambayi Kalengayi et sa troupe à la première date tandis que Saint-Joseph Madaila accueillera le Crasa dans ses murs en dernier.
Nioni Masela
Photo : Un extrait de la première représentation au complexe scolaire Révérend Ntula
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire