mercredi 5 juin 2013

Disparition programmée pour le jardin botanique de Kinshasa



La situation est dénoncée dans des mémorandums du personnel de la structure et de la société civile du district de la Lukaya ainsi que par l’ONG les Amis de la nature et des jardins (ANJ).

Un climat malsain menace, depuis 2011, le Jardin botanique de Kisantu (JBK), dans le Bas-Congo. Le personnel de cette structure, la société civile du district de la Lukaya et les ONG travaillant dans le domaine de l’environnement dont ANJ pointent un doigt accusateur vers l’actuel directeur de ce jardin, le zoologiste Paul Musubao Nzinza, qu’ils désignent comme l’auteur principal de cette situation.

Dans un mémorandum du personnel de cette structure adressé au président de la société civile du district de la Lukaya et une lettre adressée au gouverneur de province, Jacques Mbadu, tous datés du 10 mais, ainsi qu’un autre mémorandum de la société civile de la Lukaya adressé aux autorités politico-administratives daté du 27 mai, les signataires dénoncent notamment les dernières mutations des travailleurs proposés par ledit directeur et décidées par la direction de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN).

Pour eux, ces décisions ont été motivées par la volonté des directions du JBK et de l’ICCN, de priver ce jardin de l’expertise qui soutient sa survie, en vue de l’étouffer. « En prenant cette mesure d’éloignement et d’isolement, la direction générale de l’ICCN a voulu créer un vide, lequel pourra conduire à la disparition pure et simple de ce patrimoine national qui fait la fierté de notre pays », ont-ils indiqué.

Une courbe decrescendo

Ces mémorandums dont un porte notamment les signatures de l’évêque du diocèse de Kisantu, Mgr Fidèle Nselele, et le président de la société civile de Madimba, Nesto Kisembo, dénoncent que dans ces mutations, des botanistes soient déplacés du jardin botanique pour des jardins zoologiques.

 « La mutation de ces experts confirme la volonté dans le chef des dirigeants du JBK de paralyser les activités de ce dernier, car jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de remplaçants et leurs fonctions sont à ce jour confiées à leurs subalternes », est-il souligné.

Cette situation aurait déjà porté un coup dur sur le rendement de ce jardin. « Actuellement, la courbe des activités est en baisse. Il y a une nette régression des activités du jardin botanique qui est l’unique site touristique et scientifique dans le district de la Lukaya », est indiqué dans ce mémorandum du personnel du JBK qui identifie à la base de ce malaise, en plus de l’incompétence notoire du directeur Paul Musubao, ses absences répétées au travail.

Il est rappelé que ce malaise ont déjà produit des conséquences néfastes pour ce jardin dont la rupture du partenariat avec le Jardin botanique de Belgique, qui prive le JBK des ressources nécessaires.

L’ANJ, qui dénonce cette situation depuis le début s’inquiète de l’avenir de ce jardin. « Qu’est ce qu’ils iront faire dans des jardins zoologiques qui ne sont pas de leur spécialité ?

Et que cherche la direction de l’ICCN, en privant le JBK de ces compétences techniques ? », s’est notamment interrogé le coordonateur d’ANJ, Jean Mangalibi.

Pour ce dernier, le directeur Paul Musubao est protégé par le directeur de l’ICCN. Sa préoccupation reste de savoir si le pasteur Cosmas Wilungula, qui multiplie des actes répréhensibles à la tête de l’ICCN, bénéficie également d’un quelconque soutien.

Lucien Dianzenza
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Source : La Dépêche de Brazza

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