lundi 10 décembre 2012
Une vingtaine de militaires rwandais sont détenus à Kinshasa où ils ont été transférés, après leur arrestation à Goma dans les rangs des rebelles du M23 qui ont occupé la capitale du Nord-Kivu du 20 novembre au 1er décembre, a appris lundi 10 décembre lepotentielonline.com de sources concordantes.
« Il s'agit là d'une preuve que c'est le Rwanda qui a occupé Goma, ainsi que le confirme le rapport additif des experts des Nations Unies sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo », ont-elles commenté.
En effet, Kigali a toujours mis en cause l’impartialité des experts onusiens, allant jusqu’à suspecter leur coordonnateur Steve Hege de « sympathie avec les Forces démocratiques du Rwanda (FDRL) », en évoquant un « agenda politique poursuivi par les experts (qui) n’a rien à voir avec les vraies causes du conflit qui touche l’Est de la RDC».
Etabli en tenant compte de la lettre du gouvernement rwandais qui « n’a cependant pas conduit à la révision des conclusions des experts onusiens car les éléments apportés par Kigali ne constituaient pas des éléments de fond », le rapport définitif publié en novembre affirme que « le Rwanda a continué son soutien au M23 et à d’autres groupes armés par le biais de violation de l’embargo sur les armes ».
Les experts onusiens confirment que « des officiers rwandais ont également procuré de l’aide militaire en renforçant d’une manière permanente les troupes du M23, ainsi qu’en procurant de l’aide clandestine au M23 par le biais des unités spéciales de Rwanda Defense Force(RDF) qui sont stationnées auprès des FARDC à Rutshuru pour des opérations conjointes RDC-Rwanda ».
« Des recrutements pour le M23 ont, sous la responsabilité du ministre de la Défense rwandais James Kabarebe, eu lieu dans des villages rwandais. Des centaines d’enfants, aussi bien des fillettes que des garçons, ont de même été recrutés.
Certains garçons ont été utilisés aux lignes de front afin de couvrir les troupes avançantes et ce parfois après à peine une semaine d’entrainement de ces premiers. Des recrutements de sympathisants ainsi que des levées de fonds pour la rébellion ont même été organisés par des membres du FPR, parti politique au pouvoir dirigé par le général Paul Kagame », précisent-ils dans leur rapport définitif.
« Les rebelles M23 transportent la plupart de leurs blessés à l’hôpital militaire de Kanombe, au Rwanda. Quant aux morts parmi la rébellion, ils sont enterrés par des soldats du RDF. Selon des anciens officiers et des soldats du M23, Bosco Ntaganda reste le plus haut commandant des rebelles, tandis que Makenga est responsable des opérations et de la coordination avec des groupes armés alliés au M23. Quant à Laurent Nkunda, assigné à résidence au Rwanda, il se serait, en violation de son interdiction de voyager, rendu à Runyonyi pour rendre visite au M23 afin d’encourager les officiers », affirment-ils également.
Revendications en trompe-l’œil
Les négociations entre le gouvernement de la RD Congo et le M23, qui ont débuté dimanche 9 décembre à Kampala (Ouganda), mettent à jour l’aspect « trompe-l’œil » des revendications du mouvement rebelle. « Une vice-Primature, celle en charge de la Défense en particulier, l’Etat-major général des FARDC, les gouvernorats du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la reconnaissance indistincte des grades proposés par le M23 (branche armée du CNDP ayant signé l’Accord de Goma le 23 mars 2009) …, c’est en substance ce que réclament les mutins à la solde de Kigali », rapporte la presse internationale.
« De manière claire, le M23 lance au gouvernement le message que voici : soit vous accédez à nos revendications sans discuter, soit nous vous embarquons dans le périlleux processus d’un dialogue inclusif. En effet, les stratèges rwandais parrainant le M23 savent qu’en cas de dialogue étendu à l’Opposition sans exclusive et à la diaspora, sans oublier la Société civile, la dynamique générale des assises serait de nature particulièrement hostile à Kabila et à son système », estime-t-elle.
Selon des analystes politiques, « on est en face d’un schéma farfelu, pire à tous égards, le but poursuivi étant simplement de contraindre Kinshasa à choisir entre la noyade certaine dans le cadre d’un dialogue inclusif et la perspective de s’en tirer bon compte en accédant directement et sans contrepartie, aux revendications du M23 ».
