dimanche 9 décembre 2012

Chronologie du Congo (1882-2009)



1882: la région devient une colonie belge sous le règne de Léopold II. La colonie est propriété personnelle du souverain. Le pays prendra le nom de Congo belge en 1908.

1960

Juin: indépendance, sous le nom de République du Congo. Des tensions apparaissent rapidement entre le président Joseph Kasa-Vubu, partisan du fédéralisme, et son premier ministre Patrice Lumumba, favorable à la centralisation.

Juillet: tentative de sécession au Katanga dirigée par Moïse Tshombé. Celui-ci est appuyé par des mercenaires occidentaux. Le Sud-Kasaï se proclame indépendant en août. Le pays se balkanise.

Septembre: faute de soutien occidental, Lumumba se tourne vers Moscou. Il est révoqué par le président mais obtient le soutien du parlement. Le colonel Joseph-Désiré Mobutu, chef d'état-major, suspend les institutions et installe au pouvoir un collège de commissaires généraux. Patrice Lumumba est placé en résidence surveillée.

1961: arrêté sur ordre de Mobutu en décembre, Patrice Lumumba est assassiné par les troupes de Tshombé le 17 janvier. Une violente répression s'abat sur ses partisans. Mobutu restaure le pouvoir de Kasa-Vubu.

1963: fin de la sécession katangaise.

1965: nouveau coup d'Etat de Mobutu. Il sera proclamé président de la République deux mois plus tard. Etienne Tshisekedi, futur leader de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), est ministre de l'Intérieur.

1970: instauration d'un régime de parti unique, le Mouvement populaire de la révolution.

1971: Mobutu lance une campagne de retour aux valeurs africaines. Le pays prend le nom de Zaïre.

1977: guerre du Shaba (ex-Katanga) déclenchée par une tentative de sécession.

1978: deuxième guerre du Shaba. Intervention des troupes françaises à Kolwezi.

1990: déterioration de l'économie. Des manifestations étudiantes sont sévèrement réprimées à Lubumbashi. Autorisation formelle du multipartisme.

1991: une Conférence nationale est chargée d'organiser la transition démocratique. De violentes émeutes, suivies de pillages, éclatent dans la capitale. La France et la Belgique prennent leurs distances avec Mobutu, et évacuent leurs ressortissants.

1992: la Conférence nationale désigne Etienne Tshisekedi comme Premier ministre. Effondrement de l'économie.

1993: Tshisekedi est révoqué par Mobutu. Vague de violences interethniques dans le Kivu, province frontalière du Rwanda, et au Shaba (ex-Katanga).Confusion politique; deux structures de pouvoir, pro et anti-Mobutu coexistent.

1994: au lendemain du génocide rwandais, plus d'un million de Hutus de ce pays se réfugie dans l'est du Zaïre, fuyant l'avancée du Front patriotique rwandais (à majorité tutsi) qui prend le pouvoir à Kigali.

1996

Août-septembre: des combats éclatent dans le Kivu entre l'armée zaïroise et des Banyamulenge, Congolais tutsis de souche rwandaise, appuyés par l'armée de Kigali.

Octobre: naissance de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL), dirigée par Laurent-Désiré Kabila et parrainée par l'Ouganda et le Rwanda.

Novembre: les rebelles prennent Goma et Bukavu, jetant sur les routes des centaines de milliers de réfugiés hutu rwandais.

1997

Février: la rébellion conquiert le Katanga.

Mars: chute de Kisangani. Mobutu, en convalescence en France, regagne Kinshasa.

Mai: le 16, Mobutu fuit Kinshasa. Le lendemain, les rebelles entrent dans la capitale. Le Zaïre est rebaptisé République démocratique du Congo (RDC). Les activités des partis politiques sont suspendues. Laurent-Désiré Kabila s'attribue pratiquement tous les pouvoirs.

Septembre: plus de 2 000 personnes ont été tuées depuis juillet dans le Kivu lors d'affrontements entre militaires et milices Maï-Maï.

1998

Juin: un rapport de l'ONU affirme que les forces de Kabila ont commis de nombreux massacres en 1996/97 contre les réfugiés rwandais hutus dans l'ex-Zaïre.

Août: l'Ouganda et le Rwanda soutiennent un mouvement de rébellion banyamulenge dans le Kivu. Le 16, la rébellion annonce la création du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD).Le conflit se transforme aussitôt en une guerre régionale, mettant aux prises deux coalitions: d'un côté les factions rebelles soutenues par le Rwanda et l'Ouganda, qui se disputent le contrôle de deux tiers du pays, de l'autre les forces gouvernementales de Kinshasa, appuyées par l'Angola et le Zimbabwe.

1999

17 mai: scission au sein du RCD, avec désormais une partie appuyée par le Rwanda et l'autre par l'Ouganda, qui soutient un autre mouvement rebelle, le Mouvement de libération du Congo (MLC).

Juillet: un accord de cessez-le feu est signé à Lusaka par Kinshasa et ses alliés, le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie, ainsi que par l'Ouganda et le Rwanda qui appuient la rébellion. L'accord est ratifié en août par les trois mouvements rebelles. Il n'est jamais entré en vigueur. Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba prend le contrôle de Gbadolite. Il fait de l'ancien fief de Mobutu la "capitale" des territoires qu'il contrôle.

2000

Février: l'ONU approuve l'envoi de 5 500 hommes (500 observateurs et 5 000 Casques bleus) pour veiller au respect d'un cessez-le-feu. En juin, le Conseil de sécurité approuve une résolution ordonnant le retrait de toutes les forces étrangères, mais sans fixer de date limite à ces départs.

Mai: selon Amnesty International, des milliers de civils ont été tués, torturés et ont disparu en RDC, où tant les forces gouvernementales que l'opposition armée sont accusées de violation massive des droits de l'homme.

2001

16 janvier: Laurent-Désiré Kabila est assassiné par l'un de ses gardes du corps. Le lendemain, la direction du gouvernement et le haut-commandement militaire sont confiés au général-major Joseph Kabila, son fils.

15 février: relance du processus de paix lors d'un sommet à Lusaka (Zambie) avec l'annonce d'un calendrier du déploiement des observateurs de l'ONU en RDC.

29 mars: la Mission d'observation des Nations unies (MONUC) déploie un premier contingent dans l'est, en territoire rebelle, puis le 4 avril, en zone gouvernementale.

16 avril: l'ONU appelle à l'instauration de sanctions contre les rebelles et les pays étrangers qui les soutiennent, afin d'arrêter le pillage des ressources naturelles locales.

Août: affrontements interethniques en Ituri (nord-est).

Novembre - Le MLC se retire de Bunia, capitale de l'Ituri.

13 octobre: ouverture, à Addis Abeba, du dialogue intercongolais pour la réconciliation nationale, au cours duquel gouvernement, opposition, rebelles et société civile doivent discuter d'un futur partage du pouvoir. Celui-ci est aussitôt interrompu faute d'accord sur le nombre de représentants.

9 décembre: les belligérants réunis à Abuja (Nigeria), concluent un accord sur les participants au dialogue intercongolais qui doit reprendre en février en Afrique du Sud.

2002

25 février-19 avril: dialogue intercongolais à Sun City (Afrique du Sud), débouchant sur un accord partiel de partage du pouvoir, jamais appliqué.

30 juillet: la RDC et le Rwanda signent un accord de paix prévoyant le désarmement des extrémistes Interahamwe et des ex-FAR (ancienne armée rwandaise), puis leur rapatriement au Rwanda, en échange d'un retrait des troupes rwandaises.

Septembre: l'Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga, soutenu par l'Ouganda, prend le contrôle de Bunia (Ituri).

5 octobre: le Rwanda rapatrie officiellement le dernier soldat de son contingent.

