mardi 2 avril 2013

"Joseph KABILA": Le mal à extirper en RDC

02/04/2013


Joseph KABILA - President sortant de RDC

Le mal qui tire le Congo-Kinshasa vers le bas a un nom : la résignation. Le fatalisme.

A force de vouloir mourir de mort naturelle dans un lit douillet, le Congolais a peur d’affronter ses bourreaux. Il attend que la "communauté internationale" vienne résoudre les problèmes du Congo en ses lieu et place.

Et pourtant, le mal à extirper de ce pays est connu. Il s’agit de Joseph Kabila et du système malfaisant qu’il incarne. La sagesse populaire est implacable : "Celui qui se bat peut perdre, celui qui ne se bat pas a déjà perdu".

On nous excusera de parler de «mise au point», car c’en est bien une que de nous interroger sur ce qui ne va pas exactement au Congo-Kinshasa. Jusqu’ici nous avons fait une espèce d’inventaire des problèmes que se pose la nation.

Nous avons pu relever et souligner toutes les entraves à la démocratie. On a ainsi évoqué le manque de transparence, de vérité et de justice dans la gestion du pays, et que l’Etat congolais se voit vidé de sa substance même !

D’où le chaos et le manque de référence à une loi organique, c’est-à-dire à une Constitution que tout bon citoyen congolais est appelé à respecter scrupuleusement.

Aujourd’hui, il nous faut percer l’abcès. Notre mise au point a fait son diagnostic. Ce qui ne va pas au Congo, ce ne sont pas nos lois, ce ne sont pas nos bâtiments étatiques, ce ne sont pas les jeunes gens, ce ne sont pas les femmes, ni les hommes.

Ce qui tire le Congo constamment vers le bas, c’est la constitution de l’homme et de la femme du Congo.

Le Congolais affiche un comportement déroutant et étonnant, que l’on pourrait qualifier d’infantile ! Son raisonnement n’est pas celui d’un véritable intellectuel ; son jugement n’est pas celui qui tire ses arguments de la réalité du terrain.

On rêve et l’on attend que Dieu, ou plutôt le Dieu des Congolais, fasse pleuvoir la manne, fasse les miracles pour que la terre congolaise soit transformée en un clin d’œil en paradis terrestre où couleraient le lait et le miel, sans effort et sans travail.

Ses problèmes, qui sont nombreux et qui sont de véritables enjeux, et même des gageures, ne sont pas pris au sérieux, car le Congolais a des yeux pour voir, mais ne veut rien voir ; il a des oreilles pour entendre, mais ne veut rien entendre ; il a un cœur pour comprendre, et ne veut rien comprendre.

Or, pour résoudre ses problèmes, le Congolais aura bien besoin de recourir à sa tête pour réfléchir et mettre toutes les chances de son côté, mais rien jusqu’à maintenant n’y fait. Il préfère demeurer une taupe qui fouine le sous-sol, sans trop savoir comment tracer son chemin et sa destinée.

Pour avancer, le Congolais a besoin de travailler en synergie, avec d’autres frères et sœurs congolais.

Or, rien de tout cela ne le préoccupe. Il veut être partout aux commandes : le chef. Il veut être le président de la République. Il veut être le premier ministre. Il veut être le président de la chambre des représentants. Bref, il veut tout faire et ne rien faire. Deux maux graves à soigner pour guérir le Congolais et ainsi sauver le Congo.

Etre des hommes, comme d’autres hommes, qui vivent dans leurs pays respectifs. Ces frères africains, intellectuels ou de la classe politique, ont montré suffisamment qu’il n’y a aucune malédiction à être ni de la race noire, car un Noir est un homme complet qui n’a rien à envier à l’homme blanc même si l’africain admire son avance technologique, environnementale, etc.

Au Congo, on attend des autres hommes, et spécialement des Occidentaux, qu’ils viennent les aider à respirer, à manger, à cultiver, à étudier, à marcher, à chasser les voleurs, les fauves, etc.

Pourrait-on construire le pays sans former une communauté fraternelle complice pour cette noble cause, celle de bâtir au cœur de l’Afrique, un grand et beau Congo ?

Mais que constatons-nous souvent dans le comportement des Congolais ?

Le congolais parle volontiers de souveraineté, mais sans amour patriotique véritable, jamais il ne pourra donner au Congo toute sa dignité. L’union fait la force, dit-on.

Pourquoi le Congolais méprise-t-il si facilement son frère et sa sœur de la même nation que lui ?

Au même moment, il se confie, sans aucun discernement, à l’étranger à qui il va livrer ses frères congolais !

Quel paradoxe ?

En trahissant ainsi ses compatriotes, le Congolais vend sa patrie, et fait mépriser ce qu’il a de plus merveilleux ; le frère congolais avec lequel il partage non seulement un patrimoine historique commun mais aussi le même rêve d’avenir.

Dès lors, ne nous étonnons pas si, depuis l’indépendance, le Congo n’a fait que verser son sang, souillant la terre de nos aïeux.

Comment faire et comment nous en sortir maintenant ? Le temps nous met sous pression en vue d’agir vite et bien. Nombreux sont nos compatriotes, en effet, qui font le même constat : il faut agir et il faut changer !

Je citerai par exemple l’honorable député Gilbert Kiakwama dont l’analyse de situation arrive aux mêmes conclusions de changement et au respect des structures républicaines prévues par la constitution.

Avec le président Kabila, le Congo est loin du compte, il est à la traîne dans tous les domaines. Ce qui fait dire à Monsieur Kiakwama que Joseph Kabila doit faire trois annonces « qui pourraient constituer des gages à la Nation si elles sont suivies d’effet, dans la transparence, selon un calendrier clairement annoncé, tenu et contrôlé. » Nous nous intéressons ici à la première annonce, dans laquelle il y aurait

«l’engagement solennel et ferme du président Kabila qu’il ne se présentera pas aux élections de 2016, qu’il ne tentera pas de modifier la constitution dans ce sens et qu’il ne tentera pas de se maintenir au pouvoir par des voies détournées.

C’est là que le bât blesse ! Après ses douze années à la tête de l’Etat congolais, Joseph Kabila n’est pas la personne indiquée pour tenir parole. Il pourrait tout déclarer, même solennellement, mais il reste à parier qu’il ne respectera pas son engagement.

Il a goûté au sucre du sang congolais, il en est ivre. La seule et l’unique alternative qu’il faut exiger de lui, ce n’est pas une déclaration, mais il doit se démettre et laisser les Congolais prendre leurs responsabilités devant la nation et l’histoire.

Les exemples sont sous nos yeux, pourquoi ne pas les imiter ?

La démission du pape Benoît XVI, peut instruire beaucoup de gens pour se démettre de leurs hautes fonctions pour le bien général.

Le mal qui tire le Congo-Kinshasa vers le bas a un nom : la résignation. Le fatalisme.

A force de vouloir mourir de mort naturelle dans un lit douillet, le Congolais a peur d’affronter ses bourreaux. Il attend que la "communauté internationale" vienne résoudre les problèmes du Congo en ses lieu et place.

Et pourtant, le mal à extirper de ce pays est connu. Il s’agit de Joseph Kabila et du système malfaisant qu’il incarne. La sagesse populaire est implacable : "Celui qui se bat peut perdre, celui qui ne se bat pas a déjà perdu".

[Bamba di Lelo]
Docteur en sciences Politiques de l’UCL - Analyste des questions politiques du Congo
© KongoTimes

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