« En effet, en traitant directement avec le M23, en dehors de tout cadre inclusif, Kinshasa aura l’avantage de conserver pour lui une marge de manœuvre publique plus large. Mais, il faudra alors faire face à la fronde politique qui va naître, pendant que les marionnettes rwandaises vont se la couler douce », avertissent-ils.
Angelo Mobateli
Le potentiel
Une vingtaine de militaires rwandais sont détenus à Kinshasa où ils ont été transférés, après leur arrestation à Goma dans les rangs des rebelles du M23 qui ont occupé la capitale du Nord-Kivu du 20 novembre au 1er décembre, a appris lundi 10 décembre lepotentielonline.com de sources concordantes.
« Il s'agit là d'une preuve que c'est le Rwanda qui a occupé Goma, ainsi que le confirme le rapport additif des experts des Nations Unies sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo », ont-elles commenté.
En effet, Kigali a toujours mis en cause l’impartialité des experts onusiens, allant jusqu’à suspecter leur coordonnateur Steve Hege de « sympathie avec les Forces démocratiques du Rwanda (FDRL) », en évoquant un « agenda politique poursuivi par les experts (qui) n’a rien à voir avec les vraies causes du conflit qui touche l’Est de la RDC».
Etabli en tenant compte de la lettre du gouvernement rwandais qui « n’a cependant pas conduit à la révision des conclusions des experts onusiens car les éléments apportés par Kigali ne constituaient pas des éléments de fond », le rapport définitif publié en novembre affirme que « le Rwanda a continué son soutien au M23 et à d’autres groupes armés par le biais de violation de l’embargo sur les armes ».
« Des recrutements pour le M23 ont, sous la responsabilité du ministre de la Défense rwandais James Kabarebe, eu lieu dans des villages rwandais. Des centaines d’enfants, aussi bien des fillettes que des garçons, ont de même été recrutés.
Certains garçons ont été utilisés aux lignes de front afin de couvrir les troupes avançantes et ce parfois après à peine une semaine d’entrainement de ces premiers. Des recrutements de sympathisants ainsi que des levées de fonds pour la rébellion ont même été organisés par des membres du FPR, parti politique au pouvoir dirigé par le général Paul Kagame », précisent-ils dans leur rapport définitif.
« Les rebelles M23 transportent la plupart de leurs blessés à l’hôpital militaire de Kanombe, au Rwanda. Quant aux morts parmi la rébellion, ils sont enterrés par des soldats du RDF. Selon des anciens officiers et des soldats du M23, Bosco Ntaganda reste le plus haut commandant des rebelles, tandis que Makenga est responsable des opérations et de la coordination avec des groupes armés alliés au M23. Quant à Laurent Nkunda, assigné à résidence au Rwanda, il se serait, en violation de son interdiction de voyager, rendu à Runyonyi pour rendre visite au M23 afin d’encourager les officiers », affirment-ils également.
Revendications en trompe-l’œil
Les négociations entre le gouvernement de la RD Congo et le M23, qui ont débuté dimanche 9 décembre à Kampala (Ouganda), mettent à jour l’aspect « trompe-l’œil » des revendications du mouvement rebelle. « Une vice-Primature, celle en charge de la Défense en particulier, l’Etat-major général des FARDC, les gouvernorats du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, la reconnaissance indistincte des grades proposés par le M23 (branche armée du CNDP ayant signé l’Accord de Goma le 23 mars 2009) …, c’est en substance ce que réclament les mutins à la solde de Kigali », rapporte la presse internationale.
« De manière claire, le M23 lance au gouvernement le message que voici : soit vous accédez à nos revendications sans discuter, soit nous vous embarquons dans le périlleux processus d’un dialogue inclusif. En effet, les stratèges rwandais parrainant le M23 savent qu’en cas de dialogue étendu à l’Opposition sans exclusive et à la diaspora, sans oublier la Société civile, la dynamique générale des assises serait de nature particulièrement hostile à Kabila et à son système », estime-t-elle.
Selon des analystes politiques, « on est en face d’un schéma farfelu, pire à tous égards, le but poursuivi étant simplement de contraindre Kinshasa à choisir entre la noyade certaine dans le cadre d’un dialogue inclusif et la perspective de s’en tirer bon compte en accédant directement et sans contrepartie, aux revendications du M23 ».
« En effet, en traitant directement avec le M23, en dehors de tout cadre inclusif, Kinshasa aura l’avantage de conserver pour lui une marge de manœuvre publique plus large. Mais, il faudra alors faire face à la fronde politique qui va naître, pendant que les marionnettes rwandaises vont se la couler douce », avertissent-ils.
Angelo Mobateli
Le potentiel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire