Un officier camerounais fait une mauvaise blague sur la libération des otages français enlevés au Nord-Cameroun. A Paris, des ministres le croient sur parole et se précipitent pour annoncer la nouvelle. retour sur une savoureuse boulette.
Des soldats camerounais près du véhicule des Français enlevés, Dabanga, 19 février 2013/ AFP
C'est ce qui s'appelle un buzz. Un buzz sur une fausse nouvelle. Les médias se sont emballés ce jeudi matin, en annonçant à grands renforts d'«URGENT», la libération des sept Français enlevés le 19 février, dans l’extrême-nord du Cameroun.
La vraie-fausse nouvelle indiquaient que les membres de la famille avait été retrouvés sains et saufs par la police nigériane, dans la localité de Dikwa (nord du Nigeria, à une centaine de kilomètres du Niger, donc, loin de la frontière avec le Cameroun).
L’information a d'abord été donnée par l’AFP qui a cité des sources militaires camerounaises.
«Les otages sont sains et saufs et sont aux mains des autorités nigérianes. Ils ont été retrouvés abandonnés dans une maison dans la localité de Dikwa», a affirmé à l'AFP un officier supérieur de l'armée camerounaise.
Seulement, le doute est très vite apparu, face aux démentis de l'ambassade de France à yaoundé, la capitale camerounaise. les plus contradictoires circulent sur cette affaire. En réalité, tout ça n'était qu'un canular.
Edouard Tamba, un journaliste camerounais indique sur son compte Twitter qu’il s’agit d’une «plaisanterie de mauvais goût faite par un officier camerounais farceur».
On comprend, dès lors, pourquoi le ministère français des Affaires étrangères n’a pas aussitôt confirmé la nouvelle. Pourtant Faouzi Lamdoui, un conseiller du président français François Hollande a posté l’annonce sur son compte Twitter, avant de supprimer son Tweet quelques minutes après.
@mathieuvonrohr the information was confirmed by @kaderarif.
— Baran Iscen (@BaranIscen) 21 février 2013
Maintenant que, selon toute vraisemblance, l'annonce de la libération des otages ne serait que l'œuvre d'un officier camerounais un peu farceur, on peut bien considérer que certaines autorités françaises ont commis une belle bourde en relayant l'info sur Twitter.
Car, en plus du tweet de Faouzi Lamdaoui, Kader Arif, le ministre français chargé des Anciens combattants, a annoncé la fausse nouvelle, lors d'une séance de l'Assemblée nationale.
Quelque temps après, le ministre français reprend la parole, un peu penaud, pour indiquer que, non, en fait, les otages ne sont toujours pas libérés.
Arif confirme la libération des otages..... par LeNouvelObservateur
Les Français, dont quatre enfants, ont été enlevés le 19 février alors qu'ils «rentraient d’une excursion dans le parc naturel de Waza».
Raoul Mbog
SlateAfrique
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