mardi 8 janvier 2013

Pour proteger KAGAME - MUSEVENI : La communauté internationale veut "congoliser" la rébellion du M23

07/01/2013


Roger LUMBALA

Il y a un combat au niveau de l'opinion internationale pour " congoliser " la rébellion du M23 en la faisant passer pour une affaire congolo-congolaise qui n'a rien à voir avec le pouvoir rwandais malgré des évidences présentées dans tous les rapports de l'ONU.

Des Congolais " pur sang ", qui n'ont rien à voir avec la communauté tutsie, ont été recrutés pour cette charge. C'est le cas du député national élu à Mbuji-Mayi Roger Lumbala Tshitenga, président national du parti politique dénommé RCD/N. Sa mission consiste au blanchiment des actes posés par la rébellion en les portant en tant que Congolais afin de remettre en cause la " rwandalité " (caractère rwandais) de leurs auteurs.

Roger Lumbala Tshitenga remplit là une mission ingrate au service de la balkanisation qui est en cours au Nord-Kivu. Il l'endosse avec ses implications sur le plan économique où l'Etat perd des dizaines de millions de dollars qui prennent le chemin du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi.

Au cours de sa plénière d'hier, l'Assemblée nationale a décidé de passer à la vitesse supérieure suite à l'adhésion d'un de ses membres au M23. C'est de la sorte que là où le dossier Lumbala ne figurait pas à l'ordre du jour de la session extraordinaire de la chambre basse, la plénière a opté pour l'insertion de cette affaire dans la session en cours.

Dès ce matin, le président de la commission PAJ recevra le procureur général de la République pour entendre son réquisitoire avant que la plénière ne lève l'option dans l'après-midi.

A en croire certaines indiscrétions, le député Roger Lumbala sera invalidé ce jour au Palais du peuple.

Ce qui est grave dans cette adhésion de Roger Lumbala au M23 et qui diffère de l'époque du RCD, c'est le fait qu'en sa qualité de député national, il est le dépositaire de la légalité constitutionnelle, rôle qu'il avait accepté de jouer lorsqu'il s'est opposé à l'ordre de boycott donné par Tshisekedi à tous les parlementaires de l'Opposition.

Ce faisant, il s'inscrivait dans la défense de l'ordre institutionnel. En tant qu'élu du peuple, donc son représentant, il incarnait l'Etat congolais. A ce titre, son adhésion à un mouvement rebelle est à considérer comme une haute trahison.

Pour un dépositaire du pouvoir public au même titre que le président de la République, le cas du député Roger Lumbala n'appelle même pas débat. L'élu du peuple s'est disqualifié, il s'est invalidé d'office ou mieux il s'est " auto-exclu " de l'Assemblée nationale.

Les députés ne devront, de ce fait, que prendre acte en évitant de se perdre dans de longs débats acrobatiques inutiles à ce sujet alors que l'acte posé par leur pair, en l'occurrence la haute trahison, n'appelle pas débat. Débattre de quoi ? Un non sens.

Car, aucun citoyen digne de ce nom ne peut composer avec un mouvement rebelle dont la doctrine de base est de parvenir contre vents et marées à la partition de la RDC telle que conçue dans certains milieux de la haute finance internationale. Pour un député, traverser cette ligne rouge est gravissime.

Roger Lumbala lui-même se défend de ne pas avoir adhéré au M23 où il n'apporte qu'un simple soutien. Une explication alambiquée qui dénote la perfidie de l'homme.

Car, il est bizarre que celui qui n'est pas du tout membre d'un mouvement rebelle qui a installé son " Etat " sur une partie du territoire national, en l'occurrence à Rutshuru, soit nommé chef adjoint de la délégation.

La vérité est que Lumbala Tshitenga, qui a roulé la bosse dans presque toutes les rébellions pro-Kigali des années 2000, se positionne en prévision du prochain partage du gâteau à l'issue des négociations en cours.

Il n'y a que cette perspective qui peut intéresser Roger Lumbala qui, en cette matière, sait retourner la veste selon la circonstance. Il n'est pas un homme des convictions.

Par ailleurs, les rasons qu'il avance, notamment la «vérité des urnes» que les rebelles ont ajouté à leurs revendications et qui motive sa présence à leurs côtés, sont totalement farfelues.

Elles ne tiennent pas la route dans la mesure où Roger Lumbala, président du RCD/N qui se faisait le porte-voix de Tshisekedi wa Mulumba pendant tout le processus électoral, a eu maille à partir avec le " lider maximo " de l'UDPS.

Au moment où ce dernier a décrété une " fatwa " contre l'Assemblé nationale qu'il qualifie d'une chambre des députés nommés par Kabila qu'il faut boycotter, Lumbala Tshitenga a brisé ce mot d'ordre et est allé siéger en déclarant qu'il fera prévaloir la vérité des urnes à l'intérieur des institutions.

Près de douze mois après, l'élu de Mbuji-Mayi est loin, très loin de faire triompher la vérité des urnes dans l'hémicycle.

Quand il prend pour entre autres revendications à appuyer à Kampala la vérité des urnes, il est pourtant conscient qu'aux négociations entre le M23 et le Gouvernement, il ne sera jamais question de recompter les bulletins de la présidentielle et encore moins de la députation.

Comment compte-t-il s'y prendre ? C'est vraiment prendre les Congolais pour des cancres alors qu'il s'agit d'un peuple des génies...des savants que le petit Rwanda met ridiculement à genoux. A cause des inconstants comme Roger Lumbala Tshitenga et tous ceux qui sont sur la même orbite.

[Kandolo M.]
© KongoTimes

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