17 décembre: signature à Pretoria d'un accord de paix, qui doit mener le Congo, sous la supervision d'un gouvernement de transition pour deux ans, à des élections générales.

2003

Janvier: la Monuc signale des violations des droits de l'homme, dont le viol et le cannibalisme, en Ituri et au Nord-Kivu par les rebelles du MLC et du RCD-N (Rassemblement congolais pour la démocratie - National, dissidence de la principale rébellion congolaise, le RCD).

Mars: L'armée ougandaise chasse l'UPC de Bunia.

18 mars: plusieurs mouvements politico-militaires signent un accord de cessez-le-feu pour l'Ituri, à l'exception de L'UPC.

2 avril: après 19 mois de négociations, les délégués du dialogue intercongolais signent à Sun City l'acte final de leurs travaux.

Fin avril: début du retrait des troupes ougandaises de l'Ituri. Des affrontements interethniques reprennent à Bunia, capitale de l'Ituri.

12 mai: l'UPC reprend la ville de Bunia. La France annonce qu'elle est "disposée" à envoyer un contingent militaire en Ituri sous les auspices de l'ONU.

16 mai: les chefs de cinq milices de l'Ituri s'engagent à Dar es-Salaam à respecter le cesser-le-feu du 18 mars.

30 juin: nomination d'un gouvernement d'union nationale pour la transition.
Déploiement d'une force française mandatée par l'ONU en Ituri.

12 juillet: le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) annonce la fin de la guerre contre Kinshasa.

22 août: Installation d'un Parlement de transition.

2004

16 mai: nomination des gouverneurs des 11 provinces.

2-9 juin: la ville de Bukavu (Sud-Kivu) est brièvement occupée par des soldats dissidents. Le président Kabila accuse le Rwanda.

11 juin: tentative de coup d'Etat menée par des militaires de la garde présidentielle.

13 août: massacre de plus de 150 personnes dans un camp de réfugiés tutsis congolais au Burundi, près de la frontière congolaise. Des miliciens congolais Maï-Maï et des extrémistes rwandais hutus, basés en RDC, seraient impliqués.

1er octobre: une résolution de l'Onu augmente les effectifs de la Monuc et élargit son mandat.

Décembre : violents combats au Nord-Kivu, entre l'armée et des soldats mutins tutsis pro-Rwandais.
2005

13 mai: adoption d'une nouvelle constitution par le Parlement. Elle institue un régime semi-présidentiel dans un Etat unitaire fortement décentralisé comprenant 26 provinces au lieu de onze.

Juillet : la MONUC lance des opérations dans le Sud-Kivu pour neutraliser les diverses factions rebelles qui terrorisent les civils dans cette zone.

18 décembre: les Congolais votent à plus de 80% pour le projet de Constitution soumis à référendum.

28 décembre: 86 rebelles ougandais, six militaires congolais et un Casque bleu sont tués au cours d'une offensive contre des rebelles ougandais au Nord-Kivu.

2006

23 janvier: Huit casques bleus sont tués en Ituri lors d'un accrochage avec des rebelles ougandais. Depuis la création de la MONUC en 1999, 28 casques bleus ont été victimes des rebelles.

13 février: une conférence est organisée à Bruxelles sous l'égide de l'ONU pour engager un nouvel effort humanitaire en faveur du Congo.

20 mars: ouverture du procès du chef de milice Thomas Lubanga par la Cour pénale internationale, pour avoir enrôlé des enfants.

25 avril: une résolution de l'ONU autorise le déploiement de l'EUFOR RDCongo, opération de l'Union européenne constituée d'une force de 2 000 hommes devant soutenir les 17 000 soldats de la MONUC, chargée d'assurer la sécurité pendant et après les élections.

Mai-juin: l'armée et la MONUC déclenchent une offensive en Ituri contre les miliciens du Mouvement révolutionnaire congolais (MRC) qui entretiennent la terreur dans la région.

30 juillet: premier tour des élections législatives et présidentielle. Joseph Kabila obtient 44,8% des voix devant le vice-président Jean-Pierre Bemba (20%), à l'occasion du premier scrutin démocratique depuis 40 ans.

29 octobre: Joseph Kabila remporte le second tour de l'élection présidentielle avec 58% des voix contre 42% à Jean-Pierre Bemba.

2007

Mars: le refus du leader de l'opposition Jean-Pierre Bemba de se séparer de sa garde personnelle provoque de violents combats à Kinshasa, faisant une soixantaine de morts.

Avril : Jean-Pierre Bemba quitte la résidence de l'ambassadeur d'Afrique du Sud à Kinshasa où il s'était réfugié en mars. Il fuit en Europe.

Mai : des casques-bleus pakistanais sont accusés de trafics d'or et d'armes en Ituri.

28 mai: massacre de 18 civils dans le Sud-Kivu. L'archevêque de Bukavu, Mgr François-Xavier Maroy Rusengo, avertit quelqeus jours après que " les éléments sont apparemment réunis pour une nouvelle guerre au Sud-Kivu ". Il dénonce une armée congolaise " incapable de défendre la population " contre les exactions des milices.

Juin : assassinat d'un journaliste de Radio Okapi, le troisème journaliste tué depuis 2005.
Fin Août : début d'affrontements au Nord-Kivu entre l'armée régulière et des soldats insurgés ralliés au chef de guerre tutsi Laurent Nkunda, général déchu de l'armée congolaise, soutenu par le Rwanda. Les combats entraînent le départ de milliers de réfugiés.

2008

Janvier: une conférence de paix est organisée pour mettre fin aux combats dans le Nord et dans le Sud-Kivu. Un accord de paix est signé, prévoyant que les combattants du général Nkunda se retirent de leurs positions dans l'est du pays.

24 mai : Jean-Pierre Bemba est arrêté en Belgique sur mandat du procureur de la Cour pénale internationale, dans le cadre de l'enquête sur les crimes commis en République centrafricaine en 2002-2003.
Août : reprise des affrontements dans le Nord-Kivu.

Octobre-novembre : une vaste offensive de la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda dans le Nord-Kivu met en déroute l'armée nationale et provoque l'exode de 250 000 réfugiés.

5 décembre : dans un renversement d'alliance spectaculaire, la RDC et le Rwanda signent à Kigali un accord pour le désarmement des milices hutues rwandaises des FDLR, basées dans l'est du pays depuis le génocide de 1994 au Rwanda.

8 décembre : négociations entre le gouvernement et les rebelles du CNDP de Laurent Nkunda, à Nairobi, en présence des médiateurs des Nations unies et de l'Union africaine.

14 décembre : des militaires soudanais, congolais et ougandais lancent une opération militaire conjointe au nord-est de la RDC contre des rebelles de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA), mouvement de rébellion ougandais, auteur d'innombrables massacres, en Ouganda et au Congo.

22 décembre : le Conseil de sécurité autorise l'envoi de 3 000 personnes supplémentaires pour renforcer la Monuc (qui compte 17 000 hommes).

2009

5 janvier : un groupe d'officiers du CNDP mené par Bosco Ntaganda (recherché par la Cour pénale internationale) affirme avoir démis de ses fonctions Laurent Nkunda pour " mauvaise gouvernance ".

16 janvier : Bosco Ntaganda annonce la signature d'un cessez-le-feu entre le CNDP et le gouvernement congolais, en présence du chef d'état-major rwandais.

20 janvier
: plus de 3000 soldats rwandais entrent au Congo. Les armées du Congo et du Rwanda vont s'attaquer ensemble aux bases arrière des milices hutues rwandaises installés dans l'est congolais.

22 janvier : Laurent Nkunda est arrêté par les autorités rwandaises et assigné à résidence dans la ville frontalière de Gisenyi